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toire, la Politique & la Logique. B. TRIDeux ans après il le fit paffer à VISANO. la Philofophie de Democrite, à laquelle il joignit les Mathematiques. Cette étude l'occupa jufqu'à l'àge de dix-neuf ans, & ce ne fut qu'alors que Bernard Trivifano s'appliqua à la Philofophie d'Ariftote, qu'il ceffa d'étudier à l'âge de 22. ans, pour fe donner à celle de Platon, qu'il apprit fous Jean Caramuel Evêque de Vigevano.

Ces études ferieufes & profondes ne l'empêcherent pas de fe donner auffi aux Belles Lettres, à la Poëfie, à l'étude des Antiquitez & des Medailles, & à celle des Langues. Il apprit l'Hebraïque, la Grecque, l'Efpagnole & quelques autres. Il s'appliqua au Deffein & à la Peinture; en un mot il ne negligea rien de ce qui pouvoit lui perfectionner l'efprit.

Il crut que les voyages pouvoient auffi y contribuer, & ce fut dans ce deffein qu'il vifita une partie de l'Allemagne, la France & l'Angleterre. On voit par la Relation de Les Voyages, qui font parmi fes Tome XIII. LI

B. TRI-Manufcrits, qu'il voyageoit avec VISANO. plus de goût & plus de fruit qu'on ne fait ordinairement.

Il prit à vingt ans l'habit de Senateur, & fon & fon pere le maria peu de tems après; mais il n'eut de fo mariage qu'un fils qui mourut à un an, & une fille, dont je parlerai a plus bas.

Les preuves de fageffe & d'habileté, qu'il donna en plufieurs occafions, engagerent le Grand Confeil de Venise à lui donner les Charges de Podeftat & de Capitaine de Belluno. Son tems fini, il fut mis au nombre des Juges de la Qua-rantie. Il auroit pu aller beaucoup plus loin dans la voye des hon-neurs, fi un Decret du Senat, qui: ordonnoit qu'on n'éleveroit à aucune Charge ceux qui auroient des parens revêtus de Benefices Ecclefiaftiques, ne lui en avoit fermé la porte, parce qu'il avoit un frere,, qui étoit alors Prélat à la Cour de

Rome.

Trivifano s'en confola par l'amour qu'il avoit pour les Sciences, aufquelles cet obftacle. lui donnoit

la liberté entiere de s'appliquer. B. TRIVincent Pafqualigo, Profeffeur VISANO. en Philofophie à Venise, étant mort le 20. Mars 1711. il fut nommé pour remplir cette place, qui n'est jamais occupée que par des Nobles Venitiens; & il s'acquitta des obligations qu'elle lui impofoit avec une grande exactitude, tant que fa fanté le lui permit.

Il mourut le 31. Janvier 1720. dans fa foixante-huitiéme année. Catalogue de fes Ouvrages.

1. L'Immortalita dell' Anima, faggio delle meditazioni. In Venezias 1699. in-4°.

2. Meditazioni Filofofiche, nelle quali fi verfa fopra li feguenti motivi.› 1o. Dell' effer e conofcimento che poffiamo aver delle cofe. 2°. Dell' effer ́ maffimo e affoluto, ch' e Dio. 3°: Che Dio abbia creato il mondo. 4°. Che to diriga con provvidenza. 5°. Ch' egli ha conceduto all' vomo una parte im-mortale, che l'anima. In Venezia 1704. in-4°. Ce Livre eft divifé en: trois parties, dont la premiere con-tient l'examen des trois premiers » points, & les deux autres renfer-

B. TRI-ment celui des deux derniers. Ce VISANO. n'eft là que le premier volume de l'Ouvrage entier, qui devoit être compofé de huit volumes; mais Trivifano n'en a pas fait davantage. 3. On trouve à la tête de l'Ouvrage de Louis-Antoine Muratori, intitulé: Riflessioni sopra il buon gusto intorno le fcienze e le arti, di Lamindo Pritanio. In Venezia, in-12. Une Introduction de Trivifano, qui a été confervée dans toutes les éditions qui fe font faites de cet Ouvrage.

4. Curfus Philofophicus. Annus I. Venetiis 1712. in-8°. pp. 157. Ce font les huit premieres leçons qu'il fit à Venife, lorfqu'il commença à y profeffer.

5. Pralectiones fundamentales. Venetüs 1719. in-8°. Ce Livre eft divifé en deux parties, dont la premiere contient les huit leçons du précedent, & la feconde onze autres leçons. Le P. Jean-Marie Bertoli Servite, publia la même année, in-4°. à Venife, un extrait de ces leçons, où l'on voit une idée du fyftême de Trivifano fur la Philofophie

6. Della Laguna di Venezia Trat- B. TRItato divifo in IV. parti. In Venezia VISANO. 1715. in-4°. It. in Venezia 1718. in4°. Cette feconde édition eft augmentée & beaucoup plus correcte que la premiere, qui eft remplie de fautes d'impreffion. Au refte ce n'est là qu'un projet d'un plus grand Ouvrage que l'Auteur avoit deffein de publier fur cette matiere, mais qu'il n'a pû achever. ·

7. Spilli, e Medaglie d'Ottone the tenute in mano da una Giovane, • fu qualfifia parte del corpo, tingonfi d'argento. Lettere due al Sign. Antonio Vallifnieri. Inferées dans le Journal de Venife, to. 32. p. 384.

8. On publia en 1702. un fameux Recueil, où l'on trouve deux Pieces qui font de fa façon, quoiqu'elles ne portent pas fon nom. Ce Recüeil eft intitulé: Anniversário celebrato con prose e versi nella morte dalli due Spofi il N. H. S. Giovanni' Morofini, & la N. D. Elizabetta Maria Trivifani. In Venetia 1702. in-8°. pp. 382. Le fujet en eft trop fingulier pour ne le pas rapporter ici. Jean Morofini, & Elizabeth-Marie

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