heurs autres phénomenes électriques. Cette efpece d'électricité, fi long-tems méconnue qui fe préfenta par le moyen de l'appareil dont nous parlons, étoit réellement négative. Plufieurs années après, M. Haufen, profeffeur à Leipfick, & M. Boze, profeffeur de phyfique à Wittemberg, fubftituerent, au tube dont ons fe fervoit, un globe de verre (1) qu'ils firent tourner l'un horizontalement & Pautre verticalement, par le moyen n d'une roue plus ou moins grande, qui donnoit à la rotations une viteffe proportionnée.

h29 Quoique l'électricité produite par le foufre, ou celle produite par le verre, fuffent réellement bien différentes, on les confondoit dans les tems dont nous parlons; & ce ne fut qu'en 1733, que M. Dufay découvrit le caractere diftinctif de l'électricité réfineufe ou électricité négative, & de l'électricité vitrée ou pofitive. La premiere eft produite par les réfines, la feconde par le verre. « Le caractere de ces deux électricités, dit-il, eft de fe repouffer elles-mêmes & de s'attirer Pune l'autre. Ainfi un corps de l'électricité vitrée repouffe tous les autres corps qui pof

(1) Hauxbée avoit bien avant eux employé un globe de verre, mais ce n'étoit que pour des expériences particulieres, princi palement pour l'électricité dans le riide:

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fedent l'électricité vitrée, & au contraire il attire tous ceux de l'électricité réfineufe. Les réfineux pareillement repouffent les réfi, neux & attirent les vitrés. Raube, Dès le milieu de l'année 1747, Franklin prouva la réalité de la diftinction des électricités pofitive & négative. La découverte de M. Dufay fut beaucoup généralisée, & il fut demontré que l'électricité négative peut être produite par le verre & l'électricité pofitive par les matieres réfineuses; la furface des corps électriques & celle du frottoir, contribuant infiniment à la production de ces effets. Au commencement de 1752, M. Kinnerfley fit des expériences concluantes fur l'électricité négative. Le pere Beccaria par fes expériences a beaucoup concouru à en confirmer la réalité, ainfi que M. le Roi Elle ne fut néanmoins admife, foit alors foit dans la fuite, que par un petit nombre de phyficiens. M. Symmer en 1759 par fes expériences fur la foie noire & fur la foie blanche, répandit un nouveau jour fur cette matiere.loping as it sup

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Tel étoit l'état de la fcience, lorfqu'en 1777 l'académie de Lyon propofa pour prix le fujet fuivant quelles font les maladies, qui dépendent de la plus ou moins grande quantité de fluide électrique dans le corps humain,

&quels fonts les moyens de remédier aux unes & aux autres ? Le Mémoire que j'envoyai au concours fut couronné; ainfi que celui d'un habile médecin étranger. J'y traitai avec affez d'étendue de l'électricité négative foit en elle-même, foit fur-tout relativement au corps humain. C'étoit pour la premiere fois qu'un corps de doctrine paroiffoit fur cet objet, fur lequel l'attention paroît s'être fixée depuis cette époque. Nous reviendrons bientôt fur cet objet après nous être occupés des machines électriques. 29orojo zgr

39 Une machine électrique à rotation mais avec un globe de foufre, eft une machine électrique négative de forte que fi aux anciennes machines électriques on ôte le globe ou le cylindre de verre, pour y fubftituer un globe de foufre ou un cylindre de foufre, la machine de pofitive devient négative. Depuis que les machines électriques à difque de verre ont été imaginées, j'en ai fait à difque ou plateau de maftic; ce font des machines électriques négatives. De façon que fi, fans presque rien changer à la fig. 1, planche I, on fuppofe que le plateau circulaire F, G, Heft de maftic, on aura une machine électrique négative ou en moins.

4. Depuis que M. Canton a découvert que l'électricité négative étoit produite par

le verre, dont la furface eft brute & raboteufe, on a fait des globes & des plateaux de glace dépolis qui donnent une électricité négative. M. Speudler a très-bien réuffit à Coppenhague: on peut voir fes lettres fur l'électricité, & ce qu'en dit auffi M. Wilcke (+). Les cylindres de bois bouillis dans l'huile de graine de lin, que le P. Ammerfin, minime, a imaginés, électrifent pofitivement ou négativement, felon que le frottoir eft de foie ou de laine, &c. En général, il est prouvé par les découvertes de MM. Canton, Wilfon, Bergmann, &c. que les différentes efpeces d'électricités pofitive & négative, dépendent de la furface des corps électriques & de celle du frottoir.popola, Su

5°. Mais fans avoir recours à un difque réfineux ni aux moyens précédens, on peut rendre négative une machine électrique ordinaire, comme celle de la figure 1, planche 1. Il fuffit pour cet effet d'ôter les couffins L L, L, L, & den fubftituer d'autres qui foient ifolés, & d'ajouter enfuite au conducteur M une chaîne qui communique avec le réservoir commun, ainfi que nous le dirons plus bas.

6°. Pour rendre l'électrifation plus commode, on a imaginé des machines qui font

*(*) Differtatio de electricitatibus, contrariis

à volonté pofitive & négative. M. Nairne en a exécuté une à globe, dont le couffin ou frottoir eft placé fur une colonne de verre. Elle a deux conducteurs, dont l'un communique avec le couffin & l'autre avec le globe. Lorsqu'on veut obtenir l'électricité négative, on place fur le conducteur mis devant le globe une chaîne qui touché le plancher. Pour avoir au contraire l'électricité pofitive, on n'a qu'ă transporter la chaîne à l'autre conducteur (1). རལ་ ང 7°. Depuis l'invention des machines électriques à plateati de verre, M. l'abbé Mufnier, profeffeur de philofophie à Paris, préfental à l'académie des fciences une machine à difque ou plateau de glace, ayant quatre couf fins fupportés par des colonnes de verre. Par ce moyen, i fe procuroit l'électricité négative, & enfuite l'électricité pofitive; lorfqu'il le jugeoit à propos, à peu près comme dans la machine précédente. Cette machine ayant paffé entre mes mains après la mort de M. l'abbé Mufnier, j'ai en occafion de l'examiner de près. Un détail plus étendu feroit ici abfolument inutile. M. le Roi a fait enfuite à cette machine des changemens commodes, qui confiftent à faire fupporter par ún feul pilier de verre, deux couffins mobiles

(1) Quvr, de Franklin, tom. I, pag. 3074