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AN. 405. XII.

Chryfoftome à
Rome, &c.
Ep. 40. al. 182.

Ep. 224 al. 155.
Ep. 57. al. 149.
Ep. 50. al. 184.

Ep. 75. 76. &

al. 152.

Ep. 187. al, 161.

Ep. 91. dl. 87. Eulog.

Ep. 126. al. 83.

Joann.

Ep. 95. al. 182.

foftome, fut battu & déchiré impitoyablemenr, & banni à Petra en Arabie.

S. Jean Chryfoftome ayant appris dans fon exil ce qui se Lettres de faint paffoit en Occident, & comme le pape & les autres évêques s'intéreffoient à fon rétabliffement, leur écrivit plufieurs lettres pour les en remercier. Il écrivit en particulier à Venerius de Milan, à Chromace d'Aquilée, à S. Gaudence de Breffe, à Aurelius de Carthage, à Hefychius de Salone; & en général aux évêques venus d'Occident, & aux prêtres de Rome. Il leur écrivit différentes lettres, felon qu'il trouvoit l'occafion de quelques prêtres qui s'en vouloient charger; & par ces lettres il loue leur charité, qui leur a fait entreprendre un fi long & fi pénible voyage; il les remercie & les exhorte à foutenir courageufement fa caufe, qui eft celle de l'églife mais il ne fçavoit pas tout ce qu'ils avoient à fouffrir. Il écrivit auffi à Euloge de Céfarée , marquant que tous les évêques de Palestine fuivent fes traces pour la défenfe de l'églife: à Jean de Jérufalem, dont il loue la piété & le courage. Enfin il écrivit une feconde lettre au pape S. Innocent, où il marque que c'eft la troifiéme année de fon exil, c'eftà-dire l'an 406. Il s'excufe comme aux autres de fon long filence, , par le grand éloignement, & la difficulté du commerce caufée par les incurfions des Ifaures. Il ajoute qu'il fe fert de l'occafion du prêtre Jean & du diacre Paul. Le refte font des remercimens & des exhortations à continuer de le fecourir, fans fe décourager du peu de fuccès. Il écrivit auffi à trois des plus illuftres dames Romaines; Proba, Julienne & Italique. Proba-Fallatonia étoit la veuve du fameux Anicius Probus ; & Julienne sa bru, veuve d'Olybrius, & mere de Demetriade. Saint Chryfoftome recommande à Proba le prêtre Jean & le diacre Paul; & il les recommande auffi aux évêques d'Occident, comme des hommes perfécutés par-tout, & qui ne pouvoient fe cacher nulle part. Ep.124. Il dit à Italique, que les femmes peuvent prendre part, auffi bien que les hommes, aux combats pour la cause de Dieu & de fon églife.

Helyc.

Ep. 123. Gr. al.

P. 183.

Ep. 125. al. 169.

ad Jul.

Sup. liv. xIx. n. 60.
Ep. 188. al. 168.

Ep. 84.

Ep. 16. al. 4. Il écrivit auffi à fainte Olympiade., étant à Arabiffe, apparemment au printems de l'an 406: Ne vous inquiétez point de la rigueur de l'hyver, de mon mal d'eftomach, ni des incurfions des Ifaures; l'hyver a été comme il doit être en Armenie: mais il ne m'a pas beaucoup incommodé, par les

&

précautions que j'ai prifes, faifant continuellement du feu
fermant exactement de tous côtés la chambre que j'habite,
me couvrant beaucoup, ne fortant point. J'en fuis incom-
modé; mais je le fouffre, parce que je m'en trouve bien :
car tant que je demeure enfermé, le froid ne me fait pas
grand mal; mais pour peu que je fois obligé de fortir
de fentir l'air de dehors, je n'en fouffre pas peu. Et enfuite:
Ne vous affligez point de ce que je paffe ici l'hyver: car
je me porte beaucoup mieux que l'année paffée ; & vous
mêmes vous vous porteriez mieux, fi vous aviez pris le foin
nécessaire de votre fanté. Il s'étend fur ce fujet, & fur le
cas que l'on doit faire de la fanté; puis il ajoute : Si notre
féparation vous afflige, attendez-vous à en voir la fin. Et
je ne le dis pas pour vous confoler; mais je fçais qu'il
fera furement ainfi : autrement il y a long-tems que je
ferois mort de tout ce que j'ai fouffert. Cependant je me
porte fi bien avec un fi foible corps, que les Armeniens
mêmes s'en étonnent. Ni la rigueur de l'air, ni la folitu-
de, ni la difette des denrées & des perfonnes pour me
fervir, ni l'ignorance des médecins, ni le manque de bains
dont j'avois accoutumé d'user continuellement, ni la chambre
où je fuis toujours enfermé, comme dans une prifon, fans
faire d'exercice à mon ordinaire ; ni d'être toujours dans le
feu & la fumée, d'être toujours affiégé & en allarme : rien
de tout cela n'a pu m'abattre ; mais je me porte mieux qu'à
Conftantinople, par les foins que j'en ai pris.

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Ses ennemis apprenant les grands biens qu'il faifoit par la converfion des infidèles du voifinage, & combien fes vertus étoient célèbres à Antioche, réfolurent de l'envoyer encore plus loin. C'étoit Sevérien de Gabales, Porphyre d'Antioche, & quelques autres évêques de Syrie, qui le craignoient encore tout exilé qu'il étoit, tandis qu'ils jouiffoient des richeffes de l'églife & difpofoient de la puiffance féculiére. Ils envoyérent donc à la cour, & obtinrent de l'empereur Arcade un refcrit plus rigoureux, pour le faire transférer & très-promptement à Pytionte, lieu défert du pays de Tzanes, fur le bord du Pont Euxin. Le voyage étoit long, & dura trois mois, quoique les deux foldats du préfet du prétoire, qui conduifoient le faint évêque, le preffaffent extrêmement, difant que tels étoient leurs ordres. L'un d'eux moins intéreffé lui témoignoit quelque humanité, comme à la dérobée:

AN. 406.

XIII.
Mort de S. Chry
foftome.
Pall. p. 57.

F. 98.

AN. 407.

P. 99.

P. 100.

mais l'autre étoit fi brutal, qu'il s'offenfoit des careffes qu'on lui faifoit pour l'obliger à épargner le faint évêque. Il le faifoit fortir par la plus forte pluie, enforte qu'il fut percé juf

ques à la peau. Il fe moquoit de la plus grande ardeur du

foleil, fçachant que le faint avec fa tête chauve en étoit incommodé. Il ne lui permettoit pas d'arrêter un moment dans les villes ou dans les bourgades qui avoient des bains, de peur qu'il ne prît ce foulagement.

Quand ils approchérent de Comane, ils pafférent outre fans s'y arrêter, & demeurérent dehors dans une église qui étoit à cinq ou fix milles, dédiée à faint Bafilifque évêque de Comane, qui avoit fouffert le martyre à Nicomédie fous Sup. l. xx. n. 38. Maximin Daïa, avec faint Lucien d'Antioche. Comme ils étoient logés dans les bâtimens dépendans de cette églife, S. Bafilifque apparut la nuit à S. Chryfoftome, & lui dit: Courage, mon frere Jean, demain nous ferons ensemble. On difoit même qu'il l'avoit prédit au prêtre qui y demeuroit, en difant: Préparez la place à mon frere Jean, car il vient. S. Chryfoftome s'affûrant fur cette révélation, pria le lendemain fes gardes de demeurer là jufques à la cinquième heure, c'est-à-dire onze heures du matin; mais il ne put l'obtenir. Ils partirent, & marchérent environ trente ftades c'est-à-dire une lieue & demie; après quoi il fallut revenir à cette églife dont ils étoient partis, tant S. Chryfoftome se trouvoit mal. Etant arrivé il changea d'habits, & se vêtit entiérement de blanc jufques à la chauffure, étant encore à jeun. Il distribua aux affiftans le peu qui lui reftoit, & ayant reçu la communion des facrés fymboles de N. S. c'est-à-dire l'euchariftie, il fit fa derniére priére devant tout le monde, & ajouta ces mots qu'il difoit ordinairement : Dieu foit loué de tout; puis dit le dernier Amen, étendit fes pieds, & rendit l'efprit. Il y eut à fes funérailles un fi grand concours de vierges & de moines de Syrie, de Cilicie, de Pont & d'Armenie que l'on croyoit qu'ils s'étoient donné rendez-vous. Ce fut une fête comme d'un martyr, & fon corps fut enterré auprès de celui de S. Bafilifque, dans la même églife.

P. 101.

Soz. viii, c. ult.

Socr. VI. c. 21. V. Vales.

Le jour de fa mort & de fa fépulture fut le quatorziéme de Septembre, autrement le dix-huitiéme des calendes d'Octobre, fous le feptiéme confulat d'Honorius, & le fecond de Théodofe; c'est-à-dire, l'an 407. Il avoit vécu environ

AN. 407.

foixante ans, & gouverné l'église de C. P. fix ans jusques à fon exil, & en tout neuf ans & huit mois. Sa mort ne Sup. l. xx. n. 19. termina pas la divifion des églifes d'Orient & d'Occident; Liv. xx. n. 41. & tant que les Orientaux refuférent de rétablir fa mémoi- Pall. p. 215. re, l'église Romaine, fuivie de tout l'Occident, tint ferme dans la réfolution qu'elle avoit prife de ne point communiquer avec les évêques Orientaux ; principalement avec Théophile d'Alexandrie, jufques à ce qu'il fe tînt un concile écuménique, pour remédier aux maux de l'église.

que

XIV.

Concile de Car

c. 101.

C'eft apparemment le fujet d'un canon du concile général d'Afrique, tenu à Carthage la même année 407, le feiziéme de Juin, où l'on réfolut d'écrire au pape S. Inno- thage. cent, pour rétablir la paix entre l'église Romaine & l'églife d'Alexandrie. Aurelius préfidoit à ce concile, où d'abord on abrogea le décret du concile d'Hippone, apparemment celui de l'an 393, portant que tous les ans on affembleroit le concile général d'Afrique. On ordonna en celui-ci, que pour ne point fatiguer inutilement les évêques, on le tiendroit feulement quand l'intérêt commun de toute l'Afrique le demanderoit, & dans le lieu qui feroit jugé plus convenable; les autres affaires fe jugeroient chacune dans leur province. Pour les appellations, il fut ordonné que l'appellant choifiroit, du confentement de fa partie, des juges dont il ne pourroit plus appeller. Que quiconque demanderoit à l'empereur des juges laïques, feroit privé de fa dignité ; mais on permet de demander à l'empereur d'être jugé par des évêques. On députa Vincent & Fortunatien vers l'empereur, & on les chargea de demander, c. 97. au nom de toutes les provinces d'Afrique, des défenfeurs du nombre des fcholaftiques, c'est-à-dire, des avocats qui étoient en exercice ; & qu'il leur fût permis d'entrer dans les cabinets des juges, toutes les fois qu'il feroit néceffaire pour les affaires de l'églife. On réfolut auffi de demander une loi pour empêcher les mariages après le divorce. Il fut ordonné que celui qui vouloit aller à la cour, le fit exprimer dans la lettre formée qu'il recevoit pour l'églife Romaine, afin qu'il y prît une autre lettre pour la cour. Que fi, étant à Rome, il lui furvenoit une néceffité d'aller à la cour, il devoit la repréfenter au pape, & prendre fes lettres. C'est qu'alors les empereurs d'Occident réfidoient ordinairement à Ravenne ou ailleurs, & rarement à Rome.

c. 104.

C. 102.

c. 106.

On ordonna que les érections de nouveaux évêches .98.

AN. 407.

XV.

c. 99.

ne fe feroient que par le concile de la province, & du confentement de l'évêque diocéfain. Il eft dit que les églifes entiéres des Donatiftes qui fe font converties, peuvent garder leurs évêques, fans confulter le concile fi ce n'eft qu'après la mort de leur évêque, elles aiment mieux se réunir à un autre diocèfe. Mais on n'accorde aux Donatiftes la faculté de garder leurs fiéges, qu'en cas qu'ils fe foient convertis avant l'édit d'union, c'est-à-dire, la loi du douzième Féc. 103. vrier 405.On ne doit dire à l'autel ni préfaces ni autres prières, que celles qui auront été recueillies par les plus habiles gens, & qui feront approuvées dans le concile.

Loix d'Honorius pour l'églife.

epif.

L'empereur Honorius accorda aux députés des églifes d'Afrique ce qu'ils demandoient touchant les défenfeurs L. 38. C. Th. de comme il paroît par la loi adreffée à Porphyre proconful d'Afrique, & donnée à Rome le dix-feptiéme des calendes de Décembre, fous fon feptiéme confulat, & le second de Théodose, c'est-à-dire, le quinziéme Novembre 407. Elle porte confirmation des priviléges accordés par les loix précédentes aux églifes & aux clercs, & ordonne que les graces accordées aux églises par l'empereur, foient notifiées aux juges, L. 41. C. Th. de & mifes à exécution par le miniftére des avocats. Les députés

bar.

har.

c. 106.

L. 45. C. Th. de

du concile d'Afrique avoient encore charge de folliciter contre les Donatiftes. Aufsi la même loi, ou une autre de la même date & de la même adreffe, ordonne que tous les hérétiques, nommément les Donatiftes & les Manichéens qui fe convertiront de bonne foi, feront à couvert de toutes les peines des loix publiées contre eux, qu'ils pourroient avoir encourues. Les Donatiftes & les Manichéens font nommés, comme les deux fectes qui régnoient le plus en Afrique. Le huitiéme des calendes de Mars de l'année 407, c'eft-à-dire, le vingt-deuxième de Février, Honorius avoit fait une autre loi, adreffée à Senateur préfet du prétoire portant des peines rigoureufes contre les Manichéens & les Prifcillaniftes; confifcation de tous les biens, incapacité de donation active & paffive, recherche après la mort: punition contre les receleurs de leurs affemblées. La même année 407, & le quinziéme de Novembre, date des loix précédentes, fut donnée une loi adreffée à Curtius, préfet du prétoire d'Italie , qui confirme les précédentes contre les païens, ordonnant d'ôter les revenus des temples, d'abattre les idoles & les autels, de convertir les temples à d'autres

ufages:

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