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lettre pour Theodose d'Alexandrie , Anthime Libor.
déposé de C. P. & Severe d'Antioche, où il Vi&or. Tun.
leur déclare qu'il tient la même foi qu'eux :

chr,
mais il les prie de tenir la lettre secrete, & au
contraire de faire femblant qu'il leur est suspect.
Avec cette lettre il leur envoia fa confession de
foi , où il rejettoit les deux natures en JESU S-
CHRIST, & la lettre de faint Leon ; disant :
Anathême à ceux qui ne confessent pas une per-
sonne & une eflence ; & en particulier à Paul de
Samosate , à Diodore de Tarse, à Theodore de
Mopsuefte & à Theodoret. Aiant écrit secrete-
ment aux heretiques, il demeura en poffeffion
du faint Siege.

Mais en public il profefla toûjours la Foi ca- LVIII. tholique , & en donna un témoignage authenti. Lettres de que à l'Empereur Justinien , irrité de ce qu'il ne Vigile.

Epiß. 4. lui avoit point écrit suivant la coûtume, à son

P. 315.
entrée au pontificat , ni répondu à la lettre du
patriarche Mennas, contenant la profession de
foi. Juftinien interpreta mal le silence de Vigi-
le , & entra en soupçon de sa foi , aiant peut-
être quelque connoissance de ce qu'il avoit écrit
secretement aux schismatiques. Il envoia donc à
Rome le patrice Dominique avec des lettres ,
par lesquelles il témoignoit sa défiance , à l'é-
gard du Pape , & son attachement à la foi. Le
Pape Vigile dans sa réponse louë hautement la foi
de l'Empereur , & declare , qu'il n'en a point
d'autre que celle de ses predecesseurs , Celestin,
Leon, Hormisda, Jean & Agapit : qu'il re-
quatre

conciles & la lettre de faint Leon,
& anathématise tous ceux qui croient le contrai-
re ; & en particulier Severe, Pierre d'Apamée,
Anthime , Zoara & Theodofe d'Alexandrie.
Mais que comme ils ont été déja suffisamment
condamnez , il n'a pas cru devoir répondre à
la declaration que Mennas en avoit donnée. En-

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çoit les

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fin il prie l'Empereur , de conserver les privile-
ges du saint Siege , & de ne lui envoier que des
personnes catholiques & irreprochables. Il est vi-
lible que cette lettre est une apologie du Pape
Vigile, pour effacer les soupçons que l'Empe-

reur avoir conçus de fa foi. Epift.sh

Il écrivit en même tems au Patriarche Mennas une lettre , où il le felicite de ce qu'il execute ce qu'il avoit promis au Pape Agapit à fon ordination :

: en recevant les quatre conciles , & anathématilant les schismatiques. A la fin de ces deux lettres , outre la souscription du Pape Vigile, étoit celle du patrice Dominique , datée du quinziéme des calendes d'octobre , sous le consulat de Justinien, c'est-à-dire, du dix-septiéme de Septembre 540.

Cependant Vigile étoit reconnu pour Pape le

gitime depuis son ordination, comme il paroît Vigil epift. par la consultation de Profuturus Evêque de Bra2.P. 311. Blux. gue en Lufitanie, à laquelle il répondit le vingt

.

neuvieme de Juin, fous le consulat de Jean,
nova. coll.
p. 1472.

c'est-à-dire, 538. Il parle d'abord des Priscillia-
nistes, qui s'abstenoient de la chair

par supersti-
tion; & conclut en ces mots : Nous ne blâmons
point Pabstinence agréable à Dieu : mais nous

ne recevons point ceux qui detestent ses créatu6.3. res. Il parle de la maniere de reconcilier les

Ariens, à cause des Goths qui dominoient en

Efpagne , & dont il se convertissoit toûjours 6.4. quelques-uns. Il dit qu'une Eglife est suffisam

ment consacrée, dès qu'on y a celebfé la Meffe, 6. si quoiqu'on n'y ait point jetté d'eau benite; & que

l'ordre des prieres de la Messe, est toûjours
le même : excepté quelque petite adition aux
jours les plus folemnels ; c'est-à-dire , que le

;
canon de la Messe ne change point, excepté les
causes particulieres

que l'on insere après le Com-
municantes. On voit en cette lettre l'eau benite
bien expressément marquée.

:

Theo

AN.538.

Epist. 3.

:

Theodebert Roi des Francs, aiant envoie des troupes en Italie, à l'occasion de la

guerre entre les Romains & les Goths : fit consulter le Pape Vigile par Moderic fon Ambassadeur, quelle devoit être la penitence de celui qui avoit épousé la femme de fon frere. Le Pape outre la reponse qu'il fit au Roi, écrivit à faint Cesaire d'Arles, qui étoit dans ses états, de s'informer de la P• 314. qualité du fait, & de la disposition du penitent: pour instruire le Roi du tems necessaire à une telle penitence , & le prier d'empêcher de tels désordres à l'avenir. La raison de renvoier cette affaire à faint Cefaire est remarquable: On doit, dit le Pape, commettre aux Evêques presens, la mesure de la penitence, afin que l'on puiffe aussi accorder l'indulgence, selon la componction du penitent. La lettre eft du troisiéme de Mars 338. La même année le septiéme de Mai : autre

LIX: ment le jour des nones du troisiéme mois , la Troisiéme

Concile quatriéme année après le consulat de Paulin le d'Orleans.

& la vingt-septiéme du Roi Childebert: 10.5.8.19+. les Evêques de son roiaume s'assemblerent à Orleans & y tinrent le Concile , que pour le troisiéme , où ils firent trente trois canons. Le premier ordonne la tenuë des Conciles

V. Coïne.

an. 538. tous les ans, & declare que les Evêques ne sont

m. 9. Can. 3. point dispensez de s'y trouver , pour être dans le partage de differens Rois. Lorsque la Gaule étoit partagée entre les Francs , les Bourguignons & les Goths : les Rois d'une nation ne permettoient pas volontiers à leurs Evêques, d'aller au Concile qui se tenoit chez un autre. Mais ce n'étoit plus une excuse, depuis que tout fut soumis aux François, quoiqu'ils eussent plusieurs Rois. On recommande l'ancienne forme des élections des Evêques , par les Evêques de la province , du consentement du clergé & des citoiens : apparemment à cause du trouble que

la

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l'on compte

:

2

la puissance seculiere commençoit à y apporter, An. 538. Les Clercs qui fous pretexte de quelque pro16.11. tection refuseront de faire leurs fonctions , fe

ront Ôtez du canon, & ne recevront plus de 6.19. gages ni de presens : que s'ils refusent ouverte

ment d'obéir par orgueil ou par quelque dépit ,
ils seront reduits à la communion laïque , juf-

ques à ce qu'ils aient fait satisfaction à l'Evêque :
6, 21. que s'ils font des conspirations par écrit ou par

ferment, comme il étoit arrivé depuis peu en
plufieurs lieux , ils seront punis à la discretion
du Concile. Ces rebellions des Clercs semblent

être encore un effet de la domination des barba-
6.17. res. Un Clerc ne doit ni poursuivre ni être pour-

suivi devant le Juge feculier, fans la permission de l'Evêque. Un Evêque ne pourra Oter à un Clerc, ce que son predecesseur lui aura donné : mais celui même qui l'a donné, peut l'ôter au Clerc s'il s'en rend indigne. Il peut aussi le lui öter, en lui donnant l'administration d'une Eglise ou d'un Monastere. Ces revenus donnez aux Clercs , à cause d'une certaine administration ou par la liberalité de l'Evêque ont été l'origine des benefices , comme il a déja été remarqué.

La Messe doit être dite à tierce, c'est-à-dire,

à neuf heures du matin aux jours folemnels : 6. 14. afin qu'on puisse plus facilement venir à vêpres 6.29. le soir. Les Laiques ne sortiront point de la Messe,

que l'oraison dominicale ne soit dite ; & que la benediction ne soit donnée , fi l'Evêque eft present. On n'assistera point aux offices avec des armes. Ceci est manifestement pour les barba

res : car les Romains ne portoient pas même ci 28.

d'épée hors la guerre & les voiages. Le Concile dit encore : Parce que le peuple est persuadé que le Dimanche, il n'est pas permis de voiager avec des chevaux, des boeufs ou des voitures, ni de preparer à manger, ou rien faire qui regarde la

à

propreté

propreté des maisons ou des personnes : ce qui sent plus l'observation judaïque, que le christia- An. 538. nisme : nous ordonnons que ce qui a été ci-devant permis le Dimanche, le foit encore. Nous voulons toutefois que l'on s'abstienne de travailler aux champs : c'est-à-dire , de labourer, façonner la vigne , faucher les foins , moissonner ou battre le bled , effarter , faire des haies : pour vaquer plus aisément aux prieres de l'Eglise. Que fi quelqu'un y contrevient, ce n'est pas aux Laïques : mais aux Evêques à le corriger. Nous 3. Cod. de avons déja vu , que la loi de Constantin , per- n.17.

Fer. Sup.x. mettoit même le travail de la campagne en cas de besoin. Or comme il y avoit des Juifs par toutes les Gaules , on craignoit avec raison que les Chrétiens n'imitaffent leurs superstitions. On 6.10. ne feparera point les nouveaux Chrétiens , qui auront contracté des mariages incestueux par ignorance : mais seulement ceux qui l'auront fait à leur escient au mépris des loix ; ce qui fera au jugement de l'Evêque. On n'impofera 6,24. point la penitence aux jeunes gens : ni aux mariez, que du consentement de l'un & de l'autre. Il faut entendre la penitence publique. Ce font les canons les plus singuliers du troisiéme concile d'Orleans. Il fut souscrit par dix-neuf Evêques & sept

LX

Saint AuPrêtres députez des absens, Le premier & le bin d'An President du Concile étoit Loup Archevêque de gers. Lion, compté entre les Saints, le vingt-cinquié- Martyr. R. me de Septembre : puis trois autres Archevê- ?5 Sept.

17. apr. ques , Pantagathus de Vienne, que l'Eglise honore le dix-feptiéme d'Avril , Lcon de Sens Arcade de Bourges , Flavius de Rouen. Entre les Evêques sont remarquables faint Eleuthere d'Auxerre , faint Lo de Coûtance , faint Agricole de Challon, faint Gregoire de Langres , faint Gal de Clermont , faint Aubin d'Angers. Tome VII.

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