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Deuter.

les mariages inceftueux. Mais on y rapporte preAx. 566. mierement tout au long, les autoritez de la Levit. Loi de Dieu contre ces crimes, pour être luës XVIII. publiquement au peuple, afin que perfonne ne XXVII. prétende les ignorer. Il femble que ce canon du concile de Tours regarde particulierement Greg. IV. le Roi Cherebert. La Reine Ingoberge fa femlift. c. 26. me, avoit à son fervice deux filles, dont le pere étoit un ouvrier en laine : la premiere nommée Marcouëfe, portoit l'habit de Religieufe: la feconde fe nommoit Meroflede : le Roi étoit fort amoureux de l'une & de l'autre. Pour l'en détourner, la Reine Ingoberge fit venir secretement le pere de ces filles, & appella le Rei, afin qu'il le vît travailler le Roi irrité quita Ingoberge, quoiqu'il en eût une fille, & prit Meroflede. Il eut encore une autre concubine nommée Theodegilde fille d'un berger, dont il eut un fils qui mourut auffi-tôt après fa naissanIbid. ce. Enfin il époufa Marcouëfe, quoique foeur de Meroflede, & Religieufe: ce qui obligea faint Germain de les excommunier l'un & l'autre. Elle mourut peu après, & le Roi ChereCoint.an. bert ne lui furvécut pas long-tems: car il mou$67.n. 35. rut en 567. Il ne laiffa que des filles : Berthe ou Editberge, qu'il avoit euë de la Reine Ingoberge, & qui époufa Ethelbert Roi de Cant en Angleterre. Les deux autres filles de Cherebert, furent Bertoflede & Chrodielde, Religieufes: la premiere à Tours, & la feconde à Poitiers.

concile de

Tours.

Le concile de Tours fit quelques reglemens XIII. touchant les ceremonies de la Religion. Le corps Suite du de Nôtre-Seigneur fur l'autel, ne doit point être mis au rang des images: mais fous la 6. 3. croix. Il y avoit donc des croix & des images fur les autels, & l'Euchariftie y étoit gardée en reserve. Il est défendu aux Laïques de fe tenir près de l'autel : mais la partie de l'Eglife, qui

eft

eft feparée depuis les baluftres jufques à l'autel, AN. 566. ne fera ouverte qu'aux choeurs des Clercs qui chantent. Le fanctuaire toutefois fera ouvert felon la coûtume, aux Laïques & aux femmes, pour prier & pour communier. Ce que j'entens des prieres particulieres hors le tems de l'office.

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Can. 18.

L'ordre de la pfalmodie eft reglé en cette maniere. En été on dira à matines, fix antiennes avec deux Pfeaumes pour chacune. Par les ma- V. Mabill. tines il faut entendre ici l'office nocturne; parce Gall de curfu. que l'on ne veilloit la nuit que dans les plus 5.5.8.52. grandes folemnitez les fimples Dimanches & les jours de feries, on fe contentoit de fe lever fort matin, comme font encore la plupart des chapitres. Quant à l'office du matin que nous appellons laudes, il paroît par l'exemple de faint Gal, que l'on y difoit même les Dimanches le pfeaume cinquantiéme, le cantique Benedicite, Greg. Vita & les trois derniers pfeaumes qui ont pour titre Alleluia, & enfuite un capitule.

Le Concile continuë: Pendant tout le mois d'Août, on fe levera du matin : parce qu'il y a des fêtes & des Meffes des Saints. Ce que l'on expliqne ainfi que comme le mois d'Août eft prefque rempli d'offices de Saints, on en disoit la Meffe dès le matin, afin que le peuple pût enfuite travailler à la moiffon. Au mois de Septembre on dira fept antiennes à deux pfeaumes; au mois d'Octobre huit à trois pfeaumes: c'est-à-dire, vingt-quatre pfeaumes: en Novembre vingt-fept; en Decembre trente avec dix antiennes; & ainfi en Janvier & Février, & jufques à Pâques. Ce qui femble montrer que l'année Lotte te. Ainfi on ne devoit

com

Patr. c. 6.

s dire à matines moins de douze pfeaumes. Et on en difoit toûjours do uze à vêpres, & fix à fexte. C'eft, l'entend Aimoin, qui dit Aim.hift,

que cet ordre de plain

it du monaftere lib. 111.

6.81.

d'Agau

d'Agaune, & qu'il fut depuis établi à faint MarAN. 566. cel de Challon, & à Saint Denis en France. Ce qui peut faire croire que c'étoit le plus communément reçu dans les Gaules.

6.23.

Outre les hymnes de faint Ambroise que l'ufage avoit autorisées, on permet encore de chanter celles qui le meritent, pourvu qu'elles portent le nom de leurs auteurs. Ce canon femble être fait en faveur du Prêtre Fortunat, 4. 17. Poëte celebre de ce tems-là. On regle les jeûnes des Moines pour toute l'année où l'on voit que l'on jeûnoit les Rogations, quoiqu'en tems pafcal, & le mois de Decembre jusques à Noël : c'està-dire, l'Avent. On ne jeûnoit point les fêtes, ni par confequent le mois d'Août, qui dès-lors en avoit tous les jours. Mais on jeûnoit trois jours au commencement de Janvier, à caufe des fuperftitions des Païens même le propre jour de la Circoncifion, on ne celebroit la Meffe qu'à la huitiéme heure : c'est-à-dire, à deux heures après midi.

Auffi le Concile fe plaint que ces fuperftitions regnoient encore. Il y en avoit qui celebroient encore le premier jour de Janvier, en l'honneur de Janus: qui à la fête de la chaire de faint Pierre, offroient des viandes aux morts; & revenant chez eux après la Meffe, mangeoient de ces viandes confacrées aux démons : qui honoroient des pierres, des arbres, ou des fontaines; & avec toutes ces fuperftitions ils ne prétendoient pas moins être Chrétiens. Il est ordonné aux Pafteurs & aux Prêtres de les chaffer de l'Eglife, & ne pas permettre qu'ils participent au faint Au. La tête de faint Pierre, dont parle ce can, fut inftituée le huitième .Coint. des calendes de Mats: c'est-à-dire, le vingtan. 566. deuxième de Février, à la place de la fête que les Païens celebrant en l'honneur des morts,

1. 40. 41.

qu'ils nommoient Feralia, & qui duroit depuis le vingtiéme de ce mois jufques à la fin. En ces jours ils portoient des viandes fur les tombeaux, s'imaginant que les ames errant alentour venoient la nuit les manger. Ce jour les Chrétiens celebrerent premierement le martyre de faint Pierre & de faint Paul: puis cette fête aiant été transferée au vingt-neuvième de Juin, on fit le vingt-deuxième de Février la fête de la chaire de faint Pierre fans diftinction de Rome & d'Antioche. Depuis on a mis au dix-huitiéme de Janvier celle de Rome, & celle d'Antioche eft demeurée en l'ancien jour. La fuperftition dont fe plaint le Concile, confiftoit donc à conferver la ceremonie païenne avec la fête chrétienne, inftituée pour l'abolir. On trouve que le même jour vingt-deuxieme de Février, les Paiens celebroient la fête nommée Terminalia en l'honneur du Dieu Terminus : ce qui fait croire que les pierres, dont le culte eft marqué en ce canon, étoient les bornes des champs.

AN. 566.

Chaque cité doit avoir foin de nourrir fes pau- C. 5. vres enforte que chaque Prêtre de la campagne, & chaque citoien fe charge du fien ; & qu'ils ne foient pas vagabons dans les autres citez. On regarde comme meurtriers des pau- c. 24. 25. vres les ufurpateurs des biens des Eglifes, on renouvelle contre eux les canons des Conciles precedens; & le Concile ajoûte: S'ils perfiftent dans leur ufurpation après trois admonitions, il faut nous affembler tous de concert avec nos -Abbez, nos Prêtres & nôtre Clergé : & puisque nous n'avons point d'autres armes, prononcer dans le choeur de l'Eglife le Pfeaume cent huitié། me contre le meurtrier des pauvres, pour attirer fur lui la malediction de Judas: enforte qu'il meure non-feulement excommunié, mais anathématifé. Nous avons expliqué ci-deffus la difTome VII. Y

Sup. liv. ference XIX. n 9.

XIV.

ference de l'anathême, & de la fimple excom munication.

Le canon de ce Concile qui marque la diffeEvêques rence des Evêques Romains & Brétons dans la de Breta province Armorique, merite d'être expliqué.

gne.

Sup. XXXIII.

n.56.

On comptoit encore pour Romains les anciens habitans de la Gaule : mais dans l'Armorique, c'est-à-dire, la côte maritime de l'Ocean, il y en avoit alors de nouveaux. C'étoit les Brétons chaffez de leur île, par les Anglois-Saxons, qui y entrerent fous la conduite de Hengift, en 446. Depuis ce tems l'île que l'on nommoit Bretagne, prit pour la plus grande partie le nom d'Angleterre, & l'on nomma Bretagne la partie de la Gaule Armorique, où un grand nombre de Brétons s'étoient refugiez. Or ils avoient des Evêques de leur nation, diftingués de langues & de mœurs des Gaulois Romains.

il

Tel fut faint Samson, qui affista comme nous avons vû au troifiéme concile de Paris. Il étoit né dans le païs de Difed en la province de Galles; & embraffa la vie monaftique fous la conduite de S. Heltut, que l'on dit avoir été disciple de S. Germain d'Auxerre: car on lui rapporte l'établissement de la vie monaftique dans la grande Bretagne. On pretend qu'à fon fecond volage y laiffa quelques difciples qui en formerent d'autres: les deux plus fameux qui fortirent de cette école, furent faint Dubrit & faint Heltut. Saint Dubrit fut Evêque de Caerleon, métropole de la Cambrie ou païs de Galles. Il gouverna auffi le diocefe de Landaf en Glamorgan, & eut pour fucceffeurs, à Caerleon, faint David fondateur du monaftere de Meneue; à Landaf faint Teliau, tom 5. cont. dont le fucceffeur faint Oudocée, tint deux fynoP. 828. des vers l'an 560. où des Princes du païs furent Ada SS. mis en penitence. Saint Heltut étoit très-fçavant Ben. to. I dans les sciences divines & humaines. Saint Ger$.168.

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