J. Ru- n'aura aucun doute fur le tems auCELLAI. quel ce Poëme de Rucellai a été compofé, puifqu'il porte qu'il le fit à Rome l'an 1524. lorfqu'il étoit Gouverneur du Château S. Ange. Mais le Vers 56.& les fuivans paroiffent former quelque difficulté fur cet article. L'Auteur y dit, parlant à Triffino: porgi le tue dotte Orecchie Al'humil fuon de le forate Canne, Che Quaracchi boggi il vulgo errante Titi & Crefcembeni fe fervent de cette autorité, pour affurer que le Poëme a été compofé non point à Rome, comme marque le titre, qui est faux en cela, mais à Quaracchi, maison de campagne, comme il est dit dans ces Vers. Il eft bon néanmoins d'obferver deux chofes. 1°. Que le titre qui le fait compofer à Rome eft sûrement ou de Palla Rucellai,ou de Triffino; or ils devoient fçavoir l'un & l'autre le tems & le lieu où l'Auteur y avoit travaillé ; par conféquent on ne peut fe trom per en s'en tenant à leur témoignage. J. Ru- O Spirto amico, che dopo mill' anni berga, Sempre nemica fu del noftro regno. J. RuCELLAI. E fu inventrice de le prime rime? E dei faper, ch' ove habita costei, Null' ape habitar puo per l'importuno Et imperfetto fuo parlar loquace. 3. Orefte. Cette Tragedie, après avoir été long-tems manufcrite, a été publiée par Scipion Maffei dans le premier volume du Teatro Italiano. In Verona 1723. in-8°. 4. Oratio ad Hadrianum Sextum Pontificem maximum. Ce Difcours a été inferé dans le Journal de Venise, tome 33. part. 1. p. 328. Il le recita lorfqu'il fut envoyé à Rome pour complimenter ce Pape, comme je l'ai dit plus haut. Michel Poccianti attribue encore à Rucellai un Traité de Natura & Moribus, mais cet Ouvrage n'a jamais exifté que dans l'imagination; la bévûë vient apparemment d'avoir lû avec précipitation un Ouvrage (a) de Dominique Mellini où il eft dit de lui: Canto della Natura, de' Coftumi, & della Coltiva (a) Defcrizione dell' apparato fatto in Firenze per la Venuta e per le Nozze della Regina Giovanna d'Auftria, fpofa di Francefco de' Medici. In Firenza 1565. in-4°. aione delle Pecchie, ce qui marque J. Rufon Poëme des Abeilles. Sa faute CELLAI. a été fuivie par Gamurrini & par Negri. V. outre les Auteurs que j'ai déja citez, le Journal de Venife, tome 33. part. 1. p. 230. où l'on trouve un détail fort long & fort exact de ce qui le regarde. ANDRE' CHRYSOSTOME A ZALUSKI. Ndré-Chryfoftome Zaluski, Po- A. C. lonois, étoit fils d'Alexandre ZALUSKI. Zaluski, Woiwode de Rava, & d'une foeur du celebre André Olczevuski, Evêque de Culm, & ViceChancelier de la Couronne de Pologne, qui devint dans la fuite Archevêque de Gnefne & Primat du Royaume. Il paffa fa premiere jeuneffe en Pologne. En 1667. on l'envoya étudier à Vienne. Mais comme cette Capitale ne lui parut pas un endroit commode pour cela, il alla à Graets, où il s'attacha principalement à la A. C. Langue Allemande & à l'étude du ZALUSKI. Droit. L'année fuivante il fut rappellé en Pologne, apparemment pour affifter à cette Diete, que l'abdication de Jean Cafimir rendit fr memorable. Il fit fes voyages en 1669. Il vint en France par les Pays-Bas de France il paffa en Italie, & après s'être arrêté quelque tems à Rome, il retourna dans fa Patrie un peu avant la mort du Roi Michel. Quelque tems après il obtint un Canonicat à Cracovie par le moyen de fon oncle, & il fut nommé à l'ambaffade d'Efpagne & de Portugal. Le principal motif de cette ambaffade étoit de folliciter un puiffant fecours d'argent pour la continuation de la guerre qu'on faifoit aux Turcs. Mais il fut chargé en même tems d'une autre commiffion, qui étoit de remettre au Roi d'Efpagne l'Ordre de la Toifon d'Or, qu'il avoit envoyé au Roi Michel. Il paffa par l'Allemagne & par la France, & arriva à Madrid dans le tems que le Roi étoit à Aranjuez. N'ayant pas envie d'attendre |