6.6.7. 3. ment avis au Roi Theodoric , disant : Si Dieu lui inspire de vous donner cet Evêché, nous en rendons graces à Dieu : finon , du moins vous à vous recommanderez à celui qui l'aura. Gal alla donc trouver le Roi : & dans le même tems mourut Aprunculus Evêque de Tréves. Le clergé de cette ville vint encore demander au Roi Theodoric de leur donner saint Gal pour Evêque ; mais il leur dit : Cherchez-en un autre, je l'ai destiné ailleurs. Ils choisirent donc faint Nicet. Cependant le clergé de Clermont vint trouver le Roi avec un decret d'élection & de grands presens. Car dès lors, la mauvaise coûtume commençoit à s'introduire , que les Rois ven doient l'Episcopat, ou que les Clercs l'acheVit. PP. toient. Ce sont les paroles de Gregoire de Tours neveu de faint Gal. Le Roi dit aux Clercs de Clermont , qu'ils avoient faint Gal pour Evê. que. Il le fit ordonner Prêtre , & voulut que Hon fît un festin aux citoiens aux dépens du public. Ainsi l'Evêché ne lui coûta qu'un tiers de fols d'Or , qu'il donna au cuisinier. Le Roi le fit accompagner par deux Evêques jusques à Clermont, où il fut reçu au chant des Pfeaumes & ordonné Evêque vers l'an 527. Il conduisit cette Eglise avec beaucoup d'humilité & de charité ; & se distingua sur tout par la patience à fouffrir les injures. XLIII. Saint Nicet ou etius qui fut ordonné en Autres même tems, parut dès fa naissance destiné à la sains Evêques. clericature, parce qu'il vint au monde avec une Afta fandi, ceinture de cheveux au tour de la tête. Ce qui Ben. 10. 1. prouve que dès-lors, c'est-à-dire, vers l'an 500. P: 191.-e* la tonsure clericale étoit en ufage : j'entens la Greg. Tur. Vir, PP. c. couronne de cheveux , comme la portent les re17 guliers. Ses parens l'aiant inftruit dans les letle recommanderent à un Abbé auquel il fuc tres, .fucceda dans le gouvernement du Monastere. Le Un des plus illustres Evêques de France étoit Coint. an. à Salenci près de Noion, & fut élevé avec 456, n.7. faint Eleuthere depuis Evêque de Tournai. En 530. n. 14. 530. faint Remi l'ordonna Evêque de Verman- 531. n. 23. dois : mais peu de tems après il transfera le siege à $32. n. 10. S45.8.9. que Vita S. ne Auguste , capitale du Vermandois, que l'on Eleuth. ap. croit avoir été à peu près où est aujourd'hui Bolle 20. Febr. O 6 mort, Vita ap. V. mort, faint Medard fut élu pour lui succeder d'un commun consentement du peuple, du Roi & des Evêques de la province & de faint Remi, qui étoit le Metropolitain. Il fut donc contraint par un exemple fingulier, d'accepter le gouvernement de cette seconde Eglise , sans quiter la premiere. Elles demeurerent unies depuis ; & pendant fix cens ans & plus, le même Evêque gouverna les deux Eglises de Noion & de Tournai, fans confusion des dioceses, ni supression de l'une ni de l'autre cathedrale. Saint Medard fut celebre par ses vertus & par ses miracles, & mourut dans une extréme vieillesse l'an 545. après quinze ans d'Episcopat. Le Roi Clotaire affifta å ses funerailles, & voulut que le corps fût transferé près de Soissons, à une terre nommée Crouy, qu'il donna pour y bâtir un Monastere. : Saint Rémi étoit mort dès le treiziéme de Bibl, 1. Janvier l'an 533. Nous avons son testament, où 1. 1. in . il institue heritiers l'Eglise de Reims & ses deux neveux, Loup Evêque de Soissons fils de fon pere Principius, & Agricola Prêtre , qu'il avoit élevé dans sa maison. On voit par ce teftament, que saint Remi avoit plugeurs terres & un nombre d'esclaves , puisqu'il en nomme jusques à quatre-vingts-quatre : Entre ces legs celui-ci paroît le plus remarquable : Je laisse à mon Eglife un vase d'argent, qui m'a été donné par le Roi Clovis d'illustre memoire, que j'ai levé des facrez fonts de Baptême ; & je veux que l'on en fasse une petite tour & un Calice orné d'iGreg. I. de mages. Cette tour servoit de Ciboire pour conglor. mari. 6. 86. server l’Euchariftie. L'Eglise honore la memoire de faint Remi, le premier d'Octobre, jour de la translation de ses reliques. Son fuccesseur fut saint Romain , auparavant - Abbé de Mantenay près de Troye : mais il ne tint le Gege de Reims que p. 614. que deux ans. Entre les disciples de saint Remi, Flod. 1. hiß.6.23. Au commencement du regne de Thcodebert & de son consentement il se tint un Concile à Clermont en Auvergne, où affifterent quinze Evêques : sçavoir , Honorat de Bourges qui y prélidoit, faint Gal de Clermont, faint Gregoire to. 4. conc. de Langres, qui avoit assisté au concile d'Epao Sup. XXXI. ne, saint Hilaire de Mende, que l'Eglise honore n. 30. le vint-cinquième d'Octobre : Ruricius de Li- Martyr. R. moges : Flavius de Reims successeur de Romain, 25.0&ob, faint Nicet de Treves , Deuterius de Lodeves, faint Dalmace de Rodez, que cette Eglise honore le treiziéme de Novembre : Loup de Châlons, faint Domitien de Tongres, honoré à Liege le septiéme de Mai : Venance de Viviers, dont fon Eglise fait memoire le cinquiéme d'Août: Hesperius de Mets, honoré auffi dans son Eglise le vingt-troisiéme d'Août : Desiré de Verdun, & Gramace de Vindonesse, à present Vindisch, bourgade du canton de Berne, dont le siege épiscopal a été transferé à Constance. a On raconte de Desiré de Verdun, que voiant Greg. III. ses citoiens dans une grande pauvreté, il étoit bift.6.34. fort affligé de ne pouvoir les foulager. Car le Roi Theodoric l'avoir fort maltraité, & lui avoit ôté tout son bien. Mais connoissant la bonté du Roi Theodebert, il l'envoia prier de lui prêter quelque argent pour la ville, offrant de lerendre avec interêt. Le Roi lui envoia sept mille sous d'or, que l'Evêque distribua aux citoiens. Ils en firent commerce & s'y enrichirent. L'Evêque offrit enfuite au Roi de lui rendre son argent : mais le Roi dit qu'il n'en avoit pas befoin, & qu'il fuffifoit qu'on en eût foulagé la pauvreté de cette ville. LE Le concile de Clermont s'assembla le huitiéme An. 535. de Novembre après le consulat de Paulin le jeune, XLIV. c'est-à-dire, l'an 535. On y fit seize canons. Pour y Concile de prévenir l'abus qui commençoit à s'introduire, Clermont. d'obtenir les évêchez par la faveur des Rois, il Can.2. est dit : que celui qui desire l'épiscopat fera ordonné par l'élection des clercs & des citoiens, & le consentement du Metropolitain: fans emploier la protection des personnes puissantes, fans user d'artifice, ni obliger personne , soit par crain te, soit par presens, à écrire un decret d'élection. 6.4. Autrement l'aspirant sera privé de la commu nion de l'Eglise, qu'il veut gouverner. Les clercs. ne doivent point être soutenus contre leurs Evê6.5. ques par les puissances feculieres. Ceux qui de mandent aux Rois les biens d'une Eglise, au préjudice des pauvres, seront privez de la commu nion de cette Eglise. Et la donation sera nulle. 6. 14. Celui-là sera austi excommunié, qui privera l'E glise en quelque maniere que ce soit, de ce qui lui a été donné par écrit, & ne le rendra pas à la premiere fommation de l'Evêque. 1.15. Tous les clercs doivent celebrer Noël, Pâque, la Pentecôte & les autres fêtes folemnelles avec l'Evêque dans la cité, excepté ceux qui font attachez à des titres dans la ville ou à la campagne. La même chose est ordonnée aux plus anciens d'entre les citoiens; sous peine d'être privez de 6. 3.7.8. la communion à ces fêtes. Il est défendu d'em ploier les tapis & les voiles de l'autel, pour couvrir les corps des morts, même des Prêtres, ni de prêter l'argenterie des Eglises pour servir à des nôces. P. 1805. Ensuite des canons est une lettre synodale des - mêmes Evêques au Roi Theodebert : par laquelle, sur les plaintes de plusieurs particuliers , ils le prient d'empêcher que personne ne soit privé des biens qui lui appartiennent dans les terres d'un : |