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pour l'Hist.

cueillis par

4°. pag. 282,

Mémoires « leur ai montré, dont j'espère que le nombre augdu card. de « mentera tous les jours.... Qui est ce à quoi j'aspire Joyeuse, re- « et travaille le plus, et en quoi je suis plus traversé Aubery, in- « par les factieux d'une et d'autre religion qui sont 83. << encore en mon royaume en trop grand nombre. » Les auteurs de l'Histoire de l'église Gallicane font presque ouvertement l'apologie de l'inquisition et de ses bûchers; on voit qu'ils se complaisent dans l'énumération et dans la description des tourmens qu'on faisoit souffrir aux hérétiques. Si les Jurieu, les Basnage et tant d'écrivains protestans prennent le parti de la nature contre un zèle qui paroît l'outrager, ces auBossuet, teurs leur opposent ce passage de M. Bossuet: « Il y a « un endroit fácheux qui se présente toujours à la Discours sur « mémoire lorsque ces messieurs nous reprochent la glise gallic. « persécution des hérétiques, c'est l'exemple de Servet « et des autres que Calvin fit bannir ou brûler par la du seizième « république de Genève, avec l'approbation expresse de l'Histoire de tout le parti; à quoi le même prélat ajoute de l'égl.gall. « l'exemple de tout les états protestans, qui ont dé

Défense des
Variat. p.

5.

l'état de l'é

à la naissance des hérés.

siècle, t. 17

à la fin.

«< cerné des peines très-sévères contre les catholiques, <<< tout le monde sait aussi comment le parti gomariste << traita celui des arminiens en Hollande, comment « les puritains d'Angleterre en usèrent à l'égard du << roi Charles I protecteur des épiscopaux. »

A tout cela il n'y a peut-être qu'un mot à répondre. Récriminer, ce n'est pas se justifier. Calvin, les gomaristes, les puritains avoient-ils raison et faut-il les imiter? Ils avoient tort, dira-t-on, par ce qu'ils défendoient l'erreur; mais nous, nous défendons la vérité. Eh! n'est-ce pas une raison de plus pour ne point employer la persécution?

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Allons plus loin. L'empire de la charité ne sauroit trop s'étendre, et heureux qui détruiroit l'empire de la haine. L'esprit de contention n'a-t-il pas répandu dans le langage théologique quelque chose de trop fort et de trop dur? la plupart des censures ressemblent à des déclarations de guerre; ce sont des formules de haine qu'on croiroit dictées par la colère, on n'y voit que les mots de détestation (1), d'exécration, d'horreur; le condamné est toujours outragé, faut-il s'étonner s'il est si souvent rebelle? Ne suffiroit-il pas de dire avec le calme de la vérité, avec la douceur de la charité: Je rejette,je condamne,je juge contraire à l'Evangile et à la tradition? On a beau citer quelques traits de véhémence, quelques expressions injurieuses qu'on trouve dans l'Evangile même et dans la bouche de J. C. (2). Est-il certain que cette divine colère nous soit proposée pour modèle, plutôt que la patience, l'indulgence, la charité qui respirent partout dans les discours et dans les actions du sauveur?

Nous ne prétendons absolument rien décider sur ces questions délicates, mais la tolérance civile et l'indulgence chrétienne à l'égard des hérétiques intéressent trop l'humanité et tiennent trop intimement à notre sujet, pour qu'il nous fût permis de dissimuler quelle est à cet égard l'opinion de tant de pères de l'Eglise et de tant d'écrivains très- orthodoxes; au

(1) Voir ce qu'Erasme dit sur cela dans une lettre écrite en 1519 à l'électeur de Mayence Albert de Brandebourg. Erasm. Ep. 477. Ad Albert. Archiep. Mogunt. 1519. Edit. Leyd.

(2) Race de vipère, hypocrites, race méchante et adultere, race incrédule et dépravée, etc. Luther s'appuyoit de ces exemples pour justifier la véhémence brutale de son style. (Voy. la lettre à Léon X, 6 avril 1520.)

reste, quels que soient sur cet objet les lois et les usages du pays où l'on vit, on doit les respecter, en faisant des vœux pour obtenir ou pour conserver des lois chrétiennes et des usages humains.

Sentimens des pères sur le supplice des hérétiques.

Le sentiment des pères confirme le passage de Sulpice Sévère qui a été cité plus haut et la lettre de Henri IV.

Tertullien, Apolog. c. 24, « Videte, ne..... cogar «< colere quem nolim. Nemo se ab invito coli vellet, «ne homo quidem. C. 28. Iniquum videretur liberos « homines invitos urgeri ad sacrificandum,..

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ineptum existimaretur, si quis ab alio cogeretur ad « cultum, etc. »

Idem ad Scapulam, Cap. II. « Sed nec religionis «est cogere religionem, quæ sponte suscipi debeat,

« non vi..... contentiosus Deus non est. »

Saint Cyprien, dans son Epitre 62 ad Pomponium, de virginibus, marque la différence des effets de l'excommunication dans la loi ancienne et dans la loi nouvelle. « Interfici Deus jussit sacerdotibus suis non « obtemperantes, judicibus à se ad tempus constitutis « non obedientes et tunc quidem gladio occidebantur, quando adhuc et circumcisio carnalis manebat: nunc «<autem, quia circumcisio spiritalis esse ad fideles « servos Dei coœpit, spiritali gladio superbi et contu« maces necantur, dùm de Ecclesiá ejiciuntur. Id. Ep. 51. Ad Maximum Presbyterum. « operam demus.. ut vas aureum vel argenteum «simus: cæterum fictilia vasa confringere Domino « soli concessum est..... Esse non potest major Domino

.....

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« Nos

« suo servus. Nec quisquam sibi, quod soli filio Pater « tribuit, vindicare potest, ut putet aut ad aream ven« tilandam et purgandam, palàm ferre se jam posse, « aut à frumento universa zizania humano judicio « segregare. »

Id. Epist. 55. Ad Cornelium. « ........ Ipsum Domi« num....... discipuli sui reliquerunt. Et tamen ille non «< increpuit recedentes, aut graviter comminatus est ; « sed, magis conversus ad apostolos, dixit: NUNQUID « ET VOS VULTIS IRE?.............. Quòd nos attinet, «< conscientiæ nostræ convenit............ dare operam, «< ne quis culpá nostrá de Ecclesiá pereat: si autem quis ultrò et crimine suo perierit, et pœnitentiam «< agere, atque ad Ecclesiam redire noluerit, nos in « die judicii inculpatos futuros, qui consulimus sanitati, «< illos solos in pœnis remansuros, qui noluerint consilii « nostri salubritate sanari. »

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Lactance, Lib. 5. Cap. 20. « Non est opus vi et in« jurid, quia religio cogi non potest: verbis potiùs quàm verberibus res agenda est....... Nemo à nobis «< retinetur invitus. Inutilis enim est Deo, qui devotione « ac fide caret....... Longè diversa sunt carnificina et « pietas: nec potest aut veritas cum vi, aut justitia cum crudelitate conjungi....... Sentiunt nihil esse in « rebus humanis religione præstantius, eamque summá « vi oportere defendi, sed......... in defensionis genere « falluntur. Defendenda enim religio est, non occi«dendo, sed monendo; non sævitid, sed patientiá: « non scelere, sed fide. Illa enim malorum sunt, hæc « bonorum....... Nam si sanguine, si tormentis, si malo « religionem defendere velis, jam non defendetur illa, << sed polluetur atque violabitur. Nihil enim est tam

« voluntarium quàm religio, in quá si animus sacri« ficantis aversus est, jam sublata, jam nulla est. »

Saint Athanase, Epist. ad solitariam vitam agentés. « Diabolus, quia nihil veri habet, in securi· et «<ascid invadens, concutit fores eorum à quibus recipitur. Salvator contrà mansuetus est; SI QUIS, in« quit, VELIT ME SEQUI ET ESSE DISCIPULUS « MEUS; docetque se, cùm ad quempiam venit, non « vi instare, sed potiùs pulsare ac dicere, APERI « MIHI SOROR, MEA SPONSA : quod si aperiant, « intrat sin graventur aut nolint aperire, abscedit. «Non enim gladiis, aut jaculis, aut militari manu « veritas prædicatur, sed suadendo et consulendo.

Quæ autem ibi suadendi libertas, ubi imperatoris « est metus? Aut quæ consulendi ratio, ubi qui con« tradicit, pro mercede aut exilium aut mortem re« portat?.... Piæ religionis proprium est non cogere, « sed suadere; si quidem Dominus non cogens, sed « libertatem suam voluntati permittens, dicebat qui« dem vulgò omnibus: SI QUIS VULT VENIRE POST «ME: discipulis verò : NUM ET VOS ABIRE VULTIS? »

Id. In apolog. primá de fugá suá : « Dicant mihi, « quæso,..... undè ipsi didicerunt persecutiones institu«endas esse? Certè à Sanctis id non habent. Superest « igitur ut illud à Diabolo acceperint, qui dicit: « PERSEQUAR ET COMPREHENDAM..... Persequi.... « Diaboli inventum est, qui omnibus infestus ubique persequendi votum concipit. »

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Saint Hilaire de Poitiers, contrà Auxentium Arianum. « Miserari licet nostræ ætatis laborem et præ« sentium temporum stultas opiniones congemiscere, quibus patrocinari Deo humana creduntur, et ad

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