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lib. VII.

P. 1194.

Diacres de porter des Dalmatiques, comme ceux AN. 513. de l'Eglife Romaine. Car les Diacres & les EvêS. Greg. ques mêmes, ne portoient encore que des Tunià manches étroites. Pendant ce voiage faint epift. 113. ques to. 4. cons. Cefaire obtint du Pape plufieurs refcrits. Premierement, il lui prefenta une requête, pour demander la condamnation de plufieurs abus, qui avoient cours dans la Gaule, & le Pape lui répondit par une decretale, dattée du fixiéme de Epift. 5. Novembre, fous le confulat de Probus : c'est-àP. 195. dire, l'an 513. Elle contient fix articles, dont le premier & le plus confiderable, défend l'alienation des fonds de l'Eglife; fi ce n'eft qu'on les donne aux Clercs à caufe de leur fervice, aux Moines ou aux étrangers pour leurs befoins: mais à la charge d'en jouïr feulement leur vie durant. On croit voir encore ici l'origine des benefices ecclefiaftiques.

Sup.XXX. n.47.

Saint Cefaire obtint auffi étant à Rome la décifion du differend de fon Eglife avec celle de Vienne. Car fur fa requête pour la conservation des privileges de l'Eglifes d'Arles, le Pape Symmaque ordonna que l'on s'en tiendroit au reglement fait par faint Leon, avec connoiffance de caufe. Suivant lequel, le droit de l'Eglife de Vienne ne s'étendoit que fur les Eglifes de Valenfe, Tarentaife, Geneve & Grenoble : les autres dont il eft question devoient dépendre de l'Evêque d'Arles. C'eft ce qui paroît par la lettre du Pape Epift.9 Symmaque, à tous les Evêques de Gaule du treiziéme de Novembre 513. où il les exhorte à fe contenter de leurs droits, fans chercher à les étendre, par l'appui de la puiffance feculiere: Ibid.p.1310. Saint Cefaire demanda encore, que l'Evêque d'Aix fût tenu de venir à fes mandemens, foit pour les Conciles, foit pour les autres affaires ecclefiaftiques. Le Pape lui répondit par une lettre de l'onziéme de Juin, de l'année suivante 514.

p.1309.

fous

Mort de Symma

que, Hor

Lib. pontif.

fous le confulat de Senateur: où il confirme les privileges de l'Eglife d'Arles, & ordonne, que AN. 514. faint Cefaire veillera fur toutes les affaires ecclefiaftiques de Gaule & d'Efpagne: qu'il en affemblera les Evêques quand il fera befoin; & qu'ils ne pourront venir à Rome fans fa permiffion. Le Pape Symmaque ne vécut qu'un mois XVIII. après la datte de cette lettre, & mourut le dixneuviéme de Juillet de la même année 514. aiant tenu le faint Siege quinze ans & près de mifda Pahuit mois. Il fut enterré à faint Pierre, & le pe faint Siege vaqua fept jours. Il avoit fait quatre ordinations à Rome, aux mois de Decembre & de Février, & avoit ordonné quatre-vingtdouze Prêtres, feize Diacres & cent dix-fept Evêques. On dit qu'il inftitua de chanter Gloria in excelfis tous les Dimanches & les Fêtes des Martyrs. Il fit bâtir plufieurs Eglifes, où il mit des ciboires d'argent du poids de fix-vingt livres chacun. Car ces ciboires étoient comme des Tabernacles qui couvroient l'autel étant foûtenus de colomnes, l'un d'eux portoit les figures du Sauveur & des douze Apôtres. Symmaque fit auffi en plufieurs Eglifes des fontaines au milieu de la court, qui fervoit d'entrée à la Bafilique; & des Bains en quelques-unes. Tout l'argent qu'il donna à diverfes Eglifes, montoit à quatorze cens foixante & dix-neuf livres Romaines. Sept jours après fa mort : c'eft-à-dire, le vingtfixiéme de Juillet 514. fous le confulat de Senateur, qui eft Caffiodore, on élut le Diacre Hormifda fils de Jufte, né à Frufinone en Campanie, qui tint le faint Siege neuf ans.

XIX.

Sedition

L'Empereur Anaftafe eut recours à lui pour appaifer les mouvemens qui s'étoient élevez du contre côté de la Scythie: c'est-à-dire, la revolte de Vi- l'empereur talien, que les Catholiques de Scythie & de Myfie avoient excité contre l'Empereur Anaftafe, cont.Theop.

Anaftafe.

p.1421.10.4.

пер. 134.

Theod.lea. 8.563.

an. 512.

ne pouvant plus fouffrir la perfecution qu'il exerçoit, contre ceux qui ne vouloient pas communiquer avec le Patriarche Timothée. L'Abbé du Monaftere de Dieu étant mort, Timothée y alla pour ordonner fon Succeffeur : mais celui-ci dit, qu'il ne recevoit point l'ordination d'un homme qui anathématifoit le concile de Calcedoine. Timothée lui dit: Anathême à quiconque rejette le concile de Calcedoine : ainsi l'Abbé reçut l'ordination de fa main : L'Archidiacre Jean qui étoit Manichéen, commença à dire des injures à Timothée, & courut porter cette nouvelle à l'Empereur, qui envoia querir Timothée & lui fit des reproches. Mais Timothée nia le fait, & dit, Anathême à quiconque reçoit le concile de Calcedoine.

Marcell. Le fixiéme de Novembre 511. jour auquel on faifoit une proceffion à C.P. à caufe de la cenTheoph. dre, qui tombant du ciel avoit autrefois couvert Evagr.III. tout le païs; l'Empereur Anastase fit monter fur bift. ult. l'ambon, dans l'Eglife de faint Theodore de Spha

8. 136.

race, Platon Prefet de C. P. & quelques autres Magiftrats qui chanterent le Trifagion, avec l'addi- tion: Crucifié pour nous. Le peuple indigné, abandonna la proceffion. Plufieurs continuerent de chanter le Trifagion à l'ordinaire fans addition ce qui fut caufe qu'il y eut plufieurs Catholiques tuez dans l'Eglife, & plufieurs mis en' prifon. En même tems le Patriarche Timothée ordonna par écrit à toutes les Eglifes, de chanter le Trifagion avec l'addition dans les proceffions. Plufieurs obéirent par crainte; mais les Moines chantoient fans cette addition, & le peuple les voiant, s'écria: Les orthodoxes font bien venus ce qui caufa une grande fedition. Le peuple s'affembla dans la place; & tandis que les uns y demeuroient, chantant jour & nuit le Trifagion, d'autres alloient par la ville, pour

tuer

tuer les Moines du parti de l'Empereur. Ils en trouverent un entre autres dans la maifon de Marin le Syrien, à qui ils couperent la tête & la porterent au bout d'une pique, criant que c'étoit l'ennemi de la Trinité : car ils prétendoient qu'il étoit l'auteur de l'addition. On commit plufieurs autres meurtres, & plufieurs incendies: on brûla entre autres les maifons de Marin & de Pompée. On apporta les clefs des portes de la ville, & les enfeignes militaires dans la place où les Catholiques campoient. On jetta à terre les images & les ftatues d'Anaftafe, criant qu'il falloit faire un autre Empereur, & demandant Vitalien qui étoit Maître de la milice, fils de Patriciole & petit fils d'Afpar d'autres à caufe de Julie- Sup.XXIX ne, demandoient pour Empereur Arcobinde fon .29.chr.

mari.

Pafch. an.

512.p.5300

Marcell.

Les Senateurs Celer & Patrice, envoiez pour appaifer le tumulte, furent repouffez par une chr.an.eod. grêle de pierres. L'Empereur Anaftafe s'enfuit & fe cacha dans le fauxbourg près de Blaquernes: l'Imperatrice Ariane lui fit elle-même des reproches, des maux qu'il caufoit aux Chrétiens. Enfin forcé de ceder au peuple, il vint à l'Hippodrome fans couronne, pour faire pitié. Plu- Evagr. IIIg fieurs s'avancerent devant fon trône, chantant le cult. Trifagion, lui prefentant la croix & l'évangile, & demandant en même tems que l'on fit mourir Marin & Platon. Anaftafe leur fit dire par des crieurs, qu'il étoit prêt à quitter l'Empire: mais que tous ne pouvoient pas commander, & qu'il ne pouvoit avoir qu'un Succeffeur. Il leur fit de belles promeffes, qu'il confirma par des fermens. Le peuple changé tout-d'un-coup, comme par miracle, le pria de reprendre la couronne, & promit de fe tenir en repos. Ainsi la sedition s'appaifa au bout de trois jours, que le peuple s'étoit affemblé dans la place; & chacun

retour

XX.

triarche

d'Antioche

c. 32.

:

retourna chez foi, fans avoir rien avancé car Anaftafe ne tint rien de ce qu'il avoit promis. Cependant irrité contre Flavien d'Antioche & Severe Pa- contre Ele de Jerufalem, à cause du peu de fuccès du concile de Sidon; il avoit refolu de les chailer l'un & l'autre, & il commença par Suha 12. Flavien. Xenaïas affembla les Moines du quartier Evagr.III. nommé Cynegique, & de la premiere Syrie, qui vinrent à Antioche avec beaucoup de tumulte & d'infolence, voulant contraindre Flavien à anathématifer le concile de Calcedoine & la lettre de faint Leon. Flavien en fut indigné, & comme les Moines le preffoient avec grande violence, le peuple de la ville s'émut, en tua un grand nombre, & jetta les corps dans l'Oronte. D'un autre côté, les Moines de la feconde Syrie, prirent le parti de Flavien; parce qu'il avoit mené la vie monaftique dans une Communauté du quartier nommé Tilmognon. Ils vinrent donc à Antioche pour le défendre, & y firent encore beaucoup de maux, qui fervirent de pretexte pour le chaffer, & le releguer à Petra, fur la frontiere de Palestine & d'Arabie. On mit en fa place le Moine Severe, chef des fchifmatiques. Evagr.III. Il étoit de Sozopole en Pifidie, & fut d'abord 4.33. Avocat à Beryte: puis il reçut le baptême dans l'Eglife du Martyr faint Leonce, à Tripoli de Phenicie. Enfuite il fe retira dans un Monaftere, entre Gaze & Majume, où s'étoit auffi retiré Pierre Iberien Evêque de Gaze, ordonné Theodofe, & chaffé avec Timothée Elure. Dans ce Monaftere, Severe paffa d'abord pour Catholique; enfuite il combattit ouvertement le concile de Calcedoine, & eut de grandes difputes avec l'Abbé Nephalius, qui après avoir été dans la même erreur, étoit revenu à la faine doctrine. Il chaffa du Monaftere Severe avec plufieurs autres infectez des mêmes opinions. Mais Severe

Liberat.

breu.c. 19.

par

fe

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