» tant de clarté, que tout s'entend, G. J. >> tout fe retient; on admire dans le Vossius. >> fils un tour ébloüiffant, des pen» fées fingulieres, une vivacité qui » fe foûtient toujours & qui plaît » toujours, même dans la plus mau» vaife caufe. Le pere a fait de bons >> Livres, le fils a fait des Livres cu»ricux. Leurs cœurs ont été auffi >> differens que leurs efprits. Le pere, » homme de probité, reglé dans fes » mœurs, né par malheur dans la »fecte Calvinifte, a eu toujours la Religion en vûë dans fes études, il » s'eft détrompé de beaucoup d'er» reurs, & il a approché de la foi, » autant que la raifon feule peut en » approcher. Le fils, libertin de » cœur & d'efprit, a regardé la » Religion comme la matiere de »fes triomphes, il ne l'a étudiée » que pour en chercher le foible, » aveugle qui ne voyoit pas que la » gloire de la Religion eft de n'être » attaquée que par des efprits fu»perficiels. L'obfcenité de ses Remarques fur Catulle, imprimées fur » la fin de fa vic, a découvert un „autre principe de fon impieté. G. J. Ajoûtons à ceci que Voffius n'é VOSSIUS. toit parvenu à un fi haut degré de capacité & de fcience, que par une application affidue à l'étude. Avare de fon tems, il fçavoit mettre à profit les heures même de fes repas, & enlevoit à fon fommeil tout ce qu'il n'étoit pas indifpenfablement obligé de lui accorder. Quand fes amis venoient le voir, il ne leur donnoit jamais qu'un quart-d'heure, & l'on raconte (a) que Chriftophe Schrader, qui fçavoit fa coutume l'ayant un jour vifité, & fe levant après le quart-d'heure pour s'en aller, Voffius le retint encore un au̟tre quart-d'heure, après lequel il prit fon fablier, qu'il avoit toujours devant lui pour ne point fe tromper fur cet article, & le lui montrant, lui dit : Voyez combien je vous ai donné de tems. Catalogue de fes Ouvrages. Gerardi Joannis Voffii Opera in fex tomos divifa. Amftelodami, in - fol. 1695-1701. » Les Ouvrages de Vofnfius ne font pas du nombre de (a) Paravicini fingul. de Eruditis, P. 182. » ceux qui n'ont cours qu'un cer- G. J. »tain tems après lequel on les Vossius. » confine au fond d'une Bibliothe» que, abandonnez à la merci de la "pouffiere & des vers. Ils feront » eftimez auffi long-tems qu'il y au ra des Sçavans & des perfonnes » de bon goût dans le monde, & >> recherchez par tous ceux de ce caractere qui les connoîtront. Il » eft vrai que Voffius n'a pas été tout»à-fait exemt de certains défauts » affez ordinaires à ceux de fa pro»feffion. Il a quelquefois un peu »trop étalé fa lecture, & a trop fçu l'art de mettre à profit tout » ce qu'il avoit lû. Comme il avoit » le goût fort bon, & que d'ordi»naire il choififfoit bien, il auroit גג pû fe difpenfer de nous dire tout » ce qu'il fçavoit fur les fujets qu'il "manioit, & omettre certains fentimens, dont lui-même recon» noiffoit fort bien le foible, ou » même l'impertinence. Il pouvoit » auffi obferver en diverfes occa» fions une methode plus naturelle » & plus exacte que celle qu'il a fuivie. Enfin il n'a pas toujours ท G. J. raifonné bien jufte, & a pris fouVossius.» vent de fimples probabilitez pour a des raifons convaincantes & foli>>des. Mais outre qu'à l'égard de » ces deux derniers defauts, il les » a beaucoup moins que la plupart » des autres Critiques, ils font d'ail » leurs fi avantageufement récom penfez par le grand nombre de » belles & bonnes chofes, qu'on » rencontre à chaque pas dans tous » fes Ouvrages, que je puis dire» qu'il y en a peu, dans la lecture » defquels il y ait plus à apprendre » que dans les fiens. (Nouv. de la Rep. des Lettres, Mai 1702.) Le premier volume qui a paru en 1695. contient l'Ouvrage fuivant. 1. Etymologicon Lingua Latina. Prafigitur ejufdem de Litterarum permutatione Tractatus. Amftelodami 1652. in-fol. It. Lugduni 1664. infol. It. Editio nova, quamplurimis Ifaaci Voffii Obfervationibus aucta. C'eft celle du Recueil des Œuvres de Voffius. Les additions d'Ifaac Voffius à l'Ouvrage de fon pere font courtes, mais frequentes. On les a renfermées entre deux crochets,pour les diftinguer du texte de l'Auteur. G. J. Elles confiftent prefque toutes dans Vossius. de nouvelles Etymologies, qu'Ifaac Voffius a crû plus juftes que celles qui font alleguées par fon pere. Quoique cet Ouvrage foit rempli de belles recherches ce n'eft pas celui qui fait le plus d'honneur à Voffius, parce qu'il n'a pas eu le tems d'y mettre la derniere main, & que l'étude des Etymologies est maintenant affez negligée. Menage a accufé Voffius d'y avoir pillé Martinius fans le nommer ; mais fort mal-à-propos; car Voffius cite trèsfouvent Martinius, & d'ordinaire avec éloge & pour approuver fon fentiment. Le fecond volume renferme. 2. Ariftarchus, five de Arte Grammatica libri feptem. Amftelodami 1635. in-4°. 2. vol. It. Ibid. 1662. in-4° 2. vol. Cette feconde édition eft plus ample que la premiere, qui ne portoit pas le titre d'Ariftarchus, qu'on a donné à la feconde. Sanmaife dit dans fa Lettre 74. que cét Ouvrage eft très- exact, & qu'on ne trouve rien ni dans l'antiquité, ni |