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Vous pourrez connoître quel il a été, comment il a ufurpé le Sacerdoce aiant à peine un ordinateur comment il a été compté depuis longtems entre les condamnez, même chez vous: Vous le pourrez, dis-je, connoître par les lettres qu'Acace, maintenant fon protecteur, écrites à mon prédeceffeur, & dont je vous envoie les copies. Il lui déclare enfuite la condamnation d'Acace, & l'exhorte à y obeïr comme à une ordonnance du Ciel : parce qu'il eft plus utile à l'Empereur de fuivre l'autorité de l'Eglife, que de lui vouloir donner la loi. Dans la ÏetEpift. 10. tre au Clergé & au peuple de C. P. le Pape declare la condamnation de Vital & de Misene, pour lever le fcandale de leur prevarication. Il declare auffi la condamnation d'Acace, dont il leur envoie la copie, & ajoûte : Vous devez par vôtre jugement conferver en fon rang le Prêtre Salomon, qu'Acace a deposé pour plaire aux He-retiques, & tous ceux qu'il peut avoir traitez de même. Enfin il avertit, que tous ceux qui yeulent demeurer Catholiques doivent se retirer de la communion d'Acáce.

P. 770 6.

Le défenfeur Tutus étant arrivé en Orient, paffa malgré ceux qui l'attendoient à Abyde, & vint à C. P. au Monaftere de Dius de l'ordre des Liberat. Acemétes. Ne pouvant obliger Acace à recevoir brev. c. 18. la lettre du Pape, qui portoit fa condamnation, Theoph. il fut contraint de la faire attacher par les MoiP. 114. Ni- nes de ce Monaftere au manteau d'Acace, le eph. XVI. dimanche, comme il entroit dans l'Eglife pour celebrer l'Office. On fit mourir quelques-uns des Moines qui avoient attaché fa fentence, & on mit d'autres en prifon, après les avoir maltraitez. Mais Tutus, après s'être fi bien acquité de fa commiffion, fe laiffa lui-même gagner par argent, & communiqua avec Acace. Le Pape en fut averti, par les lettres de Rufin & de Tha

6.17.

laffius

laffius Prêtres & Abbez à C. P. apportées par un nommé Bafile. C'eft pourquoi Tutus étant de retour, & convaincu en plein Concile, par fes lettres & par fa propre confeffion, fut privé de la charge de défenfeur, qu'il n'avoit que pour un tems, & excommunié. Le Pape en donna avis à Rufin, à Thalaffius & aux autres Moines de C. P. & de Bithynie: les avertiffant de separer de leur communion les Moines qui fe feroient laiffé feduire par les Heretiques en diftinguant toutefois ceux qui n'auroient cedé qu'à la violence des tourmens, & les traitant plus humai

nement.

Epift. 11i

Pierre le

Foulon ré

1206. B.

Acace appuié de la protection de l'Empereur, XVII. ne compta pour rien la dépofition prononcée contre lui par le Pape, & continua jufques à la mort tabli. à offrir le faint Sacrifice. Il ôta même des dip- Gelaf.epi tyques le nom du Pape : & fit dépofer par tout ad Dard. l'Orient grand nombre d'Evêques catholiques, P.1205. D. aufquels il en fit fubftituer d'heretiques, ou com- Gefta de muniqua avec ceux qui l'étoient. Il fit chaffer nom. A. d'Antioche l'Evêque legitime Calendion, qu'il in fi. avoit lui-même ordonné. Le pretexte de fa dé- brev.c. 18. pofition fut d'avoir favorifé le parti d'Illus maî- Gelaf.ad tre des offices, qui s'étoit revolté en Orient avec Dard. p. Leonce & Pamprepius. Mais en effet, ce fut 1109 A. Evag. Ill.

Literat.

parce que Calendion demeuroit dans la commu- 6.16.Theoph nion du pape Felix & de Jean Talaia Patriarche p. 115. d'Alexandrie. Calendion fut donc relegué dans l'Oafis, & Pierre le Foulon rétabli à Antioche, du confentement d'Acace, qui l'avoit condamné tant de fois. Plufieurs autres Evêques furent chaffez en même tems; fçavoir, Neftor, Romain de Calcedoine, Julien de Mopfuefte, Paul de Conftantine, Manus d'Emeric; tous fous le même pretexte d'avoir favorifé la revolte; mais en effet, pour avoir refufé l'henotique de Zenon, Pierre le Foulon y foufcrivit, & envoia

B 5

des

XVIII

Iconocla

ex Th. left.

Diac.

des lettres fynodales à Pierre Monge d'Alexandrie. Quelques-uns des Evêques chaffez fouffrirent à C. P. une rude perfecution.

Pierre le Foulon chaffa entre autres Cyrus' Xenaïas d'Hieraple, & mit à fa place un Perfan nommé fte. Xenaias ou Philoxene, que le Patriarche CalenConc. Nic. dion avoit chaffé du païs : voiant qu'il alteroit 2. 5. les dogmes de la foi, & qu'il foulevoit le peuple. P.367 370 Peu de tems après qu'il fut établi à Hieraple, Joan. quelques Evêques venus de Perfe prouverent que c'étoit un efclave fugitif, & qu'il n'étoit pas baptifé; mais Pierre ne s'en mit pas en peine, & dit que l'ordination Epifcopale lui tenoit lieu de baptême. Ce Xenaïas eft le premier, que l'on fçache, qui ait attaqué les faintes images. Il difoit, que les Anges étant incorporels, il n'étoit pas permis de leur donner des corps, ni de les peindre en figure humaine. Que ce n'étoit point honorer JESUS-CHRIST que de dépeindre fon image, & qu'il n'y avoit que l'adoration en efprit & en verité qui lui fût agréable. Que c'étoit une imagination puerile, de faire des colombes de relief, pour reprefenter le Saint-Efprit. Car difoit-il, il ne s'eft pas fait colombe, il a feulement paru en cette forme une feule fois, fans en prendre la fubftance. Sa pratique étoit conforme à fa doctrine. Il effaça en plufieurs endroits les images des Anges, & cacha celles de JESUS-CHRIST dans les lieux fecrets.

XIX.

de faint

Barnabé.

Anthemius Evêque de Salamine en Chipre, Reliques fut auffi inquiété par Pierre le Foulon qui pretendoit l'affujettir à fon Patriarcat.. Anthemius Sup. liv. fe défendoit par le decret du concile d'Ephese, XX57. qui avoit declaré fon fiege exempt: & fa pretention fut foûtenue par la découverte des Reliques de faint Barnabé, dont le corps fut trouvé fous un arbre, à un quart de lieuë de Salamine. Alex. Il avoit fur la poitrine l'Evangile de S. Mathieu

Theod.lect.

Liv. 2. art.

2.

Sermo

Sur. 11.

Jun.

écrit

écrit de fa main. Anthemius pretendit montrer par-là que fon fiege aiant été fondé par un Apôtre, étoit Apoftolique, auffi-bien que celui d'Antioche, & fut maintenu dans fon exemption. L'Empereur fit apporter à C. P. l'Evangile écrit de la main de faint Barnabé, & le mit au palais dans l'Eglife de faint Eftienne. Il fit auffi bâtir à Salamine une Eglife magnifique accompagnée de plufieurs logemens, au lieu où les Reliques furent transferées.

90.

Il y avoit alors en Syrie deux Prêtres celebres par leurs écrits, Theodule & Jean. Theodule Genn. étoit dans la Celefyrie, & écrivit entre autres Script.cag. un livre fur la conformité de l'ancien & du nouveau Teftament contre les anciens Heretiques, qui les attribuoient à differens auteurs; c'est-àdire, les Marcionites & les Manichéens. Il mou- #. 91. . rut fous le regne de Zenon. Jean étoit du diocefe d'Antioche & avoit été grammairien. Il écrivit contre ceux qui nioient les deux natures en JESUS-CHRIST, c'eft-à-dire, les Eutyquiens: & il attaqua quelques paroles de faint Cyrille, comme favorifant cette erreur. Il ne nous refte rien de ces deux auteurs. Peut-être Jean étoit-il Theod.le. Neftorien: car il y en avoit beaucoup en Orient, Lib. 11 Pt & ils avoient une Ecole à Edeffe, où ils enfei- 558.6. gnoient en Perfan: ce qui répandit cette erreur dans la Perfe. Martyrius Patriarche de Jerufa- Sap. 199 lem mourut vers ce même tems en 485. après avoir tenu le siege huit ans, & Sallufte lui fucceda.

Vita S.

En Egypte Pierre Monge attira à fa commu- Evag.11. nion quelques Evêques & quelques Abbez

en

anathematifant de nouveau la lettre de faint Leon & le concile de Calcedoine, & ceux qui ne recevoient pas les écrits de Diofcore & de Timothée Elure; mais ne pouvant perfuader les autres, il les chaffa la plupart de leurs Monasteres :

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XX.
Lettre du
Pape Felix
pour l'E
glife d'A-
frique.
App chr.
Profp. to..

Canif.
To. 4. conc.

ce qui obligea l'Abbé Nephalius d'aller à Con-
ftantinople & de porter ces nouvelles à l'Empe-
reur Zenon. Il en fut irrité, & envoia Cofme
un de fes gardes avec de grandes menaces con-
tre Pierre Monge, s'il ne ceffoit d'exciter des
troubles par fa dureté. Cofme revint fans rien
faire, finon que les Moines chaffez furent réta-
blis dans leurs maisons. L'Empereur envoia en-
fuite Arfene qu'il avoit fait Gouverneur d'Egyp-
te, & qui étant arrivé à Alexandrie avec Nepha-
lius traita de la réunion, mais fans perfuader
ceux qui étoient separez de Pierre Monge. Il en
envoia quelques-uns à C. P. où l'Empereur leur
parla beaucoup du concile de Calcedoine : mais
fans rien conclure non plus, parce qu'en effet il
n'approuvoit pas ce concile.

L'Eglife d'Afrique refpiroit cependant fous Gontamond, fucceffeur d'Huneric, qui rappella d'exil faint Eugene Evêque de Carthage; & la troifiéme année de fon regne, c'eft-à-dire en 487. rendit aux Catholiques de la même ville le cimetiere de faint Agilée. Cette même année fous le Confulat de Boëce, il fe tint à Rome un concile le 13. de Mars dans la Bafilique de Conftantin, compofé de quarante Evêques d'Italie, le Pape Felix à la tête, quatre Evêques d'Afrique, & foixante & feize Prêtres, qui font tous nomméz. Là le Pape fit lire par le Diacre Anaftafe une lettre adreffée à tous les Evêques des diverfes provinces: où après avoir marqué la perfecution d'Afrique, & la chute de plufieurs, Epif. 7. qui s'étoient laiffé rebaptiser, même d'entre les

P. 1149.

Felic P

1075.

Prêtres & les Evêques; on leur prescrit differens
remedes. Les Evêques, les Prêtres & les Diacres
feront en penitence toute leur vie, fans affifter
même aux prieres, non feulement des fideles,
mais encore des catechumenes; & recevront feu-
lement à la mort la communion laïque. Pour

les

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