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Les citoiens nobles celebreront la nuit de Pâque AN. 517. & de Noël, au lieu où fera l'Evêque, pour rec. 35. cevoir fa benediction. Ce font les principaux canons du concile d'Epaone.

conciles.

to.4.conc.

P.1584.

6.2.

XXXI. Onze Evêques tous du nombre de ceux qui Autres y avoient affifté, tinrent vers le même tems un concile à Lion à l'occasion de l'incefte d'un nommé Eftienne avec une femme nommée Palladia. C'étoit fans doute des perfonnes puiffantes, car les Evêques déclarent, que fi quelqu'un d'eux eft perfecuté pour ce fujet, tous les autres prendront part à fes fouffrances, & le foulageront c. 3. des pertes qu'il aura fouffertes. Ils ajoutent, que fi le Roi continue à s'abftenir de leur communion, ils fe retireront dans des monafteres, d'où aucun ne fortira, que la paix ne soit renduë à .4.5. 6. tous. Cependant perfonne n'aura la témerité d'ufurper l'Eglife d'un autre, ou d'y faire l'office en fon abfence, fous peine d'en être puni dans le concile. Ces précautions des Evêques montrent ce qu'ils avoient à fouffrir des Rois barbares quoique catholiques.

to.4.p 1562,

Dans le même tems il fe tint deux conciles en Espagne, le premier à Tarragone, le fecond à Girone, dans la même province. Le concile de Tarragone fut tenu la fixiéme année du regne de Theodoric, fous le confulat de Pierre : c'està-dire, l'an 516. le fixiéme de Novembre. Car Theodoric Roi d'Italie regnoit auffi en Espagne, comme tuteur de fon petit-fils Amalaric. Ce Concile fut composé de dix Evêques, dont le premier étoit Jean de Tarragone metropolitain. Entre les autres, le plus remarquable eft Oronce ou Orentius Evêque d'Elvire, que l'on croit être l'auteur d'un avertiffement aux fidéles, en vers élegiaques. En ce Concile on fit treize canons, & on y ordonna entre autres choses, que les Evêques ne s'absenteroient des Conciles,

que

que pour caufe de maladie : & que l'Evêque qui c. 6. n'auroit pas été ordonné dans la metropole, fec. 5. prefenteroit dans deux mois au metropolitain, pour recevoir fes inftructions. Le metropolitain c. 131 doit appeller au concile non feulement les Prêtres de la cathedrale, mais encore ceux de la campagne, & quelques feculiers. Je croi qu'il ne s'agit ici que du concile, dont il est parlé dans le canon precedent, & que l'on affembloit pour l'ordination d'un Evêque. Les Evêques ou c. 13. les Clercs, ne doivent exercer aucun jugement c. 19. le dimanche, & jamais en matiere criminelle. Ils ne doivent prendre aucun falaire pour avoir . 3. procuré la Juftice. Ils ne doivent point prêter à c.2. ufure, ni acheter à trop vil prix, ou vendre trop cher. Dans les Eglifes de la campagne, les Prêtres & les Diacres ferviront tour à tour chacun leur femaine; en forte que tous les jours on y dife vêpres & matines: c'eft-à-dire, les prieres du foir & du matin. Mais tout le Clergé de chaque Eglife fera prêt le famedi au foir pour l'office du dimanche. L'Evêque vifitera tous les les Eglifes de la campagne, pour y faire faire les reparations, fur le tiers de tous les fruits qui lui eft attribué. Les Moines fortis de leur Monafte- c. 11. re n'exerceront aucune fonction ecclefiaftique, & ne poursuivront aucune affaire feculiere. Il eft encore parlé des Moines dans le premier canon de ce concile; & l'on voit clairement dans l'un & dans l'autre, qu'il y avoit dès-lors des Monafteres en Espagne gouvernez par des Abbez. Le plus ancien que nous connoiffions, eft celui d'Afane en Aragon, fur la riviere de Cinga. Il fut fondé par faint Victorien natif du païs, qui aiant Bened.to.1. embraffé la pieté dès fa jeunesse, s'appliqua auffi P. 189. à procurer le falut des autres, & gouverna plufieurs communautez de Moines. Il fut foixante ans Abbé; & nous le connoiffons principalement Tome VII.

I

ans c. 8.

par

A&. SS.

AN. 517.

to. 4. conc. P. 1567.

par fon épitaphe, qui eft l'ouvrage de Fortunat. Le concile de Gironne fut tenu l'année suivante 517. où l'on comptoit en Espagne l'ere 555

Jean de Tarragone y prefida encore, avec partie des mêmes Evêques, au nombre de sept en .10. tout, & ils ne firent que dix canons. On y ordonna comme à Epaone, que toute la province fuivroit le rit de la metropole dans les Meffes & le Service divin; & que tous les jours après matines & vêpres, le Prêtre prononceroit l'oraifon c. 2.3. dominicale. On ordonne deux Litanies ou Rogations de trois jours, jeudi, vendredi, famedi, avec abftinence de chair & de vin la premiere, la femaine d'après la Pentecôte : la feconde, le .6. premier jeudi de Novembre. Les Clercs qui ont été ordonnez, étant mariez, depuis l'Evêque jufques au Soûdiacre, doivent habiter separez de leurs femmes, ou s'ils ne logent pas à part, avoir avec eux un de leurs confreres, qui foit .7' témoin de leur vie. Ceux qui font ordonnez dans le celibat, ne doivent point avoir de femmes pour conduire leur ménage, fi ce n'est leur mere ou leur fœur. Jean Evêque de Tarragone pria le Pape Hormifda, de donner des ordres generaux aux Evêques d'Espagne, pour l'obfervation de la difcipline: ce que le Pape fit par Epift. 15. une lettre, où il leur recommande de faire les ordinations des Evêques, fuivant les canons: de fuir la fimonie, & ne pas ordonner par foibleffe, celui dont l'élection feroit fimoniaque

enfin de tenir les conciles au moins une fois l'an. Il acEpift. 24. compagna cette lettre d'une à Jean en particulier, où il louë fon zele, & le fait fon Vicaire en Efpagne, fans préjudice des privileges des metropolitains. Ces deux lettres font du fecond d'Avril 517. fous le confulat d'Agapit; & femblent avoir precedé le concile de Girone: car Epift. 16. Jean de Tarragone étoit en Italie, quand il écri

vit au Pape. Le Pape fit auffi fon Vicaire pour la Betique & la Lufitanie, Salufte Evêque de Se- AN. 517. ville: lui donnant le pouvoir d'affembler en concile les Evêques de ces provinces, quand il feroit neceffaire; & de juger leurs differens, à la charge de lui en faire le rapport.

Cependant le Pape Hormifda reçut une requê- X XXII. te des Archimandrites & des Moines de la fe- Lettres des conde Syrie, où ils se plaignoient de la perfecu- Syrie au Moines de tion de Severe. Comme nous allions, difoient- Pape. ils, au Monastere de faint Simeon pour la caufe to 4. conc. de l'Eglife c'eft faint Simeon Stylite : ces mé- P.1461. chans nous ont dreffé une embufcade fur le chemin, & venant fondre fur nous, ont tué trois cens cinquante hommes des nôtres, & en ont bleffé plufieurs. Ils ont tué même près des autels ceux qui s'y font refugiez. Ils ont brûlé les Monafteres, envoiant de nuit une multitude de gens feditieux, & gagnez par argent; qui ont enlevé le peu qu'il y avoit. Vous ferez inftruit de tout par les memoires que vous rendront nos venerables freres Jean & Sergius. Nous les avions envoiez à C. P. efperant avoir juftice de ces excès mais l'Empereur, fans daigner leur dire une parole, les a chaffez honteufement. Ce qui nous a fait connoître qu'il eft lui-même auteur de ces maux. Nous vous fupplions donc, très-. faint Pere, de compatir aux bleffures du corps de l'Eglife, dont vous êtes le Chef, & de vanger le mépris de la foi, des canons & du concile vous à qui Dieu a donné la puiffance de lier & de délier. Ils continuent, comme parlant à plufieurs c'est-à-dire, qu'avec le Pape ils s'adreffent aux Evêques d'Italie & de tout l'Occident, fuivant l'ancienne coûtume. Et pour montrer qu'ils font Catholiques, ils concluent en anathematisant Neftorius, Eutychés, Diofcore, Pierre Monge, Pierre le Foulon & Acace. Cette

I 2

requê

requête eft foufcrite par plus de deux cens, tant AN. 518. Abbez, que Prêtres & Diacres: mais de vingt-fix Abbez, la plupart ne prennent le titre ni de Prêtre

ni de Diacre. Le premier eft Alexandre, Prêtre & Philoth. Archimandrite de faint Maron. Theodoret a écrit c. 16. la vie de ce Saint, & nous voions ici, que fon Monaftere étoit le premier de fa province. Le Pape fit réponse à cette requête par une grande to. 5. conc. lettre adreffée, non feulement aux Archimandrites de la feconde Syrie, mais aux Catholiques

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de tout l'Orient, où il les exhorte à demeurer Epift. 30. fermes dans la foi. La lettre est datée du dixiéme de Février, après le confulat d'Agapet: c'est-à-dire, 518.

ftin Em

pereur.

chr.

P.330.

Theod led.

P. 565. B.

XXXIII. La paix ne fut rendue à l'Eglife que par la Mort d'A- mort de l'Empereur Anastase, qui arriva la mênaftafe. Ju- me année 518. fous le confulat de Magnus, indiction onzième. La nuit du dixiéme de Juillet, Mar.chr. il y eut autour de fon palais des tonnerres & des Vict. Tun. éclairs, dont il fut épouvanté; fuiant de place Pafch. en place, il fut enfin trouvé mort fubitement dans une petite chambre; & on crut qu'il avoit été frappé de la foudre. Il étoit âgé de quatrevingt-huit ans, & en avoit regné vingt-fept. Sa mort fut revelée à Elie Patriarche de Jerufalem. Car faint Sabas, alors âgé de quatre-vingts ans, V. S. Sab. l'étant allé voir à Aïla dans fon exil, le neuvié1.60. me de Juillet, il ne parut point à l'ordinaire pour manger à None, & dire vêpres, ensemble. Mais il dit à faint Sabas, & à ceux qui étoient avec lui Mangez vous autres, pour moi je n'en ai pas le loifir. Et faint Sabas l'aiant voulu retenir, il lui dit en pleurant : L'Empereur Anastase vient de mourir, & je dois partir dans dix jours, & être jugé avec lui. Il donna ordre enfuite à la conduite de fes Monafteres, & pendant huit jours il ne vécut que de la fainte Communion, & de vin trempé, puis il tomba dans une petite ma

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