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un

le premier d'Octobre, que l'Evêque Jean, l'uni AN. 520. d'eux, étoit retenu par une longue maladie : ils arriverent à la fin de Novembre, & avec eux P. 1537. les Députez de C. P. apportant la lettre fynodale des Evêques, qui avoient ordonné le Patriarche Epiphane, & une feconde lettre de lui: où conformément à ce qu'avoit écrit Juftinien, il reprefente au Pape l'attachement de plufieurs Eglifes à conferver dans les diptyques, les noms de leurs Evêques l'exhortant à ne pas en exiger la fuppreffion avec trop de rigueur; & fe remettant à ce que lui en diront les trois Députez, Jean Evêque de Claudiopole en Ifaurie, le Prêtre Heraclien fon fyncelle, & le Diacre Conftanftin. Par ces mêmes Députez, il envoie à l'Eglife Romaine en figne de charité, un calice d'or entouré de pierreries, une patene d'or, 2.154. calice d'argent & deux voiles de foye. Cette lettre fut reçuë à Rome le trentiéme de Novem- . bre 520. avec une de l'Empereur, contenant les mêmes remontrances fur l'attachement de certaines Eglifes, aux noms de leurs Evêques : dans le Pont, dans l'Afie, & fur tout en Örient. Le Clergé & le peuple de ces Eglifes, dit l'Empereur, ne peut être fléchi, ni pár raisons ni par menaces, pour abolir les noms des Evêques, qui ont été en réputation chez eux; & ils aiment mieux mourir, que de les condamner morts. Nous croyons qu'il faut les traiter avec douceur, d'autant plus, que vôtre Predeceffeur Anaftafe a déclaré, qu'il fuffifoit à ceux qui defiroient la paix, de fupprimer le nom d'Acace. A cette lettre étoit jointe une requête, presentée 9.1542. E. à l'Empereur par les Clercs, les Abbez & les principaux Laiques de Jerufalem, d'Antioche & de la feconde Syrie : pour le prier de procurer l'union parfaite des Eglifes. Elle contenoit leur profeffion de foi, recevant les quatre Conciles,

&

& condamnant les Neftoriens & les Eutyquiens. Mais Diofcore Legat du Pape, aiant vû cette AN. 520. requête à C. P. n'en étoit pas content: appa- P.1543. E. remment, parce qu'il y eft dit : Qu'un de la

Trinité s'eft incarné.

LII.

Lettres

P.1549 C.

P. 151.

P.154.A.

Les Deputez de C. P. pafferent l'hiver à Rome, & Juftinien trouvant qu'ils tardoient trop, du Pape preffoit le Pape de les expedier. Enfin il les ren- touchant voia vers la fin du mois de Mars 521. chargez les Oriende plufieurs lettres deux à Epiphane, dont taux. l'une marque la reception des Legats, & des Epift Juft. prefens pour l'Eglife de faint Pierre : l'autre beau- Epift.76. coup plus ample, contient la refolution du Pape Epift.80. fur l'attachement de tant d'Eglifes aux noms de to. f.cons. leurs Evêques. Vous devez, dit-il, vous mettre à ma place, & vous fouvenir, que vous rendrez compte à Dieu de vôtre conduite. Vous nous déclarerez par vos lettres, ceux qui vous feront unis de communion, & par vous au faint Siege: y inferant la teneur des libelles qu'ils auront donnez. Ainfi pourront être abfous, Severe & fes complices. Mais en ufant d'humanité envers ceux qui fe foumettent, rejettez ceux qui demeurent dans l'herefie, ou qui feignent d'être catholiques, & ne font d'accord avec nous, que de parole. Quant à ceux de Jerufalem, dont vous nous avez auffi écrit, ils doivent s'en tenir à ce que les Peres ont défini, particulierement au concile de Calcedoine. Si donc ils defirent la communion du faint Siege, qu'ils nous envoient la profeffion de foi, qu'ils ont prefentée à nos Legats à C. P., ou qu'ils vous la donnent, pour nous la faire tenir.

En même tems le Pape Horfmida écrivit à Epift.7%; l'Empereur Juftin fur le même fujet, difant : Il faut fe garder de la fubtilité de ceux, qui ne font les difficiles, que pour donner atteinte à ce qui eft rétabli; & leur perfeverance dans l'erreur em

pêche

pêche de les traiter auffi doucement, que dans AN. 521. les commencemens. Enfin j'ai écrit à Epiphane, de recevoir ceux qu'il en jugera dignes en fa confcience, fuivant la formule que je lui ai envoiée. Toutes ces lettres font du même jour vingt-fixiéme de Mars 521.

Sup.n.44.

Paul que l'Empereur avoit fait ordonner Patriarche d'Antioche, après avoir chaffé Severe, fut accufé par fon peuple & par fes autres clercs, & on preffoit l'Empereur de permettre d'informer contre lui. Il craignoit qu'après les preuves juridiques, fa condition ne fût plus mauvaise; & preffé par le témoignage de fa conscience, il prefenta une requête, par laquelle il renonçoit volontairement à l'Epifcopat, demandant perTo. 4. cone. miffion de fe retirer, pour vivre en repos. L'EmP.1555. pereur & le Patriarche de C. P. en donnerent avis au Pape, le premier jour de Mai 521. fous Evagy. IV. le confulat de Juftinien & de Valere. Paul mouhifi. c.4. rut peu de tems après, aiant tenu le fiege d'Antioche environ deux ans ; & Euphrafius lui fucceda. Il étoit de Jerufalem, & tint le fiege cinq

LIII.

Ecrit de

Jean
Maxence.

ans.

Jean Maxence étant de retour à C. P. compofa un écrit contre la lettre du Pape à Poffeffor: qu'il fuppofe toutefois n'eftre pas du Pape, mais de To. 4. bibli, quelque ennemi des Moines de Scythie, qui a PP p. 547 emprunté fon nom. Il fe plaint que le Pape ne P.55 1.6. leur a point voulu donner de réponse, après qua

torze mois de fejour à Rome : quoi qu'il les ait tenus pendant tout ce tems dans fa communion. P. 554. Mais qu'étant prévenus contre eux par fon Legat Diofcore, & le voiant prêt à revenir : il voulut lui épargner l'affront, d'être publiquement convaincu d'herefie par ces Moines. C'eft pourquoi il envoia les défenfeurs de l'Eglife, pour les chaffer de Rome avec violence: qu'alors ils furent contraints de protefter devant le peuple en

des

des lieux publics, de peur qu'on ne les accusât de s'être retirez fecretement. Au fond, Jean Maxence foûtient toûjours, que quiconque ne dit pas Un de la Trinité a fouffert, eft heretique & Neftorien. C'est ainfi qu'il traite l'auteur de la lettre qu'il combat, le Legat Diofcore & Poffeffor. Il ajoûte: Je dis hardiment que fi le p. 549. A. Pape défendoit d'avancer cette propofition, non P. 551.4. par une lettre, mais de vive voix, ici present en perfonne, jamais l'Eglife de Dieu n'y confentiroit; & loin de le refpecter comme un Evêque catholique, elle l'auroit en exécration comme un heretique. Il prétend qu'il y a de l'artifice, d'ajoûter à cette propofition le nom de perfonne, & dire Une perfonne de la Trinité a fouffert. Quant aux livres de Faufte de Riés, il foûtient P. 536. B. qu'ils font heretiques, & que Poffeffor en eft le principal défenfeur. C'eft pourquoi il fe plaint que le Pape en permette la lecture. Il rapporte plufieurs paffages de Faufte, qu'il eft difficile de fauver de demipelagianifme. Toutefois on ne V.Boll.16. voit point que fa perfonne ait jamais été condamnée : au contraire, on trouve qu'il eft honoré comme Saint dans fon Eglife de Riés : ce qui 490. fait croire qu'il s'eft retracté, ou du moins qu'il eft mort dans la communion de l'Eglife.

Fan. p. 18.

Baron. ap.

tom 6.an.

Ecrits de faint Ful

Tandis que les Moines de Scythie étoient à LIV. Rome, ils écrivirent une lettre aux Evêques d'Afrique, releguez en Sardaigne par les Vanda- gence. les. La lettre porte le nom de Pierre Diacre & ap. Fulgent. de fes Confreres, qui ont été envoiez d'Orient ep. 16. edit. à Rome, pour les queftions de la foi; & eft fouf- Parif.1684. crite par quatre: Le même Pierre Diacre, Jean & Leonce Moines, & Jean Lecteur. Elle contient deux parties, la premiere fur l'Incarnation, la feconde fur la Grace; & par la preface les Moines demandent aux Evêques d'Afrique, de l'examiner & en dire leur avis, afin de confirmer

les

n.58.

pa

les Catholiques d'Orient, par l'approbation de tant d'Evêques d'Occident perfecutez pour la foi. Epift.17. Saint Fulgence fut chargé par les autres de réponSup. liv. XXX. dre à cette lettre. Il y avoit environ douze ans que ces faints Evêques avoient été exilez par Vita faint Trafamond Roi des Vandales, implacable enneFalg. 21. mide la Religion catholique. Ce Prince artificieux emploicit les menaces, les promeffes & les difputes: feignant de vouloir s'inftruire, & écouter tiemment les réponses à fes objections. Ce qui donna occafion à plufieurs Catholiques de le refuter fortement. Quelques-uns auffi embaraffez par les objections des Ariens, écrivoient aux Evêques exilez, particulierement à faint Fulgence, & c'eft le fujet de plufieurs de fes ouvrages. Ainfi un jeune homme nommé Donat, très-fidele à la Religion catholique, mais plus inftruit des lettres humaines que de la Theologie, conEpift.7. fulta faint Fulgence, fur l'égalité du Pere & du Fils; & le faint Evêque lui répondit par le livre intitulé De la foi orthodoxe, où il lui explique P. 318. le myftere de la Trinité. C'eft auffi le fujet du livre adreffé au Notaire Felix, pour lui donner moien de fe défendre contre les artifices des heretiques.

Vita c. 21.

Comme le Roi Trafamond s'informoit qui étoit le plus puiffant défenfeur de la doctrine catholique: on lui nomma Fulgence entre les Evêques exilez. Auffi-tôt le Roi lui envoia un de fes gens, & le fit venir à Carthage: où faint Fulgence profitant de l'occafion, commença à instruire foigneufement du myftere de la Trinité les Catholiques, qui venoient le trouver à fon logis avec un grand empreffement: car il parloit avec une grace particuliere. Il répondoit à tout le monde, fans méprifer perfonne: toûjours prêt à écouter les autres, & à apprendre d'eux. Il reconcilioit à l'Eglife ceux qui s'étoient laiffe re

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