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AN. 430.

p. 1. Conc. Eph.

p.3.

R. 6.

n.7.8.&c;

n. 36. Matth. XVII. 5. n. 38.

& que fon héréfie faifoit progrès à Conftantinople, écrivit à l'empereur Théodofe & aux princeffes fes fœurs, de grandes lettres, ou plutôt des traités fur la foi. Dans celui qu'il adreffa à l'empereur, il marque les diverfes héréfies contre l'Incarnation, de Manès, de Cerinthe, de Photin, d'Apollinaire & enfin de Neftorius, mais fans nommer perfonne; il réfute chacune de ces héréfies, & s'arrêtant fur Apollinaire, il mar-que qu'il nioit en Jefus-Chrift l'ame raifonnable, craignant de. le divifer en deux, s'il y reconnoiffoit la nature humaine toute entiére. Enfin il réfute amplement Neftorius par les mêmes: n. 25. &6. preuves qu'il avoit employées dans la lettre aux folitaires, y en ajoutant quelques autres. Il infifte fur ces paroles du Pere éternel: Celui-ci eft mon fils bien-aimé. Remarquez, dit S. Cyrille, qu'il ne dit pas : En celui-ci eft mon fils, afin que l'on entende que ce n'eft qu'un. Il infifte auffi fur l'Euchariftie, & dit: Jesus-Chrift nous donne la vie comme Dieu, non feulement par la participation du S. Efprit, mais en nous donnant fa chair à manger. Il s'étend encore plus dans le P. 1. Conc. Eph. c. traité adreffé aux princeffes fœurs de l'empereur, c'est-à-dire Pulcherie, Arcadie & Marine, toutes trois vierges confacrées à Dieu. Il y rapporte les paffages de plufieurs peres, pour montrer qu'ils ont ufé du mot de Theotocos, & reconnu l'unité de Jefus-Chrift: fçavoir, S. Athanafe, Atticus de Conftantinople, Antiochus de Phenicie, Amphiloque, Ammon d'Andrinople, S. Jean Chryfoftome, Severien de Gabales, Vital, Théophile d'Alexandrie. Il eft remarquable qu'il cite S. Chryfoftome, après tout ce qui s'étoit paffé. Enfuite il rapporte plufieurs paffages choifis du nouveau Teftament, pour prouver la divinité de Jefus-Chrift & l'union du Verbe avec l'humanité. S. Cyrille connoiffoit le grand efprit & la haute piété de ces princeffes, particuliérement de fainte Pulcherie: c'eft pourquoi il prenoit foin de les inftruire à fonds fur cette matiére.

Il écrivit auffi au pape S. Celeftin un lettre où il lui rend compte de tout ce qui s'étoit paffé; de fa lettre aux folitaires, de les deux lettres à Neftorius, & de la néceffité qui l'avoit engagé à s'oppofer à lui. Il déclare qu'il n'a encore écrit de cette affaire à aucun autre évêque, & marque ainfi l'état de Conftantinople: Maintenant les peuples ne s'affemblent point avec lui, c'est-à-dire avec Neftorius, finon quelque peu des plus légers & de fes flatteurs; prefque tous les monaftéres &

4.1. 10. 9.

XII. S. Cyrille écrit au pape, &c.

1. p. conc. Eph. c. 14.

AN. 430.

leurs archimandrites, & plufieurs du fénat ne vont point aux affemblées, craignant de bleffer la foi. Et enfuite: Votre fainteté doit fçavoir que tous les évêques d'Orient font d'accord avec nous, que tous font choqués & affligés, principalement les évêques de Macédoine. Et enfuite: Je n'ai pas voulu rompre ouvertement la communion avec lui, avant que de vous avoir donné part de tout ceci. Ayez donc la bonté de déclarer votre fentiment: s'il faut encore communiquer avec lui, ou lui dénoncer nettement que tout le monde l'abandonnera, s'il perfifte dans ces opinions. Votre avis fur ce fujet doit être déclaré par écrit aux évêques de Macédoine & d'Orient. Et afin de mieux inftruire votre fainteté de fes fentimens & de ceux des peres, j'envoie les livres où les paffages font marqués, & je les ai fait traduire comBaluz.nov.coll.p. me on a pu à Alexandrie. Je vous envoie auffi les lettres que j'ai écrites. Cette lettre au pape fut portée par le diacre Poffidonius, qui fut auffi chargé d'une inftruction contenant en abrégé la doctrine de Neftorius, & la maniére dont il avoit déposé le prêtre Philippe.

308.

Sup. liv. xv111. n.

Saint Cyrille écrivit en même tems à Acace de Berée, un des plus anciens & des plus illuftres évêques de Syrie, ordonné par faint Eufèbe de Samofate environ cinquante ans 46.1. p. conc. Eph. auparavant. Saint Cyrille lui témoigne combien il eft affligé de ce fcandale, infiftant principalement fur l'anathême prononcé par Dorothée contre ceux qui nommeroient la Vierge mere de Dieu: & fur ce que plufieurs nioient ouvertement la divinité de Jesus-Chrift. Acace dans fa réponse exhorte S. Ibid. 23. Cyrille à procurer la paix. Car il nous eft venu

C. 22.

Ibid. 23.

XIII.

dit-il,

plufieurs perfonnes de Conftantinople, tant clercs que laïques, qui femblent défendre la propofition qu'on a avancée, & foutiennent qu'elle n'a rien dans le fond de contraire au fymbole des Apôtres, ni à celui de Nicée; & ensuite : J'ai fait lire votre lettre au faint évêque Jean d'Antioche, qui en a été fort touché. Car encore qu'il foit arrivé depuis peu à l'épifcopat, il a les mêmes fentimens que nous autres vieillards, & fe conduit fi bien, que tous les évêques d'Orient en ont une grande opinion. Je vous exhorte auffi à traiter cette affaire avec la douceur & la prudence qui vous conviennent.

Cependant le pape Celeftin ayant reçu les fermons de Nefation par Caffien, torius, & enfuite fa lettre & fes écrits de fa part par Antio

Traité de l'Incar

chus,

AN. 430.

c. 3.

Serm. 3. n. 6.

chus, voulut, avant que d'y répondre, faire tout traduire en latin. Il fit même compofer un traité, pour foutenir la Epift. ad. Neft. 1. doctrine catholique contre cette nouvelle héréfie; & ce fut p.C. Eph. c. 18. fans doute par fon ordre, que S. Leon, alors archidiacre. de l'églife Romaine, en chargea Jean Caffien, qui étoit plus propre qu'aucun autre à cet ouvrage, parce qu'il étoit trèsfçavant dans la théologie, & que d'ailleurs il entendoit parfaitement le grec & avoit demeuré long-tems à Conftantinople. Ayant achevé fes conférences depuis quelque tems, il comptoit de demeurer dans le filence; mais il ne put réfifter à la prière de S. Leon. Il compofa donc un traité de l'Incarnation, divifé en fept livres. Dans le premier il rap-. porte la plupart des héréfies contre ce mystére: puis il parle des Pelagiens dont il prétend que les principes ont donné lieu à l'erreur de Neftorius. Car, dit-il, croyant que l'homme par fes propres forces peut être fans péché, ils jugent de même de Jefus-Chrift qu'il n'étoit qu'un pur homme; mais qu'il a fi bien ufé de fon libre arbitre, qu'il a évité tout péché qu'il n'eft venu au monde que pour nous donner l'exemple des bonnes œuvres : qu'il eft devenu Chrift après fon baptême, & Dieu après fa réfurrection. Ce n'eft pas toutefois ce que difoit Neftorius car il difoit expreffément que le Verbe divin avoit été uni à l'homme dès le fein de Marie: la comparaifon de fainte Elifabeth le fait voir manifeftement, & fon erreur ne confiftoit que dans la maniére de l'union. Auffi Caffien attribue l'erreur qu'il rapporte, à Leporius, dont il raconte fommairement l'hiftoire & la rétractation. Sup. liv. xxiv.n. Dans le fecond & le troifiéme livre, il prouve que Jefus- 49. Christ eft Dieu & homme, & que la Vierge doit être appellée mere de Dieu Theotocos, non feulement Chriftotocos. Dans le quatrième, il s'attache à montrer par l'écriture l'unité de Jefus-Chrift: il continue dans le cinquième à montrer qu'elle eft réelle & non pas morale, & réfute plufieurs propofitions de Neftorius. Dans le fixième, il infifte fur le fymbole d'Antioche, fuivant lequel Neftorius avoit été bap tifé. Dans le dernier, il apporte les autorités des peres grecs & latins, particuliérement de faint Chryfoftome fon maître; & finit par une exhortation touchante à l'églife de Constantinople. Il fuppofe toujours que Neftorius y préfide comme évêque; ce qui fait voir qu'il a achevé cet ouvrage avant fa dépofition & le concile d'Ephèse.

Tome IV.

Pp

Serm. 4. n. 3.4.

Serm. 5. n. 5.

AN. 430.
XIV.

Lettres du pape
S. Celeftin contre

Neftorius.

p. 1. conc. Eph. c.

17. Mem.

Garn. p. 69.

Epift. ad Neft. c.

18.

nov. col. p. 379.

[ocr errors]

Neftorius ne recevant point de réponse du pape lui avoit écrit une feconde lettre par Valére chambellan de l'empereur qui fait mention de plufieurs lettres précédentes au fujet de Julien & des autres Pelagiens. Il prenoit ce prétexte, comme dans la premiére, pour parler des autres prétendus hérétiques, qui combattoient,. felon lui, le mystére de l'Incarnation, & qui étoient en effet les catholiques. Enfin le pape S. Celeftin ayant reçu par le diacre Poffidonius la lettre de S. Cyrille, affembla un concile à Rome vers le commencement du mois d'Août 430, où les écrits de Neftorius furent examinés & comparés avec la doctrine des peres. Le Fragm. ap. Balu pape y rapporta des autorités de S. Ambroife, de S. Hilaire & de S. Damafe: après quoi la doctrine de Neftorius fut condamnée, & S. Cyrille chargé de l'exécution du jugement. De ce concile le pape écrivit fept lettres de même date; la premiére à S. Cyrille, la feconde à Neftorius, la troifiéme au clergé de Conftantinople, la quatriéme à Jean d'Antioche, la cinquième à Rufus de Theffalonique, la fixiéme à Juvenal de Jérufalem, la feptiéme à Flavien de Philippes. C'està-dire, aux évêques des plus grands fiéges de l'empire d'Orient. Toutes ces lettres font datées du troifiéme des ides d'Août, fous le treiziéme confulat de Théodofe & le troifiéme de Valentinien, c'est-à-dire l'onzième d'Août 430: & le diacre Poffidonius en fut chargé, pour les porter à faint Cyrille, qui devoit enfuite les faire tenir à ceux à qui elles étoient 1. p. conc. Eph.c. adreffées. Dans la lettre à S. Cyrille, le pape loue fon zèle & fa vigilance, & lui déclare qu'il eft entiérement dans fes fentimens touchant l'Incarnation : que fi Neftorius perfifte dans fon opiniâtreté, il faudra le condamner; mais qu'il faut tenter auparavant tous les moyens de le ramener. Donc, ajoutet-il, tous ceux qu'il a féparés de fa communion, doivent fçavoir qu'ils demeurent dans la nôtre : lui-même ne peut avoir déformais de communion avec nous, s'il continue de combattre la doctrine apoftolique. C'eft pourquoi vous exécuterez ce jugement par l'autorité de notre fiége, agiffant à notre place & en vertu de notre pouvoir : enforte que fi, dans l'efpace de dix jours, à compter depuis cette admonition, il n'anathématise en termes formels fa doctrine impie, & ne promet de confeffer à l'avenir touchant la génération de JesusChrist notre Dieu la foi qu'enseigne l'églife Romaine, & votre églife, & toute la chrétienté; votre fainteté pourvoie auffi-tôt

25.

à cette églife, c'est-à-dire, à celle de Conftantinople, & qu'il fçache qu'il fera abfolument féparé de notre corps.

18.

AN. 430.

Dans la lettre à Neftorius, il marque comme il a été trom-p.conc. Eph. pà pé dans la bonne opinion, qu'il avoit conçue de lui fur fa réputation. Il dit qu'il a lu fes lettres & les livres qu'il lui a envoyés, & qu'il a trouvé fes opinions touchant le Verbe divin, contraires à la foi catholique. Parlant des Pelagiens, il dit: Quant à ces hérétiques fur lefquels vous nous avez p. 360. E. confulté, comme fi vous ne fçaviez pas ce qui s'eft paffé, ils ont été juftement condamnés & chaffés de leurs fiéges. Ce qui nous étonne, c'eft que vous fouffriez des gens qui ont été condamnés pour nier le péché originel, vous qui le croyez fi bien, comme nous avons lu dans vos fermons. Les contraires ne s'accordent jamais fans donner du foupçon. Et pourquoi demandez-vous ce qui s'eft paffé ici, puifqu'Atticus votre prédéceffeur nous a envoyé des actes contr'eux? Pourquoi Sifinnius de fainte mémoire ne s'en eft-il point infor'mé, finon parce qu'il fçavoit qu'ils avoient été justement condamnés fous Atticus? Enfin il conclud ainfi : Sçachez que fi vous n'enseignez touchant Jefus-Chrift notre Dieu ce que tient Rome, Alexandrie & toute l'églife catholique, ce que la fainte églife de Conftantinople a tenu jufques à vous ; & fi dans dix jours, à compter depuis cette troifiéme monition vous ne condamnez nettement & par écrit cette nouveauté impie, qui veut féparer ce que l'écriture joint, vous êtes exclus de la communion de toute l'églife catholique. Nous avons adreffé ce jugement par le diacre Poffidonius, avec toutes les piéces, à l'évêque d'Alexandrie afin qu'il agiffe à notre place, & que notre ordonnance foit connue à vous & à tous nos freres.

19. c. 20.

La lettre au clergé & au peuple de Conftantinople eft p. 1. conc. Eph. is pleine d'exhortations à demeurer fermes dans la foi catholique, & de confolation pour ceux que Neftorius perfécutoit. Le pape y déclare nulles toutes les excommunications prononcées par Neftorius, depuis qu'il a commencé à enfeigner fes erreurs. Il ajoute, que ne pouvant agir en perfonne à cause de l'éloignement, il a commis à fa place S. Cyrille: puis il met la fentence qui termine la lettre précédente. La lettre à Jean d'Antioche contient en fubftance les mêmes chofes : la condamnation de Neftorius, s'il ne fe rétracte dans dix jours, & la nullité des excommunications ou des dépofitions

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