tat fut le même. Après m'être affuré, par de nombreuses épreuves, que le fait étoit conftant, j'effayai s'il auroit lieu en dirigeant l'étincelle par d'autres parties. Il fallut deux commotions au lieu d'une, lorfque je donnai le choc du côté droit, foit au pied ou à la main. Le pied gauche n'étoit pas même auffi favorable que la main du même côté, quoiqu'une feule commotion fuffit; car la ceffation des borborygmes n'étoit point auffi fubite, on entendoit encore un inftant après un léger murmure; au lieu que donné à la main, les mouvemens en queftion ne duroient pas au delà de la commotion même. » Ces expériences fouvent répétées ont donné le même résultat. On peut en conclure qu'il n'eft pas indifpenfablement néceffaire que la commotion traverfe le fiege même du mal, puifque la commotion donnée à la main gauche a opéré, auffi fubitement, auffi complétement la ceffation des accidens, que fi elle avoit paffé à travers le fiege même du mal (1). Cette fille dont nous venons de par ler a recu en fix mois plus de quarante mille commotions, qui paffoient à travers les vertebres du col, traverfoient la poitrine & (1) Mémoires de l'Académie de Dijon, 1785, pag. 128. fortoient par l'hypocondre droit pour aller à l'opposé, & conféquemment elles paffoient à travers le foie. Ces fecouffes électriques étoient ordinairement & au moins de trois lignes à la mesure de l'électrometre. FIN. PRÉCIS de quelques Vérités fondamentales fur l'électricité. (1) L'HISTOIRE 'HISTOIRE des fciences nous apprend que les vérités le plus folidement établies & le plus univerfellement admifes, ont quelquefois été attaquées, mais elle nous montre également que les vains efforts qu'on a faits n'ont fervi qu'à rendre leur triomphe plus affuré. On a vu dans l'avertiffement que l'ouvrage de l'électricité du corps humain avoit obtenu l'approbation générale des favans. Un feul auteur, qui cru que la fingularité étoit une ressource pour se faire remarquer un instant, s'est bonnement imaginé qu'il alloit changer la face de la physique, & qu'en attaquant Newton, Franklin, &c. & toutes les doctrines les mieux établies & les plus généralement reçues, il alloit fe couvrir d'une gloire immortelle. On peut rapporter à cinq articles principaux les vérités qu'il a cherché à contefter relativement à l'électricité du corps humain. 1°. L'efficacité du bain électrique. On ne peut douter que cette méthode d'électrifer ne foit trèsavantageufe, puifque l'expérience & l'observation l'atteftent hautement, ainfi qu'on l'a démontré dans cet ouvrage par plufieurs preuves de la derniere folidité, par les expériences de plufieurs phyficiens (1) M. l'abbé Bertholon a fait imprimer, 19. une lettre fur plufieurs vérités fondamentales relatives à l'électricité du corps humain, dans le journal encyclopédique, 15 octobre, 1785, page 290, & premier novembre, page 493. 2°. Une lettre qui a rapport aux falfifications de M. Marat, & qui eft imprimée dans le journal encyclopédique, 15 janvier 1786, page 302.; l'éditeur en a formé ce précis. 1 & médecins étrangers & nationaux les plus dif- Cette vérité, fi bien prouvée par l'expérience, (1) Mémoires de la Société Royale de Médecine, ann. 1778, Page 447 (2) Mémoires fur les différentes manieres d'adminiftrer l'électricité, 1784, page 10. Electricité du corps humain,tom. II, pag. 145. - bain, 1°. il y a un courant électrique établi de la machine au corps de l'homme électrisé par bain, & de celui-ci aux corps environnans : courant qui, quoiqu'il n'ait pas la vîteffe de celui des étincelles, en a une fuffifante; la durée de l'électrifation qu'on augmente dans cette circonftance, compenfant la rapidité du choc qui eft moins grande que dans les autres manieres d'électrifer. 2°. La vertu répulsive du fluide électrique, propriété démontrée par l'expérience & univerfellement admife, ayant une action plus ou moins grande, felon la force de la machine, produit conféquemment dans l'économie animale des effets plus ou moins confidérables, & qui le feroient même trop dans certaines occafions, fi on électrifoit trop long-tems par bain. Les effets, dont nous venons de parler feroient encore les mêmes fi la répulfion étoit fuppofée ne pas exifter; car dans ce cas ils dépendroient d'une attraction contraire, ainfi qu'on l'a fait voir dans l'ouvrage de l'électricité du corps humain. Des raifonnemens fondés fur les principes de la fcience, &, ce qui vaut encore mieux, de nombreufes expériences faites en divers lieux par des favans du premier ordre, prouvent donc l'efficacité de l'électrisation par bain qu'on auroit tort de rejeter, puisqu'elle fert à foulager & à guérir. Nous en difons autant de la méthode fuivante. 2°. L'électrifation par aigrettes est également trèsefficace. On a donné cette dénomination à celle qui se fait par le moyen des pointes électrifées qui peuvent être de bois ou de métal, & qui font reffentir une espece de fouffle & de vent frais très-fenfible, v. g. au vifage ou au revers de la main. Cette méthode dont on avoit parlé dans la premiere édition de l'électricité du corps humain, eft admife par tous les favans qui connoiffent l'électricité médicale. M. Cavallo qui l'a fouvent réduite en pratique en |