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avoit tourné fes études du côté des E. LE Antiquitez facrées, qu'il a poffe- MOYNE. dées parfaitement. Il fçavoit à fond les Langues Orientales, la Grecque & la Latine, & avoit joint à ces connoiffances un grand usage des Lettres profanes. Il avoit une memoire prodigieufe, à qui rien n'échappoit, & qu'il avoit remplie d'une infinité de beaux traits d'érudition, par une application continuelle à l'étude ; ce qui rendoit fa converfation extrêmement utile & agréable. C'étoit un homme plein de candeur, défintereffé, ennemi de la médifance, fidele & officieux ami, & ennemi des contentions & des difputes.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Varia facra, feu Sylloge variorum Opufculorum Græcorum ad rem Ecclefiafticam fpectantium. Cura & ftudio Stephani le Moyne, qui collegit, Verfiones partim addidit, & notis & obfervationibus uberioribus illuftravit. Lugd. Bat. 1685. in-4°. 2. vol. Cet Ouvrage, qui eft le principal & prefque le feul qu'il ait publié, est compofé de trois parties, puifque

c'eft un Recueil de Pieces Grec

E. LE ques, précedées de longs ProlegoMOYNE. menes, & fuivies de Notes fort amples. On y reconnoît fans peine Pétenduë de fon fçavoir & la profondeur de fon érudition. L'abondance des chofes qui s'étoient prefentées fous fa plume l'avoit empê ché de renfermer toutes fes remar ques dans ces deux volumes, & ib fe préparoit à en donner un troifié→ me; mais fa mort en a privé lé Pu blic.

2. Differtatio Theologica ad locum Jeremia XXIII. v. 1. de Jehovah Juftitia noftra, nunc demùm è tenebris, quibus obruta erat, exempta, & publica luci expofita. Dordaci 1700. in12. pp. 313. L'érudition eft répandue à pleines mains dans cet Ouvrage, qui a été donné au Public par

les foins de Salomon van Til.

3. Epiftola de Melanophoris. Inferée à la fin d'un Livre de Gisbert Cuper intitulé: Harpocrates. Ultrajecti 1687. in 4°. M. Cuper ayant vû unc Infcription d'Harpocrate, où il eft parlé des Egyptiens, qui étoient habillez de noir, & qu'on appelloit

pour cela Melanophores, confulta M. E. LE le Moyne fur cette forte de Prêtres, MOYNE. & ce fçavant lui répondit dans cette Lettre avec fon érudition ordinaire. 4. Fragmentum ex Libro de Univerfo fub Jofephi nomine quondam à Davide Hoefchelio editum, cum verfrone Stephani le Moyne. Ce frag

ment avec la verfion fe trouve dans l'édition de Jofeph l'Hiftorien, faite à Oxford en 1700. in-fol.

5. M. Huet dans fes Origines de Caen, nous apprend qu'il fit fon Oraifon inaugurale à Leyde en 1677. & ajoûte que l'on y reconnoît beaucoup plus de fçavoir, que d'élegan ce & de pureté de langage; ce qui fait voir qu'elle a été imprimée ; mais je ne fçai quel en étoit le fujet, ni quand elle a été publiée.

6. Bayle, dans fa Lettre 141. datée du 26. Mai 1679. témoigne que la Harangue que M. le Moyne pronon– ça fur le Regne du Meffie, en quittant le Rectorat, a été imprimée. Elle doit être differente de celle dont parle M. Huet. C'est tout ce que j'en peux dire.

V. fon Eloge par M. de Bauval,

Hift. des Ouvrages des Sçavans, Avril 1689. & M. Huet, Origines de Caen, P. 403.

M. GUILANDIN.

MELCHIOR GUILANDIN.

ELCHIOR Guilandin naquit à Konisberg en Pruffe au commencement du feiziéme fiecle. Il s'appliqua de bonne heure à l'étude avec beaucoup de fuccès; il acquit une grande connoiffance des Langues fçavantes, & après avoir fait fa Philofophie, il fe donna à la Medecine.

Le defir de s'inftruire le fit fortir bientôt de fa Patrie. Il parcourut la meilleure partie de l'Europe; mais cela ne fuffit pas pour fatisfaire la paffion qu'il avoit pour voyager le monde entier lui paroiffoit à peine affez grand pour contenter fa curiofité. Heureufement pour lui, le deffein qu'il avoit de paffer dans des Pays plus éloignez, fut fecondé par la liberalité d'un Noble Venitien, nommé Marin Caballi, qui le mit en état de

voir une bonne partie de l'Afie & M. Gurde l'Afrique.

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Content des découvertes qu'il avoit faites, par rapport à la Botanique, qui faifoit principalement l'objet de ses recherches, dans ces deux vaftes parties du monde, il voulut en aller faire autant en Ame rique.

Pour cet effet il repaffa d'Egypte en Sicile dans le deffein de se rendre à Lisbone, où il devoit s'embarquer pour ce voyage. Mais dans le trajet qu'il lui fallut faire de Sicile en Portugal, fon vaiffeau fut attaqué près de Cagliari par dix galeres de Corfaires. Après s'être battu fept heures entieres, & avoir repouffé deux fois les Barbares, il fallut ceder au nombre. On le mena à Alger, où on le fit fervir fur les galeres. Il y étoit, lorfqu'Afdit Barbefan, fils de Cheredin rousse, y gouvernoit.

Il fut tiré de fa captivité par la liberalité de Gabriel Fallope, Profeffeur de Botanique & de Chirurgie à Padoue, qui paya fa rançon, comme il le dit lui-même dans fon

LANDIN.

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