Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Ibid. n. 43.

contre Severe; & la requête des Abbez de C.P. AN. 536. fur laquelle le concile avoit prononcé. Puis les Ibid. n. 49. acclamations faites dans l'Eglife de C. P. le quinziéme de Juillet 518., les lettres de Jean de C.P. à Jean de Jerufalem & à Epiphane de Tyr, pour la réunion : la lettre fynodale de Jean de Jerufan. 44. lem à Jean de C. P. Celle d'Epiphane de Tyr au concile de C. P., les acclamations faites dans l'Eglife de Tyr, le feiziéme de Septembre 518. La lettre des Evêques de la feconde Syrie à Jean de C. P. & à fon concile, contenant leurs plaintes contre Severe & Pierre. Les informations faites contre Pierre par le Gouverneur de la province, fur la requête du clergé aux Evêques : Conc.p.243. la requête des Moines d'Apamée aux mêmes Evêques.

n.46.

p.150. E. Après la lecture de toutes ces pieces, le patriarche Mennas demanda les avis. Les Romains le dirent les premiers, en ces termes : Il paroît que Severe, Pierre & leurs complices font condamnez depuis long-tems par les decrets du Pape Hormifda c'eft pourquoi, nous les tenons pour condamnez, avec les écrits impies de Severe ; contre les decrets du concile de Calcedoine, & les lettres de faint Leon. Nous comprenons dans le même anathême Zoara, & tous ceux qui communiquent avec eux. Le concile dit enfuite : Anathême à Severe & à Pierre, comme déja condamnez, & à Zoara: aux faux baptêmes & aux écrits impies de Severe; & le patriarche 7.154. Mennas confirma l'avis du concile, par le jugement folemnel qu'il prononça. Ainfi finit ce concile de C. P. remarquable principalement par les pieces inferées dans cette cinquiéme feflion, que nous avons déja rapportées chacune en leur

8.251.

tems.

Nov. 42: L'Empereur Juftinien confirma le jugement to.6.conc. du concile par une conftitution adreffée au Pa

P.264.

triarche

triarche Mennas, & apparemment accordée à fa priere. Il défend a Anthime, à Severe, à Pierre AN. 536. & à Zoara, d'entrer dans C.P., ni dans aucune ville confiderable. Il veut que les écrits de Severe foient brûlez, & défend de les tranfcrire, fous peine d'avoir le poing coupé. Il défend à tous les heretiques, particulierement aux fectateurs de Neftorius, d'Eutychés & de Severe, d'exciter aucune fedition, ni de troubler la paix de l'Eglife, par des affemblées illicites & l'administration illegitime des Sacremens. Cette loi est du fixiéme d'Août 536.

Nov. 40.

Les Moines de Palestine qui avoient été députez à C. P. l'apporterent à Jerufalem, avec une lettre du patriarche Mennas au patriarche Pierre, to.5.conc. & les actes du concile de C. P. Le patriarche Pierre affembla fon concile à Jerufalem, le treiziéme des calendes d'Octobre, après le confulat de Belifaire, indiction quinziéme : c'eft-à-dire, le dix-neuviéme de Septembre 536. La procedure faite à C. P. y fut trouvée canonique, & on confirma la dépofition d'Anthime: car pour les autres, ils avoient été fuffifamment condamnez auparavant. Ce jugement fut foufcrit par quarante-neuf Evêques, dont les premiers font Pierre de Jerufalem, Elie de Cefarée & Theodofe de Scythopolis. Il eft à croire qu'il fe tint dans les provinces plufieurs conciles femblables. Le Prêtre Eufebe tréforier de l'Eglise du faint Nov. 40. Sepulchre de Jerufalem, & l'un des deputez pour le concile, obtint pendant qu'il étoit à C. P. en faveur de fon Eglife, le privilege de pouvoir aliener des maifons qui lui produifoient peu de revenu, pour fubvenir plus aifément aux pelerins innombrables, qui venoient vifiter les faints lieux.

Il femble auffi que ce fut en confequence du Nov. 58. concile, & pour reprimer les entreprises des fchifmatiques, que l'Empereur défendit de cele

brer

brer le faint Sacrifice à C. P. dans les Oratoires des maifons particulieres finon par des clercs que le Patriarche auroit députez, fous peine de confiscation de fa maison. Cette loi est de l'année fuivante 537. auffi bien que celle qui pourvoit Nov. 59. aux frais des funerailles. Il y avoit à C. P. onze cens boutiques deftinées à les fournir, & pour cela exemptes de toute impofition. Chaque lit, c'eft-à-dire, chaque corps devoit être accompagné de huit Religieufes, qui chantoient, & de Nov. 43. trois Acolytes. Des onze cens boutiques, huit cens fourniffoient les foffoieurs, nommez Doiens ou Lecticaires, qui fe tiroient ainfi de tous les corps des métiers. Les trois cens autres boutiques, donnoient feulement de l'argent. Ainfi tous les enterremens fe faifoient gratis, à moins que quelqu'un ne voulût ajoûter quelque dépense extraordinaire.

LVII.

C. 22.

cell. 536.

lib. Pontif.

A Rome quand on eut appris la mort du Pape Silverius Agapit, le Roi Theodat fit élire à fa place, SilvePape, puis rius Spûdiacre, fils du Pape Hormifda, qui tint Vigile. Liber brev. le faint Siege deux ans. Cependant l'Imperatrice Theodora fit appeller Vigile Diacre de l'Eglife Chr: Mar- Romaine, qui étoit à C.P., & lui fit promettre fecretement qu'il aboliroit le concile de Calcedoine, & écriroit à Theodofe d'Alexandrie, à Anthime & à Severe, approuvant leur foi moiennant quoi, elle lui donneroit fept cens livres d'or, & un ordre pour Belifaire, qui le feroit ordonner Pape. Vigile en aiant donné fa promeffe, vint à Rome, où il trouva Silverius en poffeffion du faint Siege. Il alla donc à Ravenne trouver Belifaire, & lui montra l'ordre de l'Imperatrice, lui promettant deux cens livres d'or, s'il le faifoit ordonner à la place de Silverius. Belifaire Procop. 1. prit Rome le dixiéme de Decembre 536., & elle Goth. 14 fe rendit principalement à la perfuafion du Pape Silverius mais l'année fuivante Vitiges Roides

Goths

[ocr errors]

Goths vint l'affieger. Pendant ce fiege qui fut long, on remarqua le refpect des Goths pour les Eglifes de S. Pierre & de faint Paul, toutes deux hors de Rome. Loin d'y faire aucun defordre. ils laifferent toûjours aux Ecclefiaftiques la liberté d'exercer leurs fonctions.

Cependant on accufa le Pape Silverius d'avoir écrit aux Goths, pour les faire entrer dans Rome par intelligence. Mais il paffoit pour conftant que c'étoit une calomnie, & qu'un avocat nommé Marc, & un garde prétorien nommé Julien, avoient compofé en fon nom de fauffes lettres adreffées au Roi des Goths. Toutefois Belifaire fit venir Silverius au palais, où lui & fa femme Antonine confidente de l'Imperatrice, s'efforcerent de lui perfuader fecretement d'obéir à cette Princeffe, de renoncer au concile de Calcedoine, & d'approuver par écrit la créance des heretiques. Le Pape au fortir du palais, dit à ceux de fon confeil ce que l'on vouloit lui faire faire; & fe retira à l'Eglife de fainte Marie Sabine. Là on lui envoia Photius fils d'Antonine d'un premier lit, pour l'inviter à venir au palais, lui promettant fûreté avec ferment. Ceux qui accompagnoient le Pape Silverius, lui confeilloient de ne fe point fier aux fermens des Grecs. Il fortit pourtant, & vint au palais. On ne lui fit rien ce jour-là, & on lui permit de retouner à l'Eglife, où il demeuroit, à caufe du ferment qu'on lui avoit fait.

Belifaire le manda une autre fois. Il voiöit bien qu'on vouloit le furprendre : toutefois après s'être mis en priere, & avoir recommandé fes affaires à Dieu, il fortit de fon Eglife, & vint au palais. On le fit entrer feul, & les fiens ne le virent plus. Le lendemain Belifaire affembla les Prêtres, les Diacres & tout le clergé de Rome, & leur ordonna d'élire un autre Pape. Ils

dou

[blocks in formation]

Procop. 1.
Goth. c.25.

doutoient de ce qu'ils devoient faire, & quelAN. 537. ques-uns refiftoient : mais enfin par l'autorité de Belifaire, Vigile fut ordonné Pape le vingtdeuxième de Novembre 537. Alors Belifaire preffa Vigile de lui paier fes deux cens livres d'or, & d'accomplir la promeffe qu'il avoit faite à l'Imperatrice. Mais Vigile avoit peine à s'y refoudre, tant par la crainte des Romains, que par avarice.

Quant au Pape Silverius, il fut envoié en éxil à Patare en Lycie : dont l'Evêque alla trouver "Juftinien, & le menaça du jugement de Dieu,. pour avoir ainfi chaffe de fon Siege le Chef de toute l'Eglife. L'Empereur qui ne fçavoit rien des ordres que l'Imperatrice avoit donnez, commanda que Silverius fût renvoié à Rome : que l'on informât de la verité des lettres qu'on l'accufoit d'avoir écrites aux Goths : & que s'il étoit prouvé qu'elles fuffent de lui, il demeurât Evêque dans quelque autre ville : & fi elles étoient trouvées fauffes, il fût rétabli dans fon fiege. Le Diacre Pelage qu'Agapit avoit laiffé fon Legat à C. P. étant gagné par l'Imperatri

ce,

& chargé de fes ordres, courut en diligence, pour empêcher que l'ordre de l'Empereur ne fût executé, & que Silverius ne retournât à Rome mais l'ordre de l'Empereur l'emporta. Vigile épouvanté du retour de Silverius, & craignant d'être chaffé, manda à Belifaire: Donnez-moi Silverius, autrement je ne puis executer ce que vous me demandez. Silverius fut donc livré à deux défenfeurs, & à d'autres ferviteurs de Vigile, qui le menerent dans l'île Palmaria, où ils le garderent, & il Iy mourut de faim, le vingtiéme de Juillet 538. après avoir tenu le faint Siege deux ans.

Alors Vigile pour accomplir la promeffe qu'il avoit faite à l'Imperatrice, donna à Antoine une

lettre

« AnteriorContinuar »