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A. C. Le Roi fit cependant fa paix, & ZALUSKI, lui donna en 1691. l'Evêché de Plocko. On ne trouve pas qu'il ait été employé dans des affaires d'importance, jufqu'à ce que l'Electeur de Baviere demanda une Princeffe Sobieski en mariage. Le Roi le nomma principal Commiffaire pour traiter de ce mariage avec les Deputez de l'Electeur; & quand le contrat eut été figné, il reçut ordre de conduire la Princeffe à Bruxelles en qualité, d'Ambaffadeur Extraordinaire.

A peine fut-il de retour en Pologne que Jean III. mourut; & il fut un de ceux qui l'affifterent dans les derniers momens de fa vie. Depuis ce tems-là il fe montra toujours fidele Partifan de la Maifon de Sobieski, il prit en main les interêts de la Reine, & la reconcilia avec le Prince Jacques fon fils; il fit l'apologie du Roi défunt contre fes calomniateurs, & il mit enfin tout en œuvre pour mettre un Prince de fa Maifon fur le thrône. Les Polonois n'étant pas difpofez à répondre en cela à fes defirs; il fe declara pour le Prince de Conti dont il

foûtint

foûtint le parti tant qu'il put ; mais A. C. celui du Roi Augufte ayant eu le def- ZALUSKA. fus, il n'eut point d'autre parti à prendre que de fe foûmettre à ce Prince, qui lui donna peu de tems après l'Evêché de Warnie, & fit paf fer celui de Plocko à fon frere.

Il entreprit enfuite en 1700. le voyage de Rome, dans le deffein, à ce qu'il femble faire entendre dans fes Lettres, de réfigner fon Evêché entre les mains du Pape, & de paffer le refte de fes jours dans un Monaftere; mais qu'il ait eû ce deffein ou non, il ne l'executa pas, & retourna en Pologne la même année.

Deux ans après le Roi le fir Grand Chancelier, mais il ne fut pas longtems en faveur, quelques rapports vrais ou faux le firent foupçonner d'intelligence avec les Suedois au préjudice de l'Etat. Il tâcha de fe juftifier, mais il ne put en venir about, & on lui donna fa maison pour prifon. Son affaire ayant été renvoyée à la décifion du Pape, comme il le demandoit, il fe rendit en Italie en 1706. A peine fut-il Tome XIII.

Y

A. C. arrivé à Ancone, qu'on l'arrêta priZALUSKI.fonnier; mais fa prifon ne dura que: peu de tems, & on lui permit de fe rendre à Rome. Pendant fa détention, les chofes avoient bien changé de face en Pologne. Il fut relâché, & retourna l'année fuivante: 1707. triomphant dans fa Patrie.

La Cour étoit alors en Saxe. Za

luski y alla, felon toutes les apparences, pour tâcher d'obtenir la décharge des taxes qui avoient été impofées fur fon Evêché. On voulut lui perfuader de réfigner les Sceaux, & on lui offrit pour équivalent l'Archevêché de Gnefne & l'Am-baffade de Rome. Mais il tint ferme contre toutes les follicitations, & il aima mieux fe voir ôter l'adminif tration de fa Charge & la donner à Jablonovuski, Woywode de Ruffie, que d'y renoncer de fon bon gré.. Ce fut alors qu'il prit le parti de fe retirer dans fon Diocefe. Il y refta jufqu'au retour du Roi Augufte, qui le rétablit dans l'exer-` cice de fa Charge. Mais il n'en joüit pas long-tems; car la mort le furprit dans fon Diocefe le premier

Mai 1711. Il étoit alors dans fa foixante-uniéme année.

On a de lui deux Ouvrages. Le premier eft en Polonois, & contient les Difcours qu'il avoit prononcé dans les Dietes & en d'autres occafions.

2. Epiftorico-familiares à morte Ludovica Regina & abdicatione Regis Johannis Cafimiri ufque ad noftra tempora continentes. Brunsberga 1709. 1711. in fol. 3. vol. Ces Lettres font très-curieuses, & on y trouve une infinité de faits très-intereffans fur l'Hiftoire de la Pologne.

V. la Bibliotheque Germanique tome 18. p. 167.

PIERRE RAMUS.

PIERRE

A. C. ZALUSKI.

IERRE Ramus ou de la Ra P. RA mée, naquit l'an 1515. dans un MUS. Village de Vermandois en Picardie, nommé Cuth. Son ayeul, qui étoit d'une bonne famille du Pays de Liege, s'étoit retiré dans ces quar-tiers-là, après avoir perdu tous fes biens, lorfque fa Patrie fut réduite

MUS.

P. RA- en cendre par Charles Duc de Bourgogne. Le trifte état où il fe vit alors, l'obligea à gagner fa vie le refte de fes jours, à faire & à vendre du charbon. Il laiffa un fils, qui gagna la fienne à labourer, & qui fut le pere de celui dont il s'agit ici.

Pierre Ramus ne fut gueres plus heureux que fon pere & fon ayeul, car fa vie a été une alternative perpetuelle, d'élevation & d'abaiffement, & il a été en toutes manieres le jouet de la fortune.

il

A peine étoit-il hors du berceau, qu'il fut attaqué deux fois de la pefte. A l'âge de huit ans l'envie d'apprendre le fit venir à Paris,mais la mifere l'ayant obligé d'en fortir, revint le plutôt qu'il put; & y n'y trouvant point les moyens d'y fubfifter, il en partit une feconde fois, La mauvaise réuffite de ces deux voyages ne le découragerent pas cependant; fa paffion pour l'étude lui en fit entreprendre un troifiéme, qui fut plus heureux.

Il fut d'abord entretenu pendant quelques mois par un de fes oncles;

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