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où il croyoit, auffi-bien que fes J. D'AUaffociez, qu'il y avoit bien à gagner. COUR. Mais il fe trouva au bout du compte qu'il ne leur refta pour tout profit que des Procez, & il fut réduit à retourner à fa premiere profeffion.

Il entra chez M. de la Meilleraye en qualité de Précepteur, quoique fous le nom un peu plus honorable de Gouverneur. Mais fes gages étoient fort modiques, & il s'en plaignoit affez fouvent aux per-fonnes qui prenoient part à fes difgraces.

Sa derniere reffource fut le Bar-reau; il y rentra & plaida avec fuçcès. Ce ne fut pas cependant pour long-tems; car il mourut, & même fort pauvre, le 13. Septembre 1694. après avoir défendu avec beaucoup d'éloquence le nommé lé Brun, accufé fauffement d'avoir affaffiné la Dame Mazel, dont il étoit domeftique.

Les Deputez de l'Academie, qui allerent le vifiter dans fa derniere maladie, furent touchez de le voir mal logé. Ma confolation, leur dit-il,

COUR.

J. D'Au- ma très-grande confolation, c'est que je ne laiffe point d'heritiers de ma mifere. M. l'Abbé de Choifi, l'un d'entr'eux, lui ayant dit: Vous laissez un nom qui ne mourra point. Ah! c'eft de quoi je ne me flatte point, répondit d'Aucour; quand mes Ouvrages auroient d'eux-mêmes une forte de prix, j'ai peché dans le choix de mes fujets. Je n'ai fait que des Critiques, Ouvrages peu durables. Car fi le Livre qu'on a critiqué, vient à tomber dans le mépris, la Critique y tombe en même tems, parce qu'elle passe pour inutile; &fi malgré la Critique le Livre fe foûtient, alors la Critique eft pareillement oubliée, parce qu'elle paffe pour injufte.

Catalogue de fes Ouvrages.

I. Onguent pour la brûlure, cu fer cret pour empêcher les Jefuites de brûler les Livres. In-4°. Brochure fans date, mais qui eft du commencement de 1664. It. Cologne 1669, in16. Cette Piece qui eft un Poëme en Vers burlesques d'environ dixhuit cens Vers,eft la premiere qu'ait produit le reffentiment de notre Auteur contre les Jefuites.

2. Lettre d'un Avocat à un de fes J. D'AU amis. In-4°. Cette Lettre, qui eft COUR. datée du premier Avril 1664. eft une Réponse au reproche qu'on lui avoit fait d'avoir dans fon Onguent pour la brûlure, traité des matieres férieufes d'une maniere trop burlefque. Mais cette apologie eft conçûë de maniere qu'en tâchant de mettre fa religion à couvert, il redouble les injures qu'il avoit déja dites à fes adverfaires.

3. Les Chamillardes & les Gaudinettes lui font pofitivement attri-. buées par l'Auteur de la Bibliotheque Janfenifte. Ce font cinq Lettres écrites contre la fignature pure & fimple du Formulaire, dont trois. ont été écrites à M. Chamillard • Docteur de Sorbonne, en 1665. & les deux autres, qui font de l'année fuivante 1666. font adreffées à M. Gaudin auffi Docteur & Official de Paris. Elles font imprimées in-4°.

4. Réponse à la Lettre de M. Racine contre M. Nicole, datée du premier Avril 1666.

5. Il parut en 1666. un Factum fort aigre contre M. de Perefixe Ar

J. D'AU-chevêque de Paris pour M. de Ver thamon, que bien des gens croyent

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être de Barbier d'Aucour.

6. Lettre en Vers libres fur le retranchement des Fêtes. 1666. in-4°. C'est une efpece de Satyre contre un Mandement de M. de Perefixe Archevêque de Paris, qui avoit fait ce retranchement. On l'attribuë communément à notre Auteur, de même que la fuivante.

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7. Lettre en Vers libres fur la condamnation du Nouveau Teftament de Mons, par M. de Perefixe Archevêque de Paris. 1668. in-4°.

8. Sentimens de Cleante fur les Entretiens d'Arifte & d'Eugene. Paris in-12. 2. tom. Le premier en 1671. & le fecond en 1672. It. réimprimées en 1672. in-12. It. revûs & corrigez. Paris 1700. in-12. 2. vol. It. quatrième édition, où l'on a joint les deux Factums pour Jacques le Brun. Paris 1730. in-12. pp. 494. Les fentimens furent partagez fur cet Ouvrage, lorfqu'il parut, & chacun en jugea fuivant fes préjugez. Ce qu'il y a de sûr, c'eft qu'on y trouve de la délicateffe,de l'enjoüement,

an fçavoir bien menagé & une cri- J. D'Au-
tique fine; mais la malignité de cour.
l'Auteur y eft trop vifible, & il a
gâté fon Ouvrage, en voulant pouf-
fer fa critique à toute outrance.
Le P. Bouhours, Auteur des Entre-
tiens d'Arifte & d'Eugene, a fait af-
fez connoître la bonté de cette cri-
tique, par la fenfibilité qu'il a té-
moignée à fon égard, & par les ef-
forts qu'il a fait pour la fuppri-
mer, malgré l'avis du P. Commire,
contenu en çes Vers.

Nefit, Buburfi, magnanimo pudor
Vanum Cleanthem ferre filentio,
Tuaque ne digneris ira

Pugna avidum juvenem fuperba. Dans les Memoires d'Amelot de la Houffaye, au mot d'Aucour, on a fuppofé que ce dernier fit fes Sentimens de Cleante, après avoir été Précepteur du Chevalier Colbert par conféquent qu'il avoit demeuré chez ce Miniftre & en étoit forti avant l'an 1671. Ce font deux fautes. D'Aucour ne fut jamais Précepteur du Chevalier Colbert, & il ne le fut de M. Colbert d'Ormoy qu'en 1677. ou environ.

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