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rieur du royaume par l'extinction du Calvinisme, en protégeant le commerce, les arts, les sciences, &c. On connoit les grands événemens de cette guerre terminée glorieusement par la paix de Rif wik. Au commencement de ce fiécle l'Europe de nouveau conjurée contre nous en fufcita une nouvelle, où les prof. pérités & les adversités n'altérerent jamais cette égalité d'ame qui fit le caratere de Louis le Grand: vainqueur des obftacles & de fes ennemis, il affûra à fon petit-fils la poffeffion de la Monarchie Espagnole, & termina par ce grand événement le regne le plus long & le plus glorieux qu'eût encore eû la France. Celui de fon augufte Succeffeur prépare à nos defcendans de nouveaux sujets d'admiration.

On voit par cette courte expofition de la fuite de notre Hiftoire, combien, furtout depuis deux cens ans, elle eft liée

avec celle de nos voifins, & par conféquent qu'il faut avoir au moins quelque teinture de ce qui s'eft paffé chez eux, pour mieux connoître l'état de notre Monarchie.

Hiftoire Ec

- L'Hiftoire Eccléfiaftique n'étant pas cléfiaftique. d'une égale néceffité pour toutes les conditions, les perfonnes qui ne fe trouveroient point obligées par état d'en acquérir une connoiffance profonde, pourroient se borner à l'Hiftoire du Nouveau Teftament, aux Mœurs des Chrétiens, à l'Abrégé de M. Dupin, & aux Diễ cours de M. Fleuri fur l'Hiftoire Eccléfiaftique, fe réfervant à confulter fa grande hiftoire fur les faits que l'on voudra approfondir. Par-là on apprendroit d'un côté l'ordre & l'enchaînement des événemens, & de l'autre on auroit des notions exactes des principaux points du Dogme, de la Morale & de la Difcipli

Paralleles.

logiques font du reffort des gens du mé-
tier, mais l'efprit de la Religion eft de
tous les états, & rien n'eft plus impor-
tant que
d'être convaincu
par les mo-
numens de l'Histoire qu'il s'est toujours
confervé fans variation dans l'Eglife Ro-
maine, & que les fociétés qui s'en font
féparées ne peuvent montrer les mêmes
caracteres de vérité & d'autorité visible.
Les cinq derniers chapitres de la fecon
de Partie de l'Hiftoire univerfelle par M.
Boffuet en portent les preuves jufqu'à la
démonstration, pour tout efprit qu'une
fauffe Philofophie,& plus encore, la cor-
ruption du cœur n'a point aveuglé.

Enfin
pour n'omettre rien de ce qui
peut contribuer à rendre utile l'étude de
l'Hiftoire, tant ancienne que moderne,
lorsqu'on rencontre dans la premiere des
morceaux intereffans, & des événemens
qui ont une grande conformité avec les
faits plus récens, on pourroit s'exercer

à en faire la comparaison, Celle du fié-
cle d'Auguste, par exemple, avec le fié-
cle de Louis le Grand. L'Hiftoire de
Charles XII. que nous a donné M. de
Voltaire, avec celle d'Alexandre par
Quinte-Curce, on apprendroit par ces
paralleles à juger fainement & du mérite
du Héros, & de celui des Hiftoriens.
Comme j'écris principalement en faveur
des jeunes gens, ils ne feront peut-être

pas
fâchés que je leur en propose un ef.
fai c'eft le parallele de la conjuration
de Catilina contre Rome,écrite par Sal-
lufte, avec la conjuration des Espagnols
contre Venise en 1618. dont l'Abbé de

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S. Réal nous a donné l'hiftoire.

Les entreprises formées par un petit Exemple, nombre de perfonnes pour renverser un État établi fur de folides fondemens, affermi par une longue fuite de profpérités, & pour changer la forme d'un

gou

fieurs fiécles, font fi rares, que lorfque deux d'entr'elles préfentent des traits d'u ne conformité marquée,il est avantageus de les faifir & de les comparer ensemble fi l'on veut étudier l'Hiftoire avec fruit. La différence des tems, des lieux, du caractere des hommes qui les ont imagi nées ou conduites, celle du génie & des mœurs des peuples chez qui elles font arrivées, peuvent apporter de la variété dans les moyens, fans en répandre que très-peu fur l'objet principal. Ce font toujours les mêmes paffions qui animert & qui remuent les chefs de parti, la vergeance ou l'ambition: la diffimulation, l'audace, la cruauté ne marchent qu'avec fubordination & au gré de ces deur motifs principaux.

Quoiqu'on ne puiffe pas dire à tous égards qu'un confpirateur choisisse pour modéle un autre chef de parti qui l'a précédé, il arrive néantmoins que les

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