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taines amendes, comme l'on voit dans leurs

AN. 511. loix.

can. 4.

Le concile défend d'ordonner aucun feculier, fans le commandement du Roi, ou le confentement du juge mais il ajoûte, que ceux dont les peres & les ancêtres auront été dans le clergé, feront fous la puiffance des Evêques. Ce qui femble reftraindre la défenfe aux familles des barbares, qui jufques-là étoient rarement admis cun. 8. dans le clergé. Le ferf ordonné à l'infçû de fon maître demeurera Clerc: mais l'Evêque ou celui qui l'a fait ordonner en paiera le prix au double. c.7. Les Prêtres, les Clercs, les Abbez & les Religieux ne doivent point aller demander des graces au Prince, fans la permiffion de l'Evêque.

6.19.

Les Abbez feront foumis aux Evêques, qui les corrigeront s'ils manquent contre la regle, & les affembleront une fois l'an. Les Moines obéiront aux Abbez, qui leur ôteront ce qu'ils auroient en propre, & reprendront les vagabonds avec le fecours de l'Evêque, pour les punir felon la regle. On ne fçait quelle étoit la regle dont Mabill. il eft fait mention dans ce Concile; & il ne papraf..Jac. roît pas qu'il y en eût encore alors dans les Gaun. 25. les, qui fût commune à tous les Monasteres. Il eft défendu aux Moines de bâtir une maison pour y vivre feparément, fans permiffion de l'Evêque c. 21. ou de l'Abbé. Celui qui après être entré dans un Monaftere, ou avoir pris l'habit fera marié, ne pourra jamais être admis dans le Clergé après 6. 11. un tel crime. Les penitens, qui abandonnent leur état pour retourner aux actions du fiecle, feront excommuniez.

6.22,

Touchant les biens d'Eglife, il eft ordonné, que les fruits des terres que les Eglifes tiennent 6.5. de la liberalité du Roi, avec exemption de charges, feront emploiez aux reparations des Eglifes, à la nourriture des Prêtres & des pauvres,

&

AN.

8.14.

511.

can. 15.

& à la redemption des captifs. L'Evêque a l'adminiftration de tous les fonds appartenans à l'Eglife, foit qu'on les ait donnez à l'Eglife matrice ou aux Paroiffes: mais pour les oblations qui . 15. fe font à l'autel, dans l'Eglife cathédrale il en a la moitié, & le Clergé l'autre; dans les Paroiffes il en a le tiers: Si l'Evêque a donné des terres can, 23. pour un tems à cultiver à des Clercs ou à des Moines, elles appartiendront toûjours à l'Eglife, fans qu'on puifle alleguer la préfcription. L'Evê- . 16. que doit autant qu'il pourra, donner le vivre & le vêtement aux pauvres & aux invalides qui ne peuvent travailler. Si quelqu'un poursuit fon droit contre l'Evêque ou l'Eglife, ce n'eft pas une caufe pour l'excommunier.

L'Evêque ne manquera point s'il n'eft malade, de fe trouver le Dimanche à l'Eglife, dont il sera le plus proche. Aucun des citoiens ne pourra ce-e.15. lebrer à la campagne, Pâque, Noël, ou la Pentecôte : & perfonne ne sortira de la Messe avant qu'elle foit achevée, & que l'Evêque ait donné la benediction. Les mêmes raifons obligéoient à faire les mêmes reglemens qu'au concile d'Agde. Sup. n. 1. Toutes les Eglifes celebreront les Rogations; c.27. & pendant ces trois jours, les esclaves feront exempts de travail : on jeûnera, & on ufera de viandes de carême. Le carême ne fera que de c.14. quarante jours, & non de cinquante.

Si la veuve d'un Prêtre ou d'un Diacre fe re- c. 13. marie, & ne veut pas quitter fon fecond mari, ils feront tous deux excommuniez. Il est défen- c.18. du d'époufer fa belle foeur, foit la veuve du frere ou la fœur de la défunte femme. Les clercs heretiques, bien convertis, peuvent être admis aux .10. fonctions dont l'Evêque les jugera dignes; & les Eglifes des Goths pourront auffi être reconciliées avec les ceremonies ecclefiaftiques. Ces cas étoient frequens depuis la victoire de Clovis fur les a 30. Goths.

Goths. Ceux qui obfervent les divinations, les augures ou les forts que l'on appelle fauffement Sup.n.2. des Saints, feront excommuniez. J'ai marqué ce que c'étoit que ces forts des Saints, aufquels les Romains ignorans & les barbares, étoient fi attachez, que cette fuperftition ne ceffa pas pour ces défenfes.

IX.

Saints Evê. ques de Gaule.

Aud. ap.

Sur. 8. Jun.

n.8 494.

1.4.539.

7.2.

c. 16.

Le concile d'Orleans eft souscrit par trentedeux Evêques, dont les cinq premiers font des metropolitains. Cyprien de Bourdeaux, Tetradius de Bourges, Licinius de Tours, Leonce d'EauVerf S. fe ou Augh, Gildarede de Rouen c'eft faint Gildard frere de faint Medard, né & baptifé en même jour que lui, comme l'on croit, en V. Coint. 456. Saint Medard n'étoit pas encore Evêque ad an. 456. alors; puifqu'au même concile d'Orleans, on voit la foufcription de Sophrone Evêque de Vermandois fon Predeceffeur. Licinius de Tours Greg. X. après avoir fait un pelerinage en Orient, & vihifi.. 31. fité les faints lieux, bâtit un Monaftere en Anjou dans fa terre, & fut enfuite Abbé au Monaftere Id.vit patr. de faint Venant de Tours, fondé près de l'Egli se de faint Martin, par faint Silvain, dont faint Venant fut difciple. Licinius fucceda à Verus & fut le neuviéme Evêque de Tours. Les autres Evêques fameux du concile d'Orleans font, faint Sap.n.4. Quintien de Rodés, dont il a été parlé: Euphrafius de Clermont, qui l'avoit reçu fi humainement: Loup Evêque de Soiffons, fils & fucceffeur de faint Principe, frere de faint Remi: faint Melaigne de Rennes, Eufebe d'Orleans, faint Theodofe d'Auxerre. Saint Melaigne ou Melanius fe diftingua fort dans le concile d'Orleans, tant pour refuter les heretiques, que pour établir la pureté de la foi & de la difcipline comme il paroiffoit par les actes du Concile, que nous n'avons plus. Le Roi Clovis avoit grande créance en lui, & par fes confeils il fonda ou repara plufieurs

Vita S. Me ap. Boll. 6.

lan.c.2.

·Januar.

plufieurs Eglifes, bâtit des Monafteres, fit de grandes aumônes, & prit foin d'adminiftrer la juftice. Saint Melaigne fit plufieurs miracles & c.4. convertit les habitans de Vennes fa patrie, qui étoient encore païens. Il fonda un Monaftere au lieu nommé Placitum ou Pleds, & y mourut après l'an 530. L'Eglife honore fa memoire le Martyr R. 6. Janu. fixiéme de Janvier, & de faint Theodofe d'Auxerre, le dix-feptiéme de Juillet.

Eufebe Evêque d'Orleans dedia l'Eglife du Monaftere que Clovis fonda dans fon Diocese en faveur de faint Eufpice & faint Mefmin, à cette occafion. Les habitans de Verdun s'étant revoltez contre Clovis, il affiegea la ville, & l'Evêque Firmin mourut dans le même tems. Les affiegez prierent le Prêtre Eufpice, recommandable par fes vertus, d'interceder pour eux auprès du Roi ce qu'il fit avec tant de fuccès, qu'il obtint le pardon des rebelles. Le Roi aiant été reçu dans la ville, vouloit qu'Eufpice en fût Evêque mais le faint homme s'excufa fur fon grand âge, & fit élire Viton l'un de fes trois neveux : les deux autres étoient Loup, depuis Evêque de Troyes, & Maximin. Le Roi voulut que faint Eufpice l'accompagnât jufques à Orleans, & le Saint y confentit, à la charge de mener fon neveu Maximin, pour le foulagement de fa vieilleffe. Là le Roi lui donna vers l'an 508.une terre nommée Micy, à deux lieuës d'Orleans, pour

y

17. Jul.

Vita S.

Maxim.
Sac. 1. Be-

ned. p. 581.

bâtir un Monaftere du confentement de l'Evê- to. 5.fpicil.

Mabill. Da

que Eufebe, qui en dédia l'Eglife en l'honneur plem.p.463.

de faint Etienne, & en même tems ordonna Diacre Maximin. Quelque tems après S. Eufpice fe voiant près de fa fin, pria l'Evêque de donner à faint Maximin l'ordre de Prétrife, & la benediction d'Abbé, ce qu'il fit ; & faint Eufpice mourut peu de tems après. De ce Monaftere fortirent plufieurs Saints illuftres: fçavoir, Avit, Tome VII. Theo

G

Theodemir, Carilef ou Calais, Letus ou Lie, AN. 508. Dulcard, Viator. Saint Maximin ou Mesmin mourut vers l'an 520.

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Greg Tur. Le Roi Clovis mourut la même année du conlib. 11. hift. cile d'Orleans, la cinquiéme après la bataille de Vouillé, trentiéme de fon regne, & quarantecinquième de fon âge, 112. depuis la mort de faint Martin : c'est-à-dire, l'an 511. Il mourut à Paris & fut enterré dans l'Eglife des faints Apôtres, qu'il faifoit bâtir.

X:

des Schif

L'Orient étoit toûjours troublé par les enneTrouble mis du concile de Calcedoine. L'Empereur Anafmatiques tafe, excité par Xenaias & fa cabale, voulut la en Orien. dix-huitiéme année de fon regne 508. de JESUSTheoph. CHRIST, obliger Flavien, Patriarche d'Antio

p. 129.

che à foufcrire l'Henotique de Zenon. Flavien affembla un Concile des Evêques de fa dépendance, & écrivit une grande lettre fynodale, où il recevoit les trois conciles de Nicée, de C. P. & d'Ephefe, fans parler de celui de Calcedoine. Il condamnoit Diodore de Tarfe, & Theodore de Mopfuefte; & joignoit à fa lettre quelques articles, par lefquels il paroifloit ne pas approuver le concile de Calcedoine, principalement quant à cette expreffion : En deux natures. On difoit que ces articles avoient été dreffez par Acace de C.P. Outre la lettre fynodale, Flavien en fon particulier écrivit à l'Empereur, fe conformant à fes intentions; c'eft-à-dire, qu'il recevoit l'henotique de Zenon. Mais Xenaïas n'en fut pas content. Il dreffa un écrit, qui ajoûtoit aux articles d'Acace, anathême contre S. Leon, contre le concile de Calcedoine & ceux qui l'approuvoient. Conftantin Evêque de Seleucie en Ifaurie fit un écrit femblable, où il anathématifa le concile de Calcedoine. Flavien de plaignit à l'Empereur de l'un & de l'autre ; mais l'Empereur en fut irrité contre lui, & approuva la con

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