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CHAPITRE IV.

"De l'électricité négative.

LELECTRICITÉ négative, l'électricité en moins ou par défaut, font des expreffions fynonymes, de même que de même que celles d'électricité en plus ou par excès. Long-tems l'existence de l'électricité négative a été combattue, mais à préfent le grand nombre des phyficiens, déterminés par une multitude d'expériences péremptoires, paroiffent l'avoir admis; & on doit convenir qu'il n'eft pas poffible de résister à l'évidence de celles que nous avons rappórtées en divers endroits de cet ouvrage, principalement dans la premiere fection de la feconde partie, & de celles que nous allons expofer dans le cours de ce chapitre.

Pour électriser négativement, c'est-à-dire, pour dépouiller un homme entier d'une partie de fon électricité naturelle, il y a plufieurs manieres; une des plus faciles eft la fuivante. Afin de me faire entendre plus clairement, & qu'il n'y ait aucune difficulté prise du côté de la machine, je fuppofe que la machine électrique négative soit à globe de foufre, ou à plateau de maftic, & faite

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à l'ordinaire avec un conducteur ifolé. Si la perfonne qu'on veut électrifer ainfi, monte. fur un ifoloir & touche le conducteur avec la main, ou bien par le moyen d'une tige de communication. Dans ce cas, elle fera électrifée négativement, ainfi que le conducteur & le globe ou plateau négatif qui *font tous en contact; elle fera donc dépouillée du fluide électrique dans toute l'ha bitude de fon corps.

* "Autour de cette perfonne eft une atmofphere privée de fluide électrique; car fi cette atmosphere n'étoit pas réellement dans le rinême état de dépouillement, elle le deviendroit bientôt par fon contact avec un corps électrifé négativement, comme le corps humain le devient par fon contact avec le conducteur négatif. Cette atmosphere étant com* pofée de différentes couches, celles-ci feront d'autant plus privées de fluide électrique, qu'elles feront moins éloignées du corps humain ifolé : de telle forte qu'on peut dire que l'intensité du dépouillement eft en raison inverfe de la diftance au corps électrifé négativement. Cette loi eft réciproquement vraie pour les atmospheres électriques pofitives; & ce qu'on dit des unes, doit s'entendre des autres en fens contraire.

Si on fe fert d'une machine électrique ordi

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naire, & qu'on veuille la rendre négative de pofitive qu'elle étoit, on fuivra pour cet effet, le procédé que nous avons indiqué en parlant des machines négatives. On ôtera les couffins pofitifs; on mettra enfuite,. la colonne de verre qui ifole les couffins, 2% le manivelle à manche de verre ou de bois préparé, 3°. une longue chaîne, qui, par une de fes extrémités traînera par terre,& par l'autre fera accrochée au conducteur. Ces difpofitions étant faites, on aura foin d'isoler la perfonne à électrifer, & de la mettre en contact ou en communication avec les couffins. Si la machine eft pofitive & négative, en même-tems, on fera communiquer la perfonne à électriser avec le conducteur négatif, le conducteur négatif n'étant plus ifolé par le tranfport de la chaîne, ainfi que nous Pavons expliqué.m ponpakk

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Comme l'électricité négative n'est pas encore auffi connue qu'elle mérite de l'être, & que plufieurs ont de la peine à fe familiarifer avec l'idée qu'elle préfente, nous prouverons par l'expérience que dans le procédé indiqué la perfonne qu'on électrise négativement eft réellement dépouillée d'une partie de fon fluide électrique, se mila zuers Le feu eft également répandu dans tous les corps, néanmoins on peut, par divers

procédés, augmenter on diminuer la quantité des parties ignées qui font dans les différens corps. Ce qu'on vient de dire du feu doit s'entendre du fluide électrique cette égale quantité de feu électrique qui fe trouve dans tous les corps, eft appelée électricité naturelle des corps, & on dit alors qu'ils font électriques par égalité. Si on augmente cette quantités de fluide électrique dans des corps, ils font appelés corps électrifés en plus ; fi on la diminue, ils font nommés corps électrifés en moins ici le fluide électrique eft raréfié, là ileftcondenfé; toutes les fois qu'on ôte quelques degrés qui forment cette quantité, on électrife négativement fi on ajoute de nouveaux degrés à ceux qui y étoient naturellement, on électrife pofitivement. En augmentant ou en diminuant fucceffivement le nombre de ces degrés, on augmente ou on diminue dans le même rapport l'électricité pofitive ou négative.upta nora the

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Mais, de même qu'on ne peut jamais parvenir à un maximum entier, on ne peut jamais, obtenir un minimum abfólu. Il en eft de même du feu; il n'eft pas poffible d'avoir un fouverain degré de chaleur ni de froid, nous n'aurons jamais, quoiqu'on faffe, que des quantités relatives. J'ai cru être obligé de faire cette remarque, parce que des per

fonnes avoient penfé qu'on pouvoit dé pouiller entiérement un homme de fon feu électrique. On ne peut que priver les corps d'une partie de leur électricité naturelle. L'électricité négative ne dépouille pas plus les corps de toute la quantité de leur élec tricité naturelle, que l'électricité pofitive, ne. leur ajoute tout le fluide électrique, qu'ils 1 peuvent avoir.

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La maniere d'électrifer que nous avons expofée ci-deffus, s'appelle électrifation négative par bain ; & l'ufage paroît avoir confacré cette dénomination. Lorsqu'on électrife négative ment par bain une perfonne, le plateau de glace & les couffins étant ifolés, le plateau pompe des couffins le fluide électrique, ceux-ci le tirent de l'homme qui communique avec eux. Mais ce dernier ne pouvant à fon tour pomper le fluide électrique d'aucun côté, puifqu'il eft ifolé, il doit être plus ou moins dépouillé du fluide électrique qui lui propre. La chaîne mife au conducteur fert à tranfmettre au réfervoir commun la ma tiere électrique que la glace a tirée des couffins & de l'homme.

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L'expérience la plus convaincante prouve ce qu'on vient d'établir. Qu'une perfonne ifolée communique avec les couffins, & qu'il n'y ait point de chaîne du conducteur à terre,

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