maturité de fon âge, à la gravité de fes mœurs & au befoin de cette églife, le facra évêque, fans préjudice AN. 1104. des droits de la métropole, comme il paroît par fa Pasch..epist. 33. lettre adreflée à l'archevêque de Sens. Foulques ne tint le fiege de Paris que deux ans ou environ, & ap. Dubots. XI. mourut le huitiéme d'Avril l'an 1104.

Mecrolog. Parif

hift. c. 4. n. 7.

Galon transfere

epift. 146.

Alors le clergé & le peuple de Paris élut tout d'une XXX. voix Galon déja évêque de Beauvais, comme Ives à Paris. de Chartres le témoigne dans une lettre à Daïmbert archevêque de Sens, où il ajoute: Mais parce que les tranflations d'évêques, quand elles font neceffaires, fe doivent faire par l'autorité du métropolitain & la difpenfe du pape: nous vous confeillons de demander au pape qu'il ordonne que cet évêque foit transferé vo.ep. 1443 par vos mains, puifqu'il ne peut garder le siege auquel il étoit deftiné. Galon étant à Rome, obtint du pape Pascal que le roi Philippe feroit abfous de l'excommunication à certaines conditions ; & le roi confentit qu'il fût transferé à l'évêché de Paris. Il revint à Rome en 1104. & paffant à Lion il vit faint Anfelme de Cantorberi. En même tems le pape en- Eadmer. 4. No voïa Richard évêque d'Albane légat en France pour l'abfolution du roi.

vor. p. 70.

XXXI. Concile de Troïes.

Il indiqua un concile à Troïes, où Ives de Chartres étant invité lui écrivit : Autant que j'ai été affligé de l'excommunication du roi, autant me réjoui- epift. 141. rois-je de fon abfolution, fi elle fe pouvoit faire à l'honneur de Dieu & du faint ficge. Si Dieu lui touche le cœur, je fuis d'avis que vous la lui donniez folemnellement en présence du plus d'évêques qu'il fera poffible, afin que fa converfion foit auffi connue que fa faute. Au refte je defire d'aller au concile mar

qué; mais je ne fçai par où je pourrai arriver à Troïes AN. 1104. contre la volonté du roi, dont je fouffre l'indignaSup. liv. LXIV. rion depuis dix ans. Toutefois il trouva moïen d'y

n. 6.

Ivo.cp. 258.

Vita Godefr. ap.

c. 30.

8. Nov. 1.

venir.

Ce concile fut nombreux : on y voit l'archevêque de Reims Manaffés, avec Manaffés évêque de Soiffons & Hugues de Châlons: Daïmbert de Sens avec Ives de Chartres, Jean d'Orleans, Humbaud d'Auxerre, Hervé de Nevers & Milon, autrement Philippe de Troïes: Raoul de Tours avec Marbode de Rennes : de la province de Lion Robert de Langres & Norgaud d'Autun, & plusieurs autres qui ne font pas nommez. Ce concile fe tint au commencement d'Avril l'an 1104. indiction douziéme.Hubert évêque de Senlis aïant été accufé de vendre les ordres facrez,

les évêques ne jugerent pas la preuve fuffifantel, & Surs. No lib. il fe purgea par ferment. En ce même concile vinrent des députez de l'églife d'Amiens pour faire confirmer l'élection qu'elle avoit faite de Godefroi abbé de Nogent pour être leur évêque, avec l'agrément duroi. Tous ceux qui connoifloient Godefroi louerent Dieu d'un fi bon choix ; mais il s'y attendoit fi peu, qu'il s'étoit chargé de demander au concile la confirmation d'une autre élection pour le ficge d'Amiens faite en faveur d'un archidiacre. Il fongeoit à s'enfuir quand on l'arrêta, on l'amena au milieu de l'affemblée par ordre du légat & des évêques ; & fon élection fut confirmée avec l'applaudiffement de tout le monde.

XXXII.

Saint Godefroi Godefroi étoit de la noblesse du païs, & fut offert à évêque d'Amiens. Dieu dès l'âge de cinq ans au monaftere du mont S. Vita lib. 1. c. 1.2. Quentin près de Perone, pour être élevé par Fabbé

Godefroi

c. 17.

c. 18.

Godefroi fon parain, par les prieres duquel fes parens croïoient l'avoir obtenu de Dieu. Quand il eut vingt- AN. 1104. cinq ans, l'abbé le fit ordonner prêtre par Ratbod évêque de Noyon: enfuite de l'avis du feigneur de Couci, de l'évêque de Laon, de l'archevêque de Reims & des évêques de la province, il fut choisi pour être abbé de Nogent fous Couci. Le roi même approuva ce choix, & donna fes lettres pour tirer Godefroi du mont S. Quentin, au grand regret de l'abbé, qui le regardoit comme le bâton de fa vieilleffe, & le deftinoit à être fon fucceffeur. Godefroi resistoit tout le premier, alleguant fa jeuneffe & fon incapacité: toutefois fon abbé le conduifit à Laon., où l'évêque Helinand lui donna la benediction abbatiale.

1

11. de vita S.C.2%.

Il trouva la communauté de Nogent réduite à fix moines & les bâtimens en ruine mais il les releva & établit une fi bonne difcipline, qu'il attira bientôt un grand nombre de fujets, & que deux abbez quitterent leurs monasteres pour vivre fous sa conduite. Il n'entendoit pas moins les affaires du dehors "Guibert. Novig. que la difcipline intérieure ; & il fe faifoit tellement aimer, qu'il augmenta confiderablement les biens du monaftere par les bienfaits de divers particuliers: ainsi on lui offrit des abbaies plus confiderables, qu'il refufa, & enfin on le jugea digne de l'épifcopat. Il fut facré à Reims par l'archevêque Manaffés vita1. c. 32. č. 2i avec les évêques de la province, entr'autres Lambert d'Arras & Jean de Theroüanne, qui lui étoient unis d'une amitié particuliere, & qui l'accompagnerent à fon entrée dans Amiens.

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XXXIII. Concile de Bau

L'absolution du roi se fit en un autre concile, que geaci.

AN. 1104. epift. 144.

le légat Richard tint la même année 1104. à Baugenci, & dont nous ne fçavons que ce que Yves de Chartres en écrivit au pape en ces termes:Nous faifons fçavoir à votre paternité, que le trentiéme de Juillet plufieurs évêques, tant de la province de Reims que de celle de Sehs, entre lefquels j'étois,invitez par Richard votre légat, fe font assemblez à une ville du diocese d'Orleans nommée Baugenci, pour donner au roi l'abfolution fuivant la teneur de vos lettres. Le roi s'y eft auffi trouvé avec fa compagne, & conformément à votre ordre ils ont offert de jurer fur les faints évangiles qu'ils renonçoient à tout commerce nuptial, & même à fe parler, finon en prefence de témoins non fufpects,jusques à votre difpenfe. Mais parce que vos lettres portoient que le légat prendroit confeil des perfonnes prudentes pour donner cette absolution : il a remis le tout à la discretion des évêques ; & les évêques, nous ne fçavons par quel motif, difoient toujours qu'ils ne devoient que le fuivre & non le conduire en cette affaire. Quelques-uns toutefois d'enaltre nous croïoient que l'abfolution pouvoit être donnée à ces conditions, & qu'elle ne devoit pas être retardée par l'animofité de quelques particuliers. La chofe demeurant ainfi indécife, le roi crioit qu'il étoit maltraité; & il vous prie encore de régler fon affaire fuivant le temperament porté par vos lettres, & l'ordre que vous avez donné de bouche à l'évêque Galon. Enfin nous vous prions de condescendre à la foibleffe de ce prince, autant qu'il fe peut fans préjudice de fon falut, & de délivrer le roïaume du peril où il eft exposé par fon excommunication.

Au refte nous vous fupplions d'ordonner que l'évê

que

Galon notre confrere foit transferé par l'archevêque de Sens, de l'évêché de Beauvais, qu'il ne peut garder à caufe du ferment du roi, à celui de Paris,que le roi & fon fils lui accordent volontiers pour l'amour de vous. Le porteur des prefentes, chanoine de l'églife de Paris, vous dira comme il a les suffrages unanimes du clergé & du peuple, afin que vous voiïez que fa tranflation eft canonique. Galon fut en effet transferé à l'évêché de Paris en 1104. & Geofroi pourvû en fa place à celui de Beauvais.

AN. 1104.

XXXIV. Concile de Paris.

to. x.conc. ep. 35,

En confequence de cette lettre d'Yves de Chartres le pape Pascal écrivit aux évêques des trois provinces de Reims, de Sens & de Tours, que fi le légat Richard n'étoit plus en France, il commettoit l'affaire de l'abfolution du roi à Lambert évêque d'Arras, pour la terminer avec eux aux conditions du ferment qui avoit été propofé. La lettre eft du cinquiéme d'Octobre, & fut executée le fecond de Decembre à Paris, où fe trouverent Daïmbert archevêque de Sens, Raoul de Tours, Yves évêque de Char- 1bid. p. 7426 tres, Jean d'Orleans, Humbaud d'Auxerre, Galon de Paris, Manaffés de Meaux, Baudri de Noyon, Lambert d'Arras & Hubert de Senlis, dix en tout, & quatre abbez, Adam de S. Denis, Rainald de S. Germain des prez, Olric de S. Magloire & Rainold de la Trinité d'Eftampes, avec plufieurs autres clercs & laïques de diftinction.

Après avoir lû les lettres du pape, on envoïa au roi Jean évêque d'Orleans & Galon de Paris, lui demander s'il vouloit prêter ferment : à quoi il répondit qu'il vouloit fatisfaire à Dieu & à l'églife Romaine, à l'ordre du pape & au confeil des évêques.