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cilice fur la tête, comme il eft établi par tout. S'ils ne veulent pas couper leurs cheveux ou chan- AN. 506. ger d'habits, ils feront rejettez. On ne confiera VSerm 55. pas aifément la penitence aux jeunes gens, à Cafar. n. 6. caufe de la foibleffe de l'âge. Mais à la mort on 249. in app. Aug. ne refufera à perfonne le viatique c'est-à-dire l'abfolution. Tous les enfans de l'Eglife jeûneront . 12. le Carême, même les famedis; & il n'y aura que les dimanches d'exceptez. C'eft qu'il y avoit des Eglifes qui ne jeûnoient pas le famedi. En 13. toutes les Eglifes on expliquera le symbole aux competans en même jour : c'est-à-dire, huit jours avant Pâque. Les feculiers qui ne commu- c. 18. nieront pas à Noël, à Pâque & à la Pentecôte, ne feront pas tenus pour Catholiques. On peut per- c. 21, mettre des oratoires à la campagne, à ceux qui font loin des paroiffes, pour la commodité de leur famille mais on doit paffer les jours folemnels dans la ville, ou venir à la paroiffe: ces jours font Pâque, Noël, l'Epiphanie, l'Afcenfion, la Pentecôte, la faint Jean, & les autres grandes fêtes. Les Clercs, qui ces jours-là oferont celebrer les Meffes dans les Oratoires, fans la permiffion de l'Evêque, feront excommuniez. Ces reglemens femblent venir de ce que les barbares, fuivant les mœurs Germaniques, demeuroient à la campagne plûtôt que dans les villes; Germ. & peut-être les Romains commençoient à les imiter. Il eft ordonné aux feculiers d'affifter les di- c. 47. manches à la Meffe entiere, & de ne point fortir avant la benediction de l'Evêque car il n'é- 644. toit pas permis aux Prêtres de la donner. C'étoit cette benediction folemnelle qui fe donne encore aux grandes fêtes avant la communion, fuivant l'ufage de quelques Eglifes.

Saint Cefaire qui préfidoit au Concile, étoit zelé contre cet abus. Un jour étant à l'autel, il vit quelques perfonnes qui fortoient de l'Eglife

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après

Tacit.

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après l'Evangile, pour ne pas écouter fon fermon AN. 506. Auffi-tôt il s'écria: Que faites-vous mes enVita.S.Caf. fans, où allez-vous? demeurez pour l'interêt de lib.1.7.14. vos ames: vous ne pourrez pas en faire autant

au jour du jugement. Cela l'obligea à faire fouvent fermer les portes après l'Evangile : & enfin ceux qui avoient voulu fortir, lui feurent gré de cette conduite falutaire. Nous avons deux ferIn App. mons de lui fur ce fujet : dans le premier defAng. ferm. quels il dit, que la Meffe ne confifte pas dans les 281.182. lectures, mais dans l'oblation & la confecration Cafarii 80. 81. al.12.8. du Corps & du Sang de Nôtre-Seigneur.

Le Concile d'Agde regle encore l'office de l'E.30. glife par ce canon: Il faut avoir foin comme il fe pratique par tout, qu'après les antiennes, les Prêtres & les Evêques difent des collectes : que l'on chante tous les jours les hymnes du matin & du foir : qu'à la fin des offices après les hymnes, on dife des capitules tirez des Pfeaumes; & qu'après la collecte du foir, le peuple soit renvoié avec la benediction de l'Evêque. J'entens ici par le mot d'antiennes ou antiphones les Pfeau

mes chantez à deux choeurs, comme dans l'histoiSup. liv. re de faint Ambroife; & faint Cefaire explique XVIII. dans un de ces fermons, ce qui eft ordonné dans 46. ce canon. Car il recommande de prier après que App. Aug. ferm. 185. l'on a chanté; & dit, que chanter, c'eft femer: & prier c'eft couvrir le grain, de peur que les

oifeaux ne l'emportent. Il veut que l'on baiffe la Serm. 186. tête pendant la priere, & même que l'on flechiffe les genoux quand le Diacre en avertit à haute

voix ce qui montre l'antiquité de ces faintes ceremonies.

T.42. Le Concile d'Agde défend aux Clercs & aux Laïques de s'appliquer aux augures, & à cette efpece de divination, que l'on appelloit les forts des Saints, & qui s'infinuoit fous pretexte de religion. C'étoit d'ouvrir quelque livre de l'Ecri

ture,

Ang epift.

ture, & prendre pour prefage de l'avenir, les premieres paroles que l'on rencontroit à l'ouver- AN. 506. ture du livre. Saint Auguftin avoit marqué & condamné dès fon tems cette fuperftition: on la défend ici fous peine d'excommunication, & toutefois elle prévalut de plus en plus.

55. al. 119. ad Januar 22.37.

V. Baluz.

Touchant les Moines, le Concile défend de not ad 3. capit. an. fonder un nouveau Monaftere fans la permiffion 789.c.4. de l'Evêque, & d'ordonner les Moines vagabonds, .17. dans les villes ou dans les paroiffes de la campagne, fi leur Abbé n'en rend témoignage. Un Moine paffant d'un Monaftere à l'autre n'y fera point reçu, fans la permiffion de fon Abbé. Elle fera auffi neceffaire à l'Evêque, pour ordonner un Moine. Les Monafteres de filles feront élvi- c. 28. gnez de ceux des hommes: pour éviter non feulement les tentations du démon, mais les mauvais difcours des hommes. Ce font les principaux canons du Concile d'Agde. Les Evêques s'étoient propofez d'en tenir un l'année fuivante à Tou- Epift. Cai foufe, où l'on efperoit que fe trouveroient les far. at RnEvêques d'Efpagne, qui obéiffoient au même ric. to. 4. Roi Alaric. Mais la guerre qui furvint empêcha conc.p.1399. apparemment l'exécution de ce deffein. Il y avoit Vita S Seo. à Agde un Monaftere de 360. Moines, fondé to. 1. 48t. quelque tems auparavant fous l'Evêque Betique P.563. par faint Severe natif de Syrie, qui mourut vers T'an 500.

Bened.to..

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Commen

Vita S Caf.

to. 1. Aa.

Saint Cefaire lui-même pratiquoit la vie Monaftique. Il nâquit en 470. au territoire de Chal- cemens de lon fur Saone, d'une famille diftinguée pour fa faint Cefaipieté. Aiant environ sept ans, il donnoit fes ha- re. bits aux pauvres qu'il rencontroit, & revenant au logis demi nud, il difoit que les paffans l'avoient dépouillé. A dix-huit ans, il pria faint Silveftre Evêque de Challon, de lui couper les cheveux & lui changer d'habit, pour l'engager au fervice de Dieu, ce qu'il obtint : mais deux F 5

ans

Bened.

p.659.

ans après, le defir d'une plus grande perfection. le fit retirer fecretement au Monaftere de Lerins, fous la conduite de l'Abbé Porcaire. Etant tombé malade par fes aufteritez, l'Abbé l'envoia à Arles, pour le faire traiter : & il y fut reconnu B. 2. par l'Evêque Eonius, comme étant de fon païs & fon parent. Il le demanda à l'Abbé Porcaire, & auffi-tôt l'ordonna Diacre, & puis Prêtre; mais Cefaire ne quitta point pour cela le chant de l'office, & le refte des observances monaftin. 9 ques. L'Abbé d'une île voisine étant mort, Eonius lui donna la conduite de ce Monaftere. Trois ans après il declara à fon Clergé & à fon peuple, qu'il defiroit avoir Cefaire pour fucceffeur; afin de rétablir la difcipline monaftique. Il mourut, & Cefaire fçachant qu'on vouloit effectivement le faire Evêque, fe cacha entre des fepulchres; mais il en fut tiré & ordonné Evêque d'Arles en 501. étant âgé de trente ans, & gouverna cette Eglife plus de quarante.

22.10.

D'abord il inftitua que les Clercs chantaffent tous les jours l'office de Tierce, de Sexte & de None dans l'Eglife de faint Eftienne; afin que les penitens & les autres feculiers puffent y affifter. Append. Pour l'office de Prime, on ne le difoit que le dieg. S. Ca- manche, le famedi & les fêtes folemnelles. Il obligea auffi les Laïques à chanter comme les 3.11. Clercs des pfeaumes & des hymnes; afin qu'ils n'euffent pas le tems de caufer dans l'Eglife. Les uns chantoient en grec, les autres en latin; foit à caufe des étrangers, foit que le grec fût encore en ufage dans ce païs, où les Grecs avoient App Aug. fondé Marfeille & tant d'autres colonies. Nous ferm. 284. avons un fermon de faint Cefaire, où il témoigne à fon peuple, la joie qu'il a de les voir chanter des Pfeaumes, comme il defiroit depuis plufieurs années, à l'exemple des villes voifines. Il les exhorte à ne pas feulement chanter de la bou

che;

che; mais à conformer leurs pensées & leurs mœurs aux paroles qu'ils prononcent. Dans un Serm. 2837 autre fermon il les exhorte à prier attentivement, & à rejetter les distractions, avant que de fe profterner pour l'oraison. Car, dit-il, on adore l'objet auquel on pense pendant la priere. Celui qui penfe en priant à la place publique ou à fa mai

fon qu'il bâtit, adore la place ou fa maifon. Il Serm. 140. les exhortoit pendant le Carême à venir de bon- ». 2. ne heure à l'office de la nuit à affifter à Tier- Serm. 300, ce, à Sexte & à None, & à ne s'en pas difpenfer fans grande neceffité à ne fe pas contenter d'entendre lire l'Ecriture dans l'Eglife, mais à la lire encore dans leurs maifons. On lifoit auffi aux offices de la nuit les actes des Martyrs ; & quand les lectures étoient longues, faint Cefaire permettoit à ceux qui étoient incommodez de s'af feoir. Car l'ufage étoit de les entendre debout.

:

23.12.

Il laiffoit aux œconomes & aux Diacres tout Vita lib. 1. le foin du temporel, pour s'appliquer tout entier à la lecture & à la predication. Il prêchoit ". 34. tous les dimanches & toutes les fêtes il donnoit de fes fermons à ceux qui le venoient voir: & en envoioit aux Evêques éloignez, non feulement dans les Gaules, mais en Italie & en Efpagne. Quand il ne pouvoit prêcher lui-même, ".31 il faifoit lire par des Prêtres ou par des Diacres fes fermons ou ceux de faint Ambroife, & de faint Augustin; & comme quelques Evêques fe plaignoient que c'étoit leur confier la predication contre l'ufage de ce tems-là, il difoit : S'ils peuvent lire les paroles des Prophetes, des Apôtres & de Nôtre-Seigneur, ils peuvent bien lire les nôtres. Souvent il faifoit lire des homelies à Matines & à Vêpres, afin que perfonne ne fût privé d'inftruction. Son ftile étoit fimple & accommodé à la portée de fes auditeurs. Il entroit dans un grand détail & prêchoit contre les vices qui

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re

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