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AN. 431.

teté, pour avertir le très-pieux Neftorius de fe trouver à ce 22. Juin. faint concile. Il répondit: Je verrai, & fi j'y dois aller, j'iSup. n. 36. rai. Les trois autres évêques qui avoient été députés avec lui, fçavoir Athanafe de Parale, Pierre des Camps, & Paul de Lampe, rendirent le même témoignage. Flavien évêque de Philippes dit: Que quelques évêques aillent encore l'avertir de fe trouver au concile. On en députa trois, fçavoir, Théodule d'Elufe en Paleftine, Anderius de Cherfonèfe en Crète, & Théopempte de Cabafe en Egypte. On y joignit Epaphrodite, lecteur & notaire d'Hellanique évêque de Rhodes, & on les chargea d'une monition par écrit, qui faiP. 456. D. foit mention de celle du jour précédent. Quand ils furent de retour, le prêtre Pierre dit: Puifque les pieux évêques, que le faint concile avoit envoyés, font préfens, nous les prions de déclarer quelle réponse ils ont reçue. L'évêque Théopempte dir: Nous avons été à la maifon du très-pieux Neftorius; & voyant quantité de foldats avec des bâtons, nous avons prié qu'on l'avertit: mais ils nous en ont empêché, en difant: Il eft en particulier, il repofe, & nous avons ordre de ne laiffer, entrer perfonne pour lui parler. Nous avons dit: Il eft impoffible que nous retournions fans réponse car le faint concile lui envoie une monition, pour l'inviter à s'y trouver. Quelques-uns de fes; clercs étant for tis nous ont dit la même chofe que les foldats. Et comme nous infiftions en demandant réponse, le tribun Florentius, qui accompagne le comte Candidien, eft forti,& nous a fait demeurer, comme nous allant fatisfaire. Nous avons attendu ; enfuite Florentius étant forti avec les clercs de Neftorius, nous a dit: Je n'ai pu le voir; mais il m'a mandé de vous dire que, quand tous les évêques feront affemblés, il fe trouvera avec eux. Nous l'avons pris, à témoin, lui, tous les foldats & les clercs, & nous nous fommes retirés, Les deux autres évêques députés certifiérent ce rapport. Ces folDalin. p. 562. E. dats par qui Neftorius fe faifoit garder, lui étoient donnés par le comte Candidien.

Epift. Cyr. ad

P. 547. B.

Flavien, évêque de Philippes, dit: Pour ne rien omettre de la procédure, eccléfiaftique, puifqu'il eft clair que le trèspieux Neftorius étant averti hier & aujourd'hui, n'a point comparu, il fera cité. une troifiéme fois par Anyfius, évêque de Thèbes, Domnus d'Oponte, Jean d'Hephefte & Daniel de Darne. Ils y allérent effectivement, avec Anyfius

notaire & lecteur de Firmus de Cappadoce, qui portoit une AN. 431. monition par écrit en ces termes: Par cette troifiéme cita- 22. Juin. tion, le très-faint concile obéiffant aux canons, appelle votre piété, vous accordant ce délai avec patience. Daignez donc venir au moins à préfent, pour vous défendre des dogmes hérétiques, que l'on vous accufe d'avoir propofés publiquement dans l'églife; & fçachez que, fi vous ne vous préfentez, le faint concile fera obligé de prononcer contre

• vous felon les canons.

Quand ils furent revenus, le prêtre Pierre les pria de faire leur rapport. Jean évêque d'Hephefte, dans l'Auguftamnique en Egypte, dit: Suivant les ordres de votre piété, nous avons été au logis du très-pieux Neftorius, & nous avons trouvé devant la porte quantité de foldats avec des bâtons. Nous avons prié qu'on nous laiffâat demeurer fous le portail, ou qu'on l'avertit que nous étions envoyés par le faint concile, avec une troifiéme monition, pour l'inviter avec douceur à y venir. Nous fommes demeurés-là long-tems, fans que les foldats nous permiffent même de nous mettre à l'ombre; au contraire, ils nous fepouffoient rudement, & ne nous faifoient aucune réponse honnête. Nous leur difions: Nous fommes quatre évêques, on ne nous a pas envoyés pour lui faire injure, mais feulement pour l'inviter réguliérement à venir dans l'églife prendre féance au con cile. Enfin les foldats nous ont renvoyés, en difant que nous n'aurions point d'autre réponse, quand nous demeurerions jufques au foir à la porte de la maifon. Et ils ont ajouté, que c'étoit pour cela qu'ils y étoient, pour ne laiffer entrer perfonne de la part du concile, & que Neftorius leur avoit donné cet ordre. Les trois autres évêques certifiérent ce rapport.

1.

XXXIX. Examen de la

doctrine.

P.

Juvenal de Jérufalem dit : Quoique trois monitions fuffifent, fuivant les loix de l'églife, nous fommes prêts d'en faire une quatrième au révérendiffime Neftorius. Mais puifqu'il 460.C. a mis autour de fa maifon une troupe de foldats, qui ne permettent pas d'en approcher, il eft clair, que c'eft le reproche de fa confcience, qui l'empêche de venir au concile. Il faut donc paffer outre, fuivant l'ordre des canons ; & pourvoir à la confervation de la foi. Qu'on life premiérement l'expofition de Nicée: afin que, lui comparant ce qui a été avancé touchant la foi, on puifle approuver ceux qui s'y trou

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veront conformes, & rejetter ceux qui ne s'y accorderont 22 Juin; pas. On lut le symbole de Nicée; puis le prêtre Pierre dit: Nous avons entre les mains une lettre du très-faint archevêque Cyrille, écrite au révérendiffime Neftorius, pleine de confeils & d'exhortations; fi votre fainteté l'ordonne, je la lirai. Acace de Melitine demanda qu'elle fût lue, c'étoit la feconde lettre de S. Cyrille à Neftorius, qui commence ainfi: J'apprens que quelques-uns me calomnient. Après qu'elle eut été lue, S. Cyrille dit: Vous avez oui ma lettre je ne. crois pas m'y être écarté de la foi catholique & du fymbole de Nicée; je vous prie d'en dire votre sentiment.

P. 461. 4.
Sup. n. 8.

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> Juvenal de Jérufalem dit: Après la lecture du fymbole de Nicée & de la lettre du très-faint archevêque Cyrille, l'un & l'autre fe trouve conforme je m'accorde à cette fainte doctrine, & je l'approuve. Firmus de Céfarée en Cappadoce dit, s'adteffant à S. Cyrille: Votre fainteté a expliqué plus en détail ce que le faint concile de Nicée avoit dit en abrégé, & vous nous l'avez rendu plus fenfible. C'est pourquoi je n'y trouve rien d'équivoque : tout s'accorde parfaitement, il n'y a aucune nouveauté. Ainfi j'y confens recevant les fentimens des faints évêques mes peres. Memnon d'Ephèse Théodote d'Ancyre, Flavien de Philippes, dirent en substance la même chofe: ce dernier non feulement en fon nom, mais au nom de Rufus de Theffalonique, & de tous les évêques d'Illyrie, qu'il affura être dans la même foi, Acace de Melitine, Iconius de Crète, Helladique de Rhodes, Pallade d'Amafée, & la plupart des autres évêques opinérent de même, chacun en particulier, jufques au nombre de cent vingtfix, difant en diverfes paroles la même chofe; qu'ils trouvoient la lettre de S. Cyrille conforme au fymbole de NiP. 492. E. ·cée, & en approuvoient la doctrine. Tous les autres évêques qui n'avoient pas opiné en particulier, témoignérent être du même avis. Alors Pallade d'Amafée dit : Il est dans: l'ordre de lire auffi la lettre du révérendiffime Neftorius, dont le révérendiffime prêtre Pierre a parlé au commencement, pour voir fi elle s'accorde à la foi de Nicée. On lut la feconde qui commence: Je ne m'arrête pas, aux injures de votre merveilleufe lettre. Après qu'elle eut été lue, S. Cyrille demanda au concile ce qu'il en penfoit. Juvenal de Jérufalem dit: Elle ne s'accorde point du tout avec la foi de Nicée. J'anathematife ceux qui croient ainfi: cette doctrine eft éloignée de la

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foi catholique. Flavien de Philippes dit : Tout le contenu de la lettre qui a été lue, combat entiérement la foi de Nicée 22 Juin. & nous jugeons ceux qui croient ainfi étrangers de la vraie foi. Firmus de Cappadoce dit: Il s'eft couvert au commencement d'une apparence de piété ; mais dans la fuite du difcours il n'a pu cacher fa penfée, & a montré à découvert qu'il ne s'accorde, ni avec la foi de Nicée, ni avec la let tre de l'archevêque Cyrille.

Acace de Melitine s'étendit un peu plus que les autres, & dit : La lettre de Neftorius a fait voir que ce n'eft pas fans fujet qu'il a craint de venir au concile. Il fçait en fa confcience qu'il a falfifié les divines écritures, & paflé les bornes des peres ; & de-là vient cette crainte qui l'oblige à environner fa maifon de foldats. Car fa lettre fait voir clairement, qu'il a ôté les paroles que le fymbole de Nicée & les faints évêques ont employées en parlant du Fils unique de p. 499. Dieu, afin de n'attribuer l'Incarnation qu'à la feule chair : en difant, que la naiffance & la mort ne conviennent fimplement qu'au temple de Dieu. En quoi il a impofé à l'écriture: comme fi elle n'attribuoit la naiffance & la fouffrance qu'à l'hu manité, & non à la divinité. Acace veut dire que, Neftorius: femble nier la génération éternelle du Verbe. Il continue: Il a aufli calomnié les lettres de Cyrille, comme fi elles difoient que Dieu eft paffible, ce que ni lui ; ni aucun autre catholique n'a fongé à dire. Et il a fait voir par-tout, qu'il ne confeffe l'unité de Dieu avec la chair que de nom feulement, & qu'en effet il la nie entiérement. Il s'eft con vaincu lui-même d'avoir employé une doctrine étrangère, en difant qu'il vient d'éclaircir les dogmes. Tout cela étant élois gné de la vérité & plein d'impiété, j'y renonce, & m'éloigne de la communion de ceux qui parlentiainfi..

, con

Les autres évêques opinérent dans le même fens damnant la lettre de Neftorius, comme contraire au fym bole de Nicée ; & après que trente-quatre eurent opiné tous s'écriérent enfemble: Celui qui n'anathématife pas Nefto tius, foit anathême. La foi orthodoxe. l'anathématifele p. 501. B. faint. concile l'anathématife. Qui communiqué à Neftorius, foit anathême. Nous anathématifons tous la lettre & les dogmes de Neftorius. Nous anathématifons tous l'hérétique Neltorius. Nous anathématifons tous ceux qui communiquent à Neftorius. Nous anathématifons la foi impie de Nestorius.

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Toute la terre anathématife fa religion impie. Qui ne l'a22.Jain, nathématife pas, foit anathême. Puis ils ajoûtérent : Qu'on life la lettre du très-faint, évêque de Rome. Juvenal dit : Qu'on life auffi la lettre que le très-faint archevêque de Sup.. 14. Rome Celeftin a écrite touchant la foi. Le prêtre Pierre lut la traduction grecque de la lettre du pape S. Celeftin à Neftorius; puis il ajouta : Notre très-pieux évêque Cyrille a écrit en conformité de cette lettre, & nous avons la fienne entre les mains; nous la lirons, fi vous l'ordonnez. Flavien de Philippes dit : Qu'on la life auffi, & qu'on l'infére aux actes.

XL.

tre Neftorius.

1

Le prêtre Pierre lut la troifiéme lettre de S. Cyrille à NefDépofitions con- torius, qui eft la lettre fynodale avec les douze anathemes; puis il ajouta: Ces lettres de Celeftin & de Cyrille ont été Sup, n. 21, envoyées & rendues à Neftorius par les évêques ThéopemP.504. pte, Daniel, Potamon & Macaire. Je demande que Théo

pempte & Daniel, qui font ici préfens, foient interrogés fur ce fujet. Flavien de Philippes dit: Qu'ils déclarent s'ils ont Sup. n. 29. rendu les lettres. Théopempte évêque de Cabase dit : Nous allâmes à la cathédrale un jour de dimanche comme on célébroit l'office, & nous rendîmes ces lettres à Neftorius en préfence de tout le clergé, & prefque de tous les illuftres. Daniel évêque de Darne dit la même chofe. Flavien de Philippes dit: Satisfit-il aux lettres ? Il nous dit, reprit Daniel, de revenir le lendemain le trouver en particulier: mais quand nous y allâmes, il nous ferma les portes, & ne daigna pas nous répondre. Théopempte ajouta : Après avoir pris ces lettres, il y fatisfit fi peu, qu'il fit dans l'églife des difcours encore pires que devant, & continue jufques à préfent.

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Fidius évêque de Joppé dit : Qu'il perfévére encore aujourd'hui dans la même doctrine, les évêques Acace & Théo dote, , qui font ici, le peuvent dire. Ils ont eu des entreSup. n. 34. tiens avec lui, jufques-là que l'un d'eux fut en péril. Nous les prions & les conjurons par les faints évangiles, qui font préfens, de dépofer dans ces actes ce qu'ils ont oui dire à Neftorius même depuis trois jours. S. Cyrille dit: Puifqu'il ne s'agit pas d'une affaire de peu d'importance, mais de la plus capitale de toutes, je veux dire de la vraie foi en Jes fus-Chrift; il eft raisonnable que les évêques Théodote & Acace, pieux & fincéres comme ils font, difent ce qu'ils ont oui à Ephèfe. Théodote d'Ancyre dit: Je fuis affligé pour

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