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ftantinople porter le tribut ordinaire A. THde l'Ile, qui étoit de douze cens VET. Ducats, il y paffa avec lui, & y arriva le 30 Novembre.

Comme il cherchoit partout des Medailles, il alla en 155o. avec le favant Pierre Gilles en chercher dans les ruines de Chalcedoine, & il y en trouva effectivement plufieurs.

Etant enfuite parti pour Rhodes, il fut jetté par le vent dans la Gréce; ce qui lui donna occafion de voir Athenes. Il arriva le 2 Novembre 1550. à Rhodes, & continuant fa route il aborda fur la fin de ce mois à Alexandrie, où il paffa quatre mois, occupé à vifiter le pays.

Il fe rembarqua le 23 Mars Issa: pour la Terre Sainte, qu'il vit avec foin, & ne fut de retour en France qu'en 1554.

L'année fuivante il entreprit un autre voyage; & partit le 15 Juillet 1555. avec Nicolas Durand, Seigneur de Villegaignon, qui alloit établir une Colonie au Brefil. Ils arriverent le ro Novembre au Cap Frio & quatre jours après à l'embouchure du Rio Janeiro, où ils bâtirent le Fort

i A. THE de Coligny, dans une ifle deferte.

VET.

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Thevet tomba malade peu de temps après, & ne put dire la Meffe le jour de Noël.

De Leri, qui paffa dans ce Pays l'année fuivante, prétend avoir appris de ceux qui y avoient vû Thevet, qu'il n'étoit guéres forti de l'lfle de Coligny, pendant environ dix fe maines qu'il demeura dans ce payslà; cependant il en a donné une defcription auffi circonftanciée que s'il avoit tout vû par lui-même.

Il partit du Brefil le 31 Janvier 1556. pour revenir en France, où il arriva la même année. Ce fut là apparemment le dernier de fes grands voyages.

Il quitta depuis fon habit de Cordelier, & prit celui d'Abbé ; & devint Aumônier de la Reine Catherine de Medicis.

Il mourut à Paris au mois de Novembre 1590. & fut enterré aux Cordeliers, où il avoit fait faire fon tombeau. On dit que fe fentant près de fa fin, il alloit tous les jours le voir, afin de hâter les ouvriers qui y travailloient.

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Tous les Auteurs qui ont parlé A. THE de lui, l'ont traité de menteur & VET.. d'impofteur. Il a en effet debité mille fauffetés dans fes Ouvrages, foir qu'elles fuffent de fon invention, foit qu'on fe fût fait un plaifir de lui en impofer. Car c'étoit un homme fort crédule, qui recevoit avec avidité tout ce qu'on pouvoit lui dire d'extraordinaire. Je crois cependant qu'on a outré les chofes par rapport à cette crédulité, lorsqu'on a dit qu'on lui avoit fait accroire que Demofthenes étoit Evêque, qu'Anacreon avoit écrit lui-même être mort d'un pepin de raisin, & autres femblables pauvretés.

Il y a auffi de l'exageration dans ce que Mencken rapporte dans fa Charlatanerie des Savans, que Thevet favoit 28 langues à fond, & les parloit très-coulamment.

Il a eu les titres d'Hiftoriographe de France, & de Cofmographe du Roy, & en a reçu les appointemens; & il marque dans fon Histoire des Hommes Illuftres, que le Roi Charles IX. le mandoit fouvent pour lui éclaircir les difficultés qu'il avoit

A. THE- fur les Cartes & les Pays étran

VET.

gers.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Cofmographie de Levant. Par F. André Thevet. Lyon 1554. in-4°. It. revue & augmentée de plufieurs figures. Lyon. J. de Tournes & Guil. Gazeau 1556. in-4°. C'est une Relation de fon voyage à Conftantinople & dans la Terre Sainte depuis fon départ de Plaisance jufqu'à fon retour en France. Un défaut affez. ordinaire à Thevet eft de fe contredire dans fes dates ; ainfi il dit ici, par exemple, qu'il a demeuré quatre mois à Alexandrie, & dans fesVies des Hommes Illuftres il témoigne y avoir demeuré trois ans. Il die encore ici qu'il eft parti de Venife le 23 Juin 1549. au lieu que dans fa Cofmographie Universelle p. 778. il met ce départ en 1547. On voit à la tête de l'Ouvrage une Ode de François de Belleforest à la loüange de Thevet; mais ils fe brouillerent dans la fuite, comme je le dirai plus bas.

2. Les Singularités de la France. Antarctique, autrement nommée Ame

vique, & de plufieurs Terres & Ifles A. THES découvertes de notre temps, par F. VET. André Thevet. Paris 1558. in-4°. On voit à la tête du livre deux Odes Françoifes à fa loüange, l'une d'Etienne Jodelle, & l'autre plus longue de François de Belleforest. Thevet y donne une Rélation de fon voyage au Brefil. Une longue fievre qui l'attaqua à fon retour ne lui ayant pas permis de mettre la derniere main à cet Ouvrage, il en chargea Ambroife de la Porte, homme ftudieux & bien entendu en la langue Françoife, Auteur des Epithetes Françoifes, & frere aîné de Maurice de la Porte, Libraire de Paris, qui mourut avant que d'avoir fatisfait à fes defirs. Ces deux accidens fervent à Thevet à lui faire demander quelque indulgence fur les défauts de fangage que l'on pourra remarquer dans fon livre; mais s'il en merite de ce côté-là, il n'en merite aucune du côté de la verité & de l'exactitu de; car fon Ouvrage eft rempli de fauffetés & de menfonges. Jean de Leri les a relevés avec beaucoup de vivacité dans la longue Préface qu'il

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