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cipline: c'eft pourquoi il est défendu à toute per- c. 14 fonne, Evêque, Clerc ou Laïque, de prendre les biens d'une autre Eglife, foit dans le même roiaume, foit dans un autre. Les caufes des Evêques devoient être ainfi jugées. Celui qui a affaire avec . 17 un Evêque doit premierement s'adreffer à luimême familierement, afin que la chose soit terminée à l'amiable. S'il ne lui fait pas raifon, il s'adreffera au Metropolitain, qui écrira à l'Evêque de finir l'affaire par arbitrage. S'il ne fatisfait pas la premiere fois, le Metropolitain le mandera pour venir devant lui, & il demeurera fufpendu de fa communion jufques à ce qu'il vienne. Si le Metropolitain ne fatisfait pas fon comprovincial après deux admonitions, l'Evêque en portera fes plaintes au premier concile. Les Evêques c. 24 n'excommunieront point legerement; mais feulement pour les caufes portées pas les canons. Un c: 6. efclave ordonné Clerc malgré fon maître, demeure en fervitude, à la charge de n'en exiger que des fervices honnêtes : ou bien l'Evêque qui la ordonné le retirera en donnant deux ferfs à fa place.

Les Eglifes foûtiendront la liberté de ceux qui c. 7. auront été affranchis dans l'Eglife. Ceux qui font c. 20, en prifon pour crime, feront vifitez tous les Dimanches, par l'Archidiacre ou le prevôt de l'Eglife: pour connoître leurs befoins, & leur fournir la nourriture & les chofes neceffaires aux dépens de l'Eglife. Les Evêques prendront un c. 11. foin particulier des pauvres lépreux. Le concile c. 15. confirma la fondation d'un hôpital établi à Lion par le Roi Childebert & la Reine Ultrogothe fon époufe tous les Evêques y foufcrivirent, & il fut défendu à l'Evêque de Lion & à fes Succeffeurs de fe rien attribuer, ni à cette Eglife, des biens de l'hôpital : mais il lui fut enjoint de tenir la main à ce qu'il fût toûjours gouverné par des

Ad

to 5.p.401.

Adminiftrateurs foigneux que l'on y entretînt le nombre de malades ordonné, & que l'on y reçût les étrangers.

Peu de tems après ce concile, dix des mêmes APPP Evêques s'affemblerent à Clermont en Auvergne 1850. &y firent feize canons, tirez du concile d'Orleans. C'étoit dans le roiaume du jeune TheoGreg. III. balde, qui avoit fuccedé à fon pere Theodebert, hift. c. ult. mort en 548. la quatorziéme année de fon regne, trente-fept ans après la mort de Clovis fon aïeul.

XXXIX.

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Saint Gal de Clermont ne furvécut pas longCautin tems. Auffi-tôt après fa mort, le Clergé comEvêque de mença à faire des complimens au Prêtre Caton Clermont, fur l'épifcopat, & il fe mit en poffeffion des biens Greg. IV. bift. c. 6. de l'Eglife, comme s'il eût été déja Evêque. Les Evêques qui étoient venus pour les funerailles de faint Gal, après l'avoir enterré, dirent à Caton: Nous voions que la plus grande partie du peuple vous a choisi : venez que nous vous confacrions Evêque. Le Roi Theobalde eft jeune : fi on fait quelque plainte contre vous nous nous chargeons de vous juftifier à la Cour. En effet, ils n'auroient pas dû l'ordonner fans le confentement du Roi. Caton qui ne croioit pas que l'épifcopat pût lui manquer, répondit: Vous fçavez comme j'ai vécu depuis ma jeuneffe, je me fuis appliqué aux jeûnes, aux aumônes, aux veilles : j'ai fouvent emploié la nuit à chanter des pleaumes. J'ai paffé par tous les degrez du clergé, fuivant les canons : j'ai été dix ans Lecteur, cinq ans Soûdiacre, quinze ans Diacre, 'il y a vingt ans que je fuis Prêtre : il ne me refte que l'épifcopat, que j'ai merité par mes fervices. Retournez chez vous, je veux être ordonné canoniquement. Ils s'en retournerent fort fcandalifez de fa vanité.

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à maltraiter l'Archidiacre Cautin, & à le menacer de le dépofer. Cautin ne lui demandoit que fes bonnes graces; & s'offrit d'aller à la Cour, obtenir le confentement du Roi pour fon ordination. Mais Caton, croiant qu'il fe moquoit de lui, ne tint compte de fon offre. Cautin fe voiant ainfi méprifé feignit d'être malade, & fortit de nuit de Clermont, pour aller à Mets trouver le Roi Theobalde, à qui il apprit la mort de faint Gal. Le Roi & ceux qui étoient auprès de lui affemblerent plufieurs Evêques, & firent or donner Cautin Evêque de Clermont : enforte que les députez de Caton, qui vinrent enfuite, trouverent la chose faite. Le Roi envoia donc Cautin à Clermont, avec les Clercs qui en étoient venus, & ce qu'ils avoient apporté des biens de l'Eglife, le faifant encore accompagner par des Evêques & par de fes Chambellans. Le clergé & les citoiens le reçurent volontiers. Mais Caton ne put jamais fe refoudre à lui obéïr : ce qui fit un fchifme dans cette Eglife: car il eut fes partifans. Cautin le voiant infléxible, lui ôta & à tous fes amis, tout ce qu'ils poffedoient des biens de l'Eglife: mais il les rendoit à ceux qui revenoient à fon obéïffance.

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Lettres

tinien

Conc. V. Coll 7.

P.S58. E.

Le Pape Vigile reçut à C. P. la lettre d'Aure- XXX. lien d'Arles, le quatorziéme de Juillet 549. & du tape à lui répondit, qu'il n'avoit rien fait contre les de- Aurelien crets des Papes fes predeceffeurs, ni contre les & à Valenquatre conciles. Vous donc, continuë-t-il, qui êtes Vicaire du faint Siege, avertiffez tous les Evêde ne fe troubler, ni des fauffes lettres,: ques, des fauffes nouvelles qu'ils pourront recevoir; & d'être affurez que nous gardons inviolablement la foi de nos peres. Quand l'Empereur nous aura congediez, nous vous envoïrons un homme, pour vous inftruire exactement de tout ce que nous n'avons pû faire encore, tant pour la riTome VII. gueur

S

gueur

de l'hiver, que pour l'état où eft l'Italie, AN. 549.& que vous n'ignorez pas. Il parle de la guerre des Goths, & ajoûte Comme.nous fçavons

Procop 11
Goth. c. 36.

que le Roi Childebert a une parfaite veneration pour le faint Siege ; priez-le instamment de prendre foin de l'Eglife, dans une fi grande neceffité. Et comme on dit, que les Goths font entrez avec leur Roi dans la ville de Rome : qu'il lui écrive de ne rien faire au préjudice de nôtre Eglife, fous pretexte qu'il eft d'une autre religion. Car il eft digne d'un Roi catholique, comme le vôtre, de défendre de tout fon pouvoir la Foi & l'Eglife, dans laquelle il a été baptifé. Totila avoit en effet repris Rome la quinziéme année de la guerre des Goths, qui eft l'an 549. & avoit refolu de la garder. La lettre eft du troisième des calendes de Mai la vingt-quatrième année du regne de Juftinien, qui eft le vingt-neuviéme 557. d'Avril 550. Le dix-huitiéme de Mars precedent, le Pape avoit étrit à Valentinien Evêque de Tomi en Scytie fur le même fujet : pour fe juftifier des calomnies de Ruftique & de Sebastien, dont il le prie de ne plus recevoir les lettres, parce qu'il les a déja feparez de fa communion; & il menace de les juger canoniquement, s'ils ne viennent bien-tôt à refipifcence.

XXXI.

contre Ru

Il tint parole, & condamna Ruftique & SebaSentence ftien, par une fentence conçue en forme de lettique & tre, & adreffée à eux-mêmes. Il parle d'abord à Sebaftien. Ruftique, & lui dit entre autres chofes : Vous Conc. V. avez demandé vous-même la condamnation des

coll. 7.

P.550. E.

trois chapitres, jufques à crier en presence des Diacres Sapatus & Paul, & de Surgentius Primicier des Notaires . que non feulement nous devions condamner le nom & les écrits de Theodore de Mopfuefte: mais que l'on vous feroit plaifir de déterrer fes os, & de les brûler. Nôtre Judicatum aiant été prononcé de vôtre confente

ment,

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ment comme du refte de nôtre Clergé : vous nous avez preffez dans le palais, de le donner promptement à nôtre frere Mennas, à qui il étoit adreffé. Et comme Surgentius en demandoit l'original pour le garder, felon la coûtume: vous refufâtes de le lui donner pendant plufieurs jours; jufques à ce que vous en cuffiez envoié des copies en Afrique.

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Sup.n.14.

Le Samedi faint, jour auquel nous publiâmes nôtre Judicatum, vous vintes à l'Eglife, vous fites vos fonctions; & au retour de l'Eglife vous dites à l'Evêque Julien, que l'on n'avoit pû mieux faire. Le lendemain jour de Pâque, vous fites. de même, & demeurâtes long-tems dans le même fentiment, exhortant les autres à fuivre volontairement nôtre jugement. Comme les Apo- P. 552, crifiaires de l'Eglife d'Antioche nous en demandoient des copies, nous difions qu'ils devoient plûtôt les demander à Mennas, à qui nous l'avions adreffé mais vous le demandiez pour eux à haute voix, difant que faint Leon en avoit ufé ainfi : & que fi tout le monde n'en recevoit des copies de nous-mêmes, vous craigniez que dans la fuite on ne voulût le cacher. Aiant trouvé l'occafion de quelqu'un qui alloit en Sicile, vous vous preffates d'en envoier une copie au Diacre Pelage mais il reçut la nôtre auparavant.

:

Après tout cela nous avons appris par bruit commun, que vous étiez changé, & que vous traitiez fecretement avec les ennemis de l'Eglife, qui combattoient nôtre Judicatum. Le Diacre Paul, qui vouloit s'en aller en Italie, aiant appris ce fcandale, que vous vouliez exciter ici & en Afrique, nous preffa de vous obliger à nous fatisfaire publiquement, ou de recevoir la requête qu'il vouloit donner contre vous, & qu'il avoit entre les mains. Alors vous nous fites ferment en touchant les Evangiles, de ne quiter jamais

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