pren choifit quatre cens Arquebufiers par- 1536. 1536. Guife de fon côté faifoit fa retraite en bon ordre. Le lendemain le Comte de Naffau envoya fommer le Maréchal de Fleuranges de fe rendre, fous promeffe de la vie fauve pour la garnifon, mais fous la condition d'un pillage de trois jours; fur le refus de Fleuranges, la Ville devoit être réduite en cendres, & la garnifon paffée au fil de l'épée. Fleuranges répondit à Naffau: Votre propofition auroit » déjà été indécente avant que j'eufle > reçu quatre mille livres de poudre >> dont j'avois besoin, & quatre cens Arquebufiers dont je pouvois me » paffer. » ככ C'étoit dans ces circonstances que Longueval, dépêché vers le Roi par le Maréchal de Fleuranges, étoit arrivé au Camp d'Avignon, il avoit trouvé le Roi difpofé à poursuivre l'Empereur jufqu'au fond de l'Italie. Son récit avoit fait changer cette réfolution. Le Roi jugea plus digne de fa gloire, plus digne de fon amour pour les fujets d'aller fecourir les Etats, & raffûrer fa Capitale. Il fit d'abord prendre la route de Péronne à une grande partie de fa Gendarmerie, & à dix mille hommes d'Infanterie qu'il alloit fuivre de près luimême, lorfqu'il apprit que le fiége de Péronne venoit d'être levé, au moment où l'ennemi sembloit avoir tout préparé pour un cinquiéme affaut. Le Maréchal de Fleuranges ne jouit pas long-tems de la gloire qu'il avoit acquife par la défense de Péronne. A peine étoit-il retourné auprès du Roi, à peine en avoit-il reçu l'accueil dû à fa valeur & à fa bonne conduite, qu'il apprit la mort du fameux Robert de La Mark fon pere. Il prit auffi-tôt la poste pour Sedan mais il fut arrêté à Longjumeau par une fiévre maligne dont il mourut. La France perdit à la fois dans le pere un Allié utile, dont les fervices avoient prefque effacé le tort irréparable qu'il avoit fait à François I. lors de la concurrence à l'Émpine, & dans le fils un de fes plus fi 1536. 1536. 1537. déles fujets, un de fes plus braves: 1536 Officiers, &, ce qui eft toujours bien plus rare, un très-habile Capitaine. S'il eût vécu, s'il eût commandé en Chef,il fembloit fait pour égaler la gloire des Bourbon & des Montmorenci. Il fe fervoit de fa plume comme de fon épée. Ses Mémoires respirent la naïveté libre & hardie d'un Chevalier du tems de François I. La faifon qui s'avançoit ne permettoit plus d'entreprise importante. L'Empereur avoit trop d'avance pour qu'on pût encore l'atteindre; ce délai qui avoit favorifé fa fuite, étoit: le feul fruit qu'il eût tiré du fiége: de Péronne. Langei qui l'avoit pourfuivi jufqu'à Nice, fit affûrer le Roi qu'on ne devoit pas craindre qu'il prît envie à l'Empereur de revenir traverser ce défert où fon armée avoit péri, & où une plus nombreuse ne périroit que mieux. L'Empereur,. dans cette retraite, avoit fouvent paffé des jours entiers fans manger. Les chevaux manquoient abfolu- * hift. de la ment de fourage, ils n'avoient, Le Duc de Savoye avoit accom- 1536. |