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J. C. chior Guilandin, & Antoine Ricco SCALI-boni, qui ont les premiers cherché à le chicaner fur fon origine, & qui ont fourni à Robert Titus les contes qu'il a debités fur ce fujet.

GER.

Il apprit les premiers élemens de. la langue Latine dans fa patrie, & y eut pour Précepteur, fi l'on s'en rapporte à ce que fon fils en a dit, Jean Joconde de Verone. Il l'appelle en effet fon Maître en plufieurs endroits, de fes Ouvrages, mais il n'eft pas fort fûr qu'il l'ait été. Il eft à préfumer que comme il vouloit à toute force defcendre des Princes de Verone, & qu'il n'oublioit rien de tout ce qui lui pouvoit donner quelque air de grandeur, il lui parut qu'un homme du relief de Joconde, celebre par les qualités de fon efprit,& d'ail leurs né Gentilhomme, lui convien: droit pour Précepteur. Il feignit donc, parce que perfonne ne pouvoit alors le convaincre de faux,que Jean Joconde lui avoit appris les élemens de la langue Latine. Il s'en eft, vanté dans fa feconde declamation contre Erafme, dans fes Poëfies, dans: fes, Exercitations contre Cardan, &

fur tout dans la 329. ou pour bien J. C. louer Foconde, qu'il favoit avoir été SCALI Moine, fans qu'il fcût précisement GER de quel Ordre, il s'eft à tout hafard avanturé d'en faire un Peripateticien, & de lui attribuer une parfaite con→ noiffance de laTheologie de Scot. Ce qui fait voir qu'il ne le connoiffoit point, puifque ce n'eft point par l'intelligence ni de la Philofophie d'Ariftote, ni de la Theologie de Scot,que Jocande s'eft acquis de la reputation, mais par fon habilité dans les beaux arts. D'ailleurs Joconde a toujours été attaché à la maifon de Medicis, & non pas à celle de l'Efcales, éteinte il y avoit déja long-tems. Enfin Sca. liger femble l'avoir cru Cordelier, quoiqu'il ne le dife pas pofitivement, & fon fils, qui pouvoit avoir été inftruit par lui fur ce fait, lui en donne le titre, qui certainement ne lui convient pas, puifqu'il étoit Ja cobin.

Jules Cefar Scaliger n'eut pas plutôt atteint fa douzième année, qu'il fut préfenté à l'Empereur Maximilien, lequel le reçut à fon fervice, le mit au nombre de ses. Pages.,

J. C. Il fervit cet Empereur pendane SCALI-dix-fept ans, & donna des preuves GER. de fa valeur & de fon adreffe en diverfes expeditions, où il accompagn1 fon Maître. Il fe trouva à la Bataille de Ravenne, qui fe donna le onze Avril 1512. & il eut le chagrin d'y perdre fon pere & Tite fon frere. il conduifit leurs corps à Ferrare, où étoit restée fa mere, qui mourut de chagrin quelque temps après. Son pere n'avoir pas laiffé beau coup de bien, ainfi il fe trouva bientôt à l'étroit. L'état où il fe vit lui fit former la refolution de fe faire Cordelier. Pour l'executer il fe tran fporta à Boulogne, où il s'appliqua avec ardeur à l'étude & fur-tout à celle de la Logique & de la Theolo gie de Scot. Mais ayant perdu bien tôt l'envie de fe faire Moine, il reprit les armes & fervit quelque temps dans le Piémont. Son fils parle en termes magnifiques de fes expedi tions,mais il eft à croire que fa vanité naturelle lui a fait enfler les chofes bien au delà de la verité, comme dans tout ce qu'il a dit de lui.

Un Medecin qu'il connut à Turin

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lui infpira du goût pour la Medecine, J. C. & il commença à l'étudier dans les SCALI momens que le fervice de la guerre GER Ilui laiffoit libres; il fe donna auffi à l'étude de la langue Grecque, qu'il avoit ignorée jufques-là.

Enfin les douleurs de la goute qu'il reffentit dans ce tems là à differentes reprises,le déterminerent à l'â-ge de plus de 40. ans, c'est-à-dire vers 1525. de renoncer pour toujours au métier de la guerre.

L'Evêque d'Agen, qui étoit de la la famille de la Rovere, à laquelle Scaliger étoit attaché, fe difpofoit alors à fe rendre à fon Evêché. Comme la foibleffe de fa fanté lui faifoit: apprehender quelque accident dans le voyage, il engagea Scaliger, qui avoit déja acquis des grandes connoiffances dans la Medecine, à l'accom-pagner. Celui-ci eut de la peine à fe déterminer à fuivre le Prélat,& il ne le fit qu'à condition qu'il ne refteroit que huit jours à Agen. Mais ce qui fe paffa en lui à fon arrivée en cette Ville, rendit cette condition inutile. Il devint auffi-tôt amoureux d'u ne jeune perfonne de bonne famille,

GER.

J. C. nomméc Andiette de Roques Lobejac, SCALI- & la demanda en Mariage. Mais fes parens la lui ayant refufée parce qu'elle étoit trop jeune, trop jeune, n'ayant encoré que treize ans & qu'il en avoit fui même 42. il fit fi bien par fa perfeverance & fes pourfuites, qu'il T'obtint trois ans après, & l'époufa en 1529. à l'âge de 16 ans & non pas de 13. comme le dit M. de Thon. II vécut avec elle 29 ans & en eut quinze enfans, dont fert lui fur

vécurent.

Ce fut après fon établissement à Agen, qu'il commença à fe donner tout de bon à l'étude. Il y apprit d'abord la langue Françoise, dont il pouvoit avoir déja quelque teinture, mais qu'il parla parfaitement au bout de trois mois; Il s'y appliqua enfuite au Gafcon, à l'Italien, à l'Efpagnol, à l'Allemand, au Hon grois & à l'Efclavon, pour ne rien dire des Belles-Lettres, qui firent depuis fon occupation favorite.

Il pratiqua auffi la Medecine, qui lui fervit apparemment de reffour ce, fur tout dans les commencemens, pour les befoins de la vie.

On

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