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A. SS. Če dernier étant né d'une famille noble auprès Bened to... de Vennes, fe retira dès fa jeuneffe au mona2. 108, ftere de Cincillac ou Tintillant où il fe diftintellement par fes vertus, qu'à trente-cinq ans, il en fut élu Abbé : mais après l'avoir gouverné cinq ans, on l'en tira malgré lui pour l'ordonner Evêque d'Angers. Il s'appliquoit à nourrir les pauvres, à défendre fes citoiens, à vifiter les malades & à racheter les captifs on lui attribuë même plufieurs miracles, entre autres d'avoir rendu la vue à trois aveugles, & reffufcité un mort. Fortunat qui a écrit fa vie environ trente ans après, rapporte leurs noms, & marque les circonftances. Il releve particulierement le zele de faint Aubin, contre les mariages inceftueux, & dit que pour foutenir cette difcipline, il s'expofa même au martyre. Il alla confulter fur ce fujet faint Cefaire d'Arles; & fut accompagné dans ce voiage par faint Lubin, alors Abbé du monaftere de Brou, & depuis Evêque de Chartres. Saint Aubin travailla à reprimer cet abus en plufieurs Conciles : entre Can. 1o. autres en ce troifiéme d'Orleans, qui le condamne

par un de fes canons. Etant preffe par fes confreres dans un Concile, d'abfoudre des perfonnes excommuniées pour ce fujet, & de leur envoier des eulogies, ou pains benis ; il dit : Vous m'obligez à les benir, en abandonnant la caufe de Dieu mais il eft affez puiffant pour se vanger lui-même. En effet, la perfonne excommuniée mourut avant que de recevoir les eulogies dans fa bouche. Saint Aubin gouverna l'Eglife d'Angers vingt ans & fix mois, & mourut en Martyr. R. 550. le premier jour de Mars, auquel l'Eglife honore encore fa memoire.

4. Mart.

363

LIVRE TRENTE-TROISIEME.

Heodofe Patriarche d'Alexandrie aiant été

drie.

I.

Paul Pa

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ordonné à fa place. Etant méprifé par quelques- triarche uns de fes Moines, il étoit venu à C. P. foute- d'Alexannir fes interêts près de l'Empereur le Diacre Liber.brev. Pelage qui le connoifloit pour entierement or- c.23. thodoxe, & recevant le concile de Calcedoine, Sap. lui procura le Siege d'Alexandrie; & il fut or- XXXII. donné à C. P. par le patriarche Mennas, en prefence du même Pelage & des Legats d'Ephrem d'Antioche, & de Pierre de Jerufalem. L'Empereur lui donna l'autorité fur les Ducs & les Tribuns d'Egypte & de fes dépendances, pour ôter les heretiques, & en mettre de catholiques : car ils entretenoient les divifions du peuple.

Etant arrivé à Alexandrie, il obligea, tant par crainte que par adreffe, toute la ville & tous les monafteres, à recevoir le concile de Calcedoine. Il voulut ôter Elie maître de la milice : mais Pfoius Diacre & œconome de l'Eglife, ami d'Elie, lui découvrit le deffein du Patriarche : lui envoiant des lettres par des couriers à pied tres-diligens, dont on ufoit en Egypte. Le patriarche Paul aiant intercepté les lettres de Pfoius, qui étoient écrites en Egyptien craignit d'être traité comme Proterius, maffacré par les Euty- Sup. liv. quiens, & commença à preffer Pfoius de rendre XXIX. fes comptes. Il le mit entre les mains de la justi- ".. ce, & en écrivit à l'Empereur. Rodon, qui étoit alors prefet d'Egypte, fe chargea de le garder jufques à ce que l'ordre de l'Empereur fût venu. Cependant un nommé Arfene des premiers de la ville, fit des prefens à Rodon, & lui perfuada de faire mourir Pfoius dans les tourmens, fecre

fecretement, pendant la nuit. "Ses enfans & fes parens s'en plaignirent à l'Empereur: qui fit Liberius prefet d'Egypte & l'envoia à Alexandrie informer de cette affaire. Liberius y étant arrivé, fit venir Rodon, & l'interrogea comment il avoit fait mourir le Diacre Pfoius. Par le commandement de l'Evêque Paul, répondit Rodon: car j'ai un ordre de l'Empereur, pour executer toutes les volontez de l'Evêque. Paul le nioit & proteftoit, qu'il n'en avoit rien fçu. On trouva qu'Arfene étoit l'auteur de ce meurtre, & on le fit mourir. Mais l'Evêque Paul fut envoié en exil à Gaze en Palestine, & Rodon amené à C. P. avec le procès fait contre lui qui aiant été lu devant l'Empereur, il le fit executer à mort.

Enfuite l'Empereur envoia à Antioche le Diacre Pelage Legat du faint Siege, lui donnant commiffion d'aller à Gaze avec Ephrem d'Antioche, Pierre de Jerufalem & Hypace d'Ephefe, pour ôter le pallium à Paul d'Alexandrie, & le dépofer. Pelage vint donc à Antioche, & de là à Jerufalem d'où avec les deux Patriarches, & quelques Evêques, il vint à Gaze. Ils dépoferent Leont.feft. Paul, & ordonnerent à fa place Zoïle Patriarche d'Alexandrie, qui auffi-bien que Paul recevoit le concile de Calcedoine.

act. 5.

II.

& Tritheïtes.

Marc.

Cependant les Eutyquiens ou Acephales fe diAgnoïtes vifoient tous les jours en nouvelles fectes. Theodofe d'Alexandrie étant à C. P. donna occafion à celle des Agnoïtes. Car comme Nôtre-Seigneur XIH. 32. dit, que perfonne ne fçait l'heure du jugement, pas même le Fils; on demanda fi JESUS-CHRIST l'ignoroit comme homme. Theodofe dit que JESUS-CHRIST ne l'ignoroit pas parlant fur ce point comme l'Eglife catholique. Il écrivit même contre ceux qui attribuoient à JESUSCHRIST cette ignorance, & que par cette raifon, on nommoit Agnoïtes car agnoëm en grec,

grec, fignifie ignorer. Ils difoient que cette igno-
rance lui convenoit, comme la douleur qu'il avoit A8.10.
fentie; & qu'étant entierement femblable à nous,
il ignoroit ce que nous ignorons. Ainfi ils fe fepa-
rerent des Théodofiens, & tinrent leurs affem-
blées à part.

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Dans le même tems que Theodofe étoit encore à C. P. commença l'erreur des Tritheïtes, dont l'autheur fut Jean Grammairien Alexandrin, furnommé Philoponos: c'eft-à-dire, laborieux. Il objectoit aux Catholiques qu'en confeffant deux natures, il falloit auffi reconnoître deux hypoftafes. On répondoit, que la nature & l'hypoftafe étoient differentes : autrement il faudroit admettre en la Trinité trois natures, pulsqu'il y a trois hypoftafes. Philopone avouoit la confequence, & reconnoiffoit dans la fainte Trinité trois natures particulieres, outre la communie, fuivant la doctrine d'Ariftote : ainfi il admettoit trois Dieux d'où fes fectateurs furent nommez Tritheïtes. Philopone écrivit auffi contre la refurrection, pretendant que les ames ne reprendroient pas les mêmes corps. Il faifoit toutefois profeffion de la Religion chrétienne, & la défen- c.47.48. dit contre Proclus de Lycie Philosophe Platonicien, qui vivoit dans le même tems, & qui avoit combattu la Religion par dix-huit argumens, la traitant avec mépris.

:

Phot, bibl.

3.21.

Niceph
XVIII.

Suid. in
Proc.

III. Origeniftes en Pa

Le Diacre Pelage Legat du faint Siege, étant de retour à C. P. après fon voiage de Palestine, quelques Moines de Jerufalem qu'il avoit vus en leftine. paffant, vinrent le trouver. Ils apportoient des articles extraits des livres d'Origene, & vouloient en poursuivre la condamnation auprès de l'Empe- Sup. liv. reur, ce qu'il faut reprendre de plus haut. La XXXI. nouvelle Laure fondée par faint Sabas en 507. en vita S Sab. faveur des Moines feditieux eut pour premier .36.p.273. Abbé Jean, qui avoit le don de prophetic. Etant Q 3

prêt

3.15.

1

:

prêt de mourir, il dit en pleurant aux principaux de la communauté, affis auprès de lui: Voici venir les jours où les habitans de ces lieux s'éleveront & s'écarteront de la Foi mais leur or2.274. gueil fera humilié, & leur temerité les fera chaffer, Son fucceffeur Paul, homme fort fimple y reçut, fans le fçavoir, des Moines qui enfeignoient en fecret la doctrine d'Origene. Le principal étoit un nommé Nonnus de Paleftine, qui bien qu'il parût être non feulement chrétien, mais pieux, fuivoit en effet les erreurs des Païens, des Juifs & des Manichéens : croiant les réveries d'Origene, fur la préexistence des ames. L'Abbé Paul ne gou- verna que fix mois la nouvelle Laure, & fon fucceffeur fut Agapit, difciple de faint Sabas.

Sup. XXXI, 22.27. Vita S.Sab. 8.375.

Il découvrit les erreurs de ces quatre Moines, & craignant qu'ils n'en infectaffent d'autres, il les chaffa par la permiffion d'Elie patriarche de Jerufalem. Mais Elie aiant été chaffé, ces Moines vinrent à Jerufalem, prier Jean fon fucceffeur de les laiffer retourner à la nouvelle Laure. Il envoia querir faint Sabas & Agapit; & fçachant que Nonnus & les autres étoient Origeniftes, il ne voulut point les écouter. Après Agapit, l'Abbé de la nouvelle Laure fut Mamas, qui reçut Nonnus & fes compagnons fans les connoître. Ils n'ofoient publier leurs erreurs, de peur de faint Sabas; & tant qu'il vécut il ne parut qu'une créance dans tous les Moines du defert de Palestine. Mais après fa mort, Nonnus & les fiens commencerent à découvrir leurs erreurs, & y atti Vita c.83. rerent non-feulement tous les plus fçavans de la p. 360. C. nouvelle Laure. mais encore ceux du monaftere Vita S.Cy- de Martyrius, & de la Laure de Firmin; & enfin riaci p. 118. Anal.gr. ils répandirent en peu de tems la doctrine d'Origene, jufques dans la grande Laure, & les autres monafteres du defert.

7

Sup XXXII. 30..

Dans le même tems, Domitien Abbé de faint

Mar

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