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cale femble se ranimer, & qu'un phyficien de province a été appelé dans la capitale, pour conftater plus folemnellement la vertu de l'électricité, je m'eftimerois fort heureux, fi les raifons que j'ai apportées, les obfervations & les expériences que j'ai faites, & les commencemens, ou fi l'on veut, les apparences du fuccès, pouvoient l'engager, ou quelqu'autre, à fuivre ce qu'on n'a pu qu'entreprendre. Dans le grand nombre d'aveugles qui font à Paris, on pourroit trouver des fujets choifis qu'il eft difficile de rencontrer dans les villes de province, & on n'opéreroit que fur ceux qui le font devenus depuis environ trois mois.

CHAPITRE IV.

De l'influence particuliere de l'électricité atmof phérique fur certaines maladies.

DANS le cours de cet ouvrage on a dû voir des observations & des preuves certaines qui établiffoient, de la maniere la moins équivoque, l'influence générale de l'électricité de l'atmosphere fur le corps

humain, foit qu'on le confidere dans l'état de fanté, foit dans celui de maladie. Cette action perpétuelle & variable du fluide électrique de cette maffe d'air qui nous environne, produit dans le corps humain des effets fenfibles qui font exactement en rapport avec elle; de telle forte, qu'avec une certaine habitude d'obferver, on peut, par l'état du corps humain malade ou en fanté, deviner quelle eft la conftitution actuelle de l'électricité de l'atmosphere, & réciproquement. Plein de cette idée, j'ai examiné depuis long-tems quel étoit l'état de l'électricité de l'air, pour le comparer aux changemens qui furvenoient dans les maladies, & aux altérations qu'éprouvoit la fanté des personnes qui fe portoient bien, & j'ai toujours obfervé des variations correfpondantes.

On connoît le systême de l'illuftre M. Toaldo, fur la correspondance de la période des années féches & humides, avec la période des noeuds & de l'apogée de la lune, & fur la probabilité des changemens de tems par les points lunaires. J'ai fait des obfervations fuivies fur ce fujet, & j'ai toujours eu la fatisfaction de voir qu'elles en confirmoient admirablement la vérité ; je dois même déclarer en faveur de la juftice, que les rapports de probabilité que j'ai trouvés, font

encore plus grands que ceux qu'on a an` noncés; peut-être que la proximité de la mer, où a été le lieu de mes obfervations, eft caufe de cette exacte correfpondance. Dans un autre ouvrage que je ne tarderai pas de publier, on verra, d'un coup d'œil, la preuve de ce que j'avance, dans plufieurs tables que je fupprime ici, parce qu'elles groffiroient trop ce volume. Quoi qu'il en foit, j'ajouterai encore, qu'ayant pensé que les changemens de tems qui font relatifs aux révolutions fynodique, anomalistique & périodique de la lune, c'est-à-dire, aux différens points lunaires, pourroient bien auffi être correfpondans aux diverfes variations électriques que l'atmosphere éprouve, j'ai obfervé plufieurs fois l'électricité de l'air, & toujours celle de la machine électrique; & j'ai conftamment trouvé que l'une & l'autre fuivoient le rapport des changemens de tems occafionnés par les divers points de la lune de façon qu'on peut dire que les différentes fituations de la lune, relativement au globe de la terre, produifent un changement dans la qualité, la quantité & l'énergie du fluide électrique, comme ils en occafionnent un dans la température de l'air.

Ce principe fuppofé, il eft impoffible que

le corps humain, dans l'état de fanté & dans celui de maladie, ne reffente les divers effets de l'influence électrique de l'atmofphere. Je puis affurer, qu'en faifant les observations dont je viens de parler, j'ai toujours éprouvé, dans l'état de ma fanté qui est très-bonne, de petits changemens relatifs à ceux dont la maffe de l'air étoit affectée. Il en eft de même des malades: les tables que nous allons donner fur un maniaque fur les menftrues & le journal mortuaire de Padoue, le prouveront d'une maniere péremptoire; elles font tirées d'un mémoire de M. l'abbé Toaldo, dont l'épigraphe eft Tales funt hominum mentes, &c.

§. I.

De l'influence des variations de l'atmosphere fut les maniaques.

Un jeune seigneur étant tombé dans la manie, à l'occafion d'une frayeur confidérable qu'on lui fit pendant fon enfance éprouvoit différens accès périodiques on les a obfervés avec exactitude pour en dreffer un journal, qui préfente en raccourci comme dans un tableau la marche des changemens finguliers que cette maladie fubiffoit. L'irrégularité apparente difparoît, lorfqu'on exa

mine les variations correfpondantes de l'at mosphere qui paroiffent en être la caufe fenfible. On peut remarquer dans ces tables «< comment les accès, avec un ordre admirable, s'accordent à certains tems de la lune. Il eft à remarquer que ce font quatre états par lefquels ce pauvre feigneur paffe réguliérement. 1o. Il eft plufieurs jours iranquille & ferein, comme s'il étoit fain, excepté la foibleffe habituelle de fon efprit. 2o. Il tombe en filence, & devient morne quelques jours; c'est le prélude. 3o. De la manie & de la fureur, qui, après quelques jours dégénere. 4°. En babil & en inquiétude, à laquelle fuccede l'intervalle du calme & des autres, avec le même ordre & peu d'exceptions. On ne peut trouver rien de plus décifif que les retours périodiques des accès de cette maladie; & par-tout où on l'observera, les mêmes phénomenes fe préfenteront.

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