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machine de ce genre, j'ai eu le plaifir d'apprendre que M. Moulines en avoit présenté une à l'académie de Berlin. Elle confifte en une cage de laiton ayant à-peu-près dix pouces en carré fur quatre de hauteur. A l'aide des roues & des refforts dont elle eft compofée, elle fait mouvoir horizontalement pendant quatre heures, un plateau ou difque de verre 'de huit pouces de diametre, par un léger changement pratiqué à une des roues, on peut faire marcher le plateau verticalement, &, même à fa place, employer un cylindre de trois pouces de diametre & de cinq pouces de longueur. Quoique la machine dont nous venons de parler ne foit qu'un effai, elle a cependant affez de force pour donner des étincelles, & charger une petite bouteille de Leyde, de maniere à produire une commotion très-fenfible. En lui donnant plus de volume, en augmentant les refforts, les roues & les nombres, on obtiendroit facilement des effets plus confidérables. Ces fortes de machines qui fe meuvent d'ellesmême, peuvent être appelées automates électriques.

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TROISIEME PARTIE.
*ronesiab momeïust ¿

LA derniere partie de cet ouvrage peut être regardée comme un fupplément, dans lequel on trouvera des preuves plus détaillées de quelques vérités dont il a été fait mention dans divers articles de ce traité. Pour ne point lui donner trop d'étendue, on' a dû fe borner à un petit nombre d'affertions qui ont paru l'exiger. A la fin du Mémoire couronné, j'ai dit : « Je crois être le premier » qui ait employé l'électricité négative mé»dicale à la guérifon des maladies, ce que ≫ je puis montrer par des preuves publiques. » Etant alors obligé de me cacher sous le voile de l'incognito, je ne pouvois m'expliquer d'une maniere moins générale, mais je crois qu'il est à préfent néceffaire de juftifier cette efpece de prétention.

Il y a près d'onze ans que les auteurs du journal des favans, firent imprimer dans leur excellent ouvrage, un de mes Mémoires fur l'odontalgie guérie par l'électricité, & l'année fuivante une petite differtation fur l'électricité appliquée à la cécité. Le premier de ces deux opufcules fe trouve dans le

journal des favans, année 1770; fecond cahier de décembre, pag. 487; & le fecond dans celui de l'année 1771, premier cahier de décembre. Dans ces deux ouvrages, je ne propose pas feulement d'électrifer négativement, mais je fais connoître, avec un détail fuffifant, l'appareil propre à électrifer de cette façon, & je rapporte les expériences que j'ai faites par le moyen de l'électricité négative fur plufieurs malades. Comme ce journal n'eft pas entre les mains de tout le monde, il m'a m'a paru à propos de remettre ici fous les yeux du public ces deux Mémoires, qui dans le tems furent non-feulement cités avec éloge par plufieurs auteurs particuliers, par quelques journalistes, mais encore traduits dans des langues étrangeres, dans l'opuscoli fcetti fulle fienze è fulle arti

On verra encore, dans cette partie, des journaux curieux, relatifs à l'influence des changemens de tems produits par les points lunaires, & conféquemment à l'influence de l'électricité de l'atmosphere fur différentes maladies, telles que la manie, les menftrues, les morts fubites par apoplexie ou autres caufes femblables. On n'oubliera pas de dire deux mots de l'influence de l'électricité atmofphérique fur les naiffances; & ce fera par des réflexions fur cette matiere qu'on terminera cet ouvrage,

CHAPITRE PREMIER.

De l'électricité appliquée à l'odontalgie. TOUT ce qui eft utile à l'humanité est un objet bien précieux pour ceux qui cultivent les fciences; leur efprit étant plus éclairé, leur cœur eft auffi plus fenfible: je ne crois pas avancer un paradoxe. C'est à ce titre que j'ai cru à propos de vous faire part d'une nouvelle découverte de phyfique relative au bien de la fociété, à vous Mesfieurs, qui êtes fi diftingués dans la carriere des lettres, & qui prenez un intérêt si vif à tout ce qui peut avoir quelque objet d'utilité.

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Le mal de dents déploie fa furie fur une partie fi condérable du genre humain, fes douleurs font fi aiguës, fi violentes fi cruelles, qu'on ne fauroit trop rechercher de moyens pour enchaîner fa férocité. Je propose donc un nouveau remede, où la théorie & les réflexions m'ont conduit, & dont j'ai reconnu l'efficacité par l'expérience : c'eft dans l'électricité qu'on trouve ce nouveau fecours. On l'a déjà appliquée avec fruit à la guérison de l'hémiplégie, de la para

lyfie, &c. Le fuccès a couronné les travaux de MM. Jallabert, le Cat, de Sauvages, &c. On n'auroit point dû abandonner fi-tôt l'électricité médicale; cette fource eft peut-être plus féconde qu'on ne pense. Ne feroientce point les guérifons de M. Pivati, qui l'auroient fait tomber dans le décri? Quoiqu'il en foit, c'eft aux expériences de M. l'abbé Nollet qu'on doit rapporter l'heureuse idée d'appliquer l'électricité au corps humain. Si P'électrifation augmente la tranfpiration des animaux foumis à cette opération, & même celle des animaux qu'on place feulement auprès des corps électrifés; fi elle accélere le mouvement des fluides dans les tuyaux capillaires, comme cet illuftre phyficien l'a démontré, de quel fecours ne peut-elle point être pour l'économie animale?

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Ces réflexions m'avoient fait penfer depuis quelque-tems, que l'électricité pourroit être une nouvelle efpece d'odontalgique. Les causes de l'odontalgie ou du mal de dents font quelquefois une humeur âcre qui fe jette fur les gencives, d'autrefois la carie qui pourrit l'os. Il y a encore une odontalgie idio-pathique qui dépend d'une fluxion fur les nerfs & les vaiffeaux nourriciers de la dent. D'autres auteurs ajoutent à ces caufes un engorgement féreux. De plus, on a remar

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