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celles avec la boule de l'excitateur non-ifolé; 3°. d'ajouter à ce fecond procédé, celui de couvrir la partie malade d'une flanelle & de promener fur cette étoffe le même excitateur, en tirant de divers endroits des étincelles; on peut auffi fur les manches de la vefte tirer les étincelles. Cette troifieme méthode eft plus efficace, ainfi que l'expérience l'a prouvé, probablement parce que la chaleur & la tranfpiration font plutôt excitées. En général j'ai obfervé qu'il eft très-a-propos de tenir toujours couverts les membres paralytiques, ceux qui font affectés de douleurs, &c. Voilà pourquoi, les frictions & les fumigations font fi utiles.

Les rhumatifmes récens font plutôt guéris que lorsqu'ils font invétérés. Ils ont cela de commun avec la plupart des maladies qu'on peut traiter par l'électricité.

S. V.

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De la fciatique, de la goutte & de quelques autres douleurs.

La fciatique eft une maladie dont le principal symptome eft une douleur conftante fouvent continue, dans l'articulation de la cuiffe; dans celle de l'os facrum, avec les os du baffin; dans celle de la cuiffe & de

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la jambe, en suivant le trajet du fascia lata, ce qui arrive le plus fouvent. De là, vient que les malades ne peuvent ni fe tenir de bout, ni marcher & qu'ils boitent, &c.

M. Hiotberg a guéri par l'électricité de la fciatique & de plufieurs autres maladies, dans l'année 1766 (1). M. Lovet a auffi obtenu la guérifon de la fciatique par le moyen de l'électricité (2). M. de Sauvages, dans fa lettre imprimée, à M. Morand, dit qu'ayant employé l'électrisation dans toute fa force, avecde très-bonnes commotions, fur madame le Nain, époufe de l'intendant de ce nom, un des premiers partifans de l'électricité médicale, elle fut bientôt guérie de quelques douleurs fciatiques récentes (3). Arrigoni en rapporte deux observations (4) ; & M. Duboueix affure que les fciatiques les plus opiniâtres ont toujours été foulagées & fouvent guéries par l'électricité (5). M. Mauduit a obtenu de bons effets de l'électricité dans la fciatique, en donnant des boiffons fudorifiques pour porter au-dehors l'humeur déplacée, & en évacuant à propos les ma

>(1) Mémoires de l'Acad. des Sciences de Stockholm, tom, (2) Effai de Lovet. f L

(3) Recueil d'électr, méd. tom. II, pag.452.

(4) Jafi Mecanica, &c. Lodi, 1775.

(5) Journ. de Médec, août, 1782, pag. 136.

lades, lorsque les fymptomes diminuoient, Un homme, dit-il, a hors d'état depuis dix-fept mois de vaquer à fes fonctions étoit affecté aux extrémités inférieures d'une fenfation de froid habituel; il y éprouvoit de fréquentes douleurs; il marchoit lentement & avec peine. L'électricité (par étincellés) procura à ce malade des fueurs abondantes, diffipa les douleurs. & rétablit da facilité de marcher. » M. Syme rapporte un exemple de fciatique guérie par le moyen de l'électricité ; & M. Wefleius en cite deux...

1 M. Lovet a guéri plufieurs maladies qui reffemblent à la goutte, par le moyen de l'électricité. Le célebre M. Ferrein a obtenu quelque fuccès, en électrifant une malade attaquée de rhumatifmes goutteux. M. JeanSchaffer dont nous avons déjà parlé, dans la feconde partie de fon ouvrage intitulé de la médecine pratique, rapporte fept guérifons opérées par l'électricité, dont une partie des malades étoient goutteux & l'autre paralyfés.

Quant à la goutte même, M. Lovet n'a effayé l'électricité que fur des perfonnes qui en étoient légérement attaquées, mais auffi, elles ont été foulagées fur le champ. Dans la thefe de médecine, foutenue à Prague en 1751, on cita le rétablissement des forces

d'un goutteux, privé de l'ufage de fes membres, ainfi que la guérison d'un rhumatisme douloureux. Dans une thefe foutenue à Upfal, le 12 octobre 1744, par M. Zetzell, fous la préfidence de M. de Linné, on affure que des douleurs articulaires ont été diffipées par les étincelles; mais la matiere arthritique fut répercutée, & fit quelquefois naître d'au tres maux dans l'intérieur du corps. « Nous avons eu lieu d'obferver très-fouvent, dit M. Zetzell, des douleurs paffageres à la tête, le vertige, des naufées & des tranchées, dans l'ufage de l'électricité: & ces incommodités cefferent, lorsque l'humeur fe reportoit fur les articulations. On a vu des gens qui, pendant le traitement éléctrique ont éprouvé la néceffité d'uriner fouvent ; d'autres ont eu des fueurs nocturnes très-abondantes, ce qui nous portoit affez à croire qu'avec du tems & un fréquent ufage de l'électricité,pon pourroit dompter un mal auffi opiniâtre : mais nous avons obfervé avec chagrin qu'il revenoit au bout de quelque tems, & que les malades étoient attaqués des mêmes symptomes. De là, il femble évident que la matiere arthritique a éludé l'action de l'électricité. Ces bons effets obfervés dans le commencement de l'électrifation, feulement, & les accidens qui les ont fuivis, prouvent qu'il

falloit faire concourir d'autres remedes avec l'électricité. Bohadsch a rendu les forces à un goutteux, privé de l'ufage de fes membres (1). M. Mauduit a opéré la cure d'un homme qui depuis neuf mois avoit une attaque de goutte qui lui avoit laiffé des nodus dans les articulations & un gonflement dans les genoux avec de vives douleurs. Il marchoitavec beaucoup de peine & ne pouvoit travailler. On l'électrifa pendant deux mois & demi; une fois par jour; les nodus fe diffiperent, les douleurs fe calmerent, les mouvemens revinrent, il marcha librement & put exercer fon métier de cordonnier. Dix-huit mois après la fin du traitement, il n'avoit pas eu de nouvelles attaques (2).

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Long-tems auparavant, M. Quelmalz avoit guéri par la commotion électrique, un homme de quarante ans qui avoit la goutte avec une tumeur au carpe. J'avois il y a deux mois, une douleur de goutte au pied gauche; l'électrisation en deux fois me foulagea totalement pour un mois, dit M. de Sauvages je boitois de nouveau un mois après; autre électrifation qui me diffipa la douleur, & chaque fois une fueur vifqueufe

(1) De utilitate elecrisationis in arte med.

(2) Mém. de la Soc.de Méd, tom. II, pag. 356.

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