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à la nostalgie. On ne peut douter qu'il n'y ait des pays où l'air eft plus électrique, & d'autres où il l'eft moins; foit que cela dépende du degré de féchereffe, ou d'humidité qui regne plus ou moins dans une contrée que dans une autre: c'est un fait inconteftable. Pour rendre cette vérité fenfible, j'en rapporterai un exemple, & pour le rendre plus frappant, je le prendrai dans une contrée éloignée: on ne connoît jamais plus parfaitement les milieux que par les extrêmes. «La grande humidité de l'atmosphere de » Cayenne eft très-contraire aux expériences » électriques ; & c'eft fans doute pour cette » raison que des phyficiens qui ont voulu en > tenter en différens endroits de la Zone Tor» ride, n'ont pu parvenir à raffembler ce » fluide, par les moyens qu'on a coutume » d'employer en Europe (1). C'eft ce qui, pour le dire en paffant, montre la poffibilité & la grande utilité d'un tableau progreffif de l'électricité fur la furface du globe de la terre, que j'appellerois volontiers tableau électricogéographique: on en verra un petit modele dans notre nofo-géographie. Le plus ou le moins d'électricité naturelle régnant habi

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(1) Mémoire fur Cayenne, &c. par M. Bajon, tom. II pag. 307.

tuellement dans diverses contrées, le corps » en fera plus ou moins affecté; de là la noftalgie dont le remède eft évidemment l'élect tricité en moins ou en plus. Si un homme, un animal, ou une plante font tranfplantés d'un climat où regne habituellement beaucoup d'électricité, dans une autre contrée où il y en ait très-peu, ces corps organifés en fouffriront beaucoup. Pour détruire la caufe de cette maladie, il faudra leur rendre par l'électrifation, ce qu'ils ont perdu, & par-là ils recouvreront ce précieux équilibre qui forme la fanté.

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Le fatyriafis & la nymphomanie, font produits par des caufes oppofées à celles qui engendrent l'anaphrodifie, & l'athecnie. Ces fortes de matieres ne fouffrent guere de détails; & il eft évident, d'après les principes établis dans le cours de ce Mémoire, que ces deux premieres maladies doivent. être guéries par l'électricité négative, & l'application des conducteurs ; tandis que les deux dernieres ne peuvent l'être que par l'électricité pofitive & l'application des nonconducteurs

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On peut conclure des expériences de M. de Haën, que l'électricité eft bonne pour le vertige. Benoît Erringer, qui exerçoit l'art de meûnier, fut attaqué de ce mal en travail

lant à fa profeffion; l'accès de vertige fut f fort qu'il tomba fur le dos, & demeura pendant un quart-d'heure dans un afsoupiffement bien marqué. Revenu à lui, il ne put fe foutenir fur fes pieds; un tremblement de la 'main droite fe fit fentir jour & nuit, & le rendit incapable de pouvoir rien tenir. Outre ce tremblement, on remarqua une paralyfie dans les doigts. Le 23 Juillet 1759, il fut préfenté à M. Wan-Swieten qui, après un mûr examen, jugea à propos de le faire électrifer, & pour cet effet, il l'envoya à M. de Haën. A peine eut-il éprouvé douze commotions électriques, qu'il fe regarda comme guéri & qu'il le fut au jugement de M. de Haën ainfi qu'on l'a vu plus haut. M. de Sauvages avoit auffi guéri, dix ans auparavant, un homme attaqué depuis long-tems de vertiges opiniâtres qui le faifoient marcher d'un pas chancelant, & qui obfcurciffoient fa vue.

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Quant au tarentisme, c'est une fable de l'aveu de tous les bons phyficiens; on ne la trouve plus que dans ces livres faits pour perpétuer le trop grand nombre des préjugés. Les autres maladies peu importantes qui font

dans cette huitieme claffe telles que l'in

fomnie, la faim canine, la berlue, le tintouin, &c. peuvent être guéries par l'électricité..... Au rapport de M. de Sauvages,

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d'après M. Maffey, l'électricité eft bonne contre le fomnambulisme: Profuit in fene fomnambulone repetita electrifatio, referente illuftr. Maffeyo (1). Nous dirons ici en paffant que l'électricité eft utile pour guérir les infomnies. Tous les malades qui avoient le fommeil agité, ont recouvré le calme & le repos par l'électricité, au rapport de M. Mauduit (2).

CHAPITRE IX.

Claffe IX. Maladies évacuatoires ou flux; (fluxus, feu exitus infolitus cujufvis fluidi, folidive è corpore.)

LE caractere de ces maladies est une éjection ou une évacuation confidérable. Il y a trois ordres.

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ORDRE I. Les écoulemens de fang.

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:

Les principaux genres font la dyfenterie, le flux hémorrhoidal, la dyfménorrhée, la cholirique, l'hémorrhagie, &c.

(1) Nofologia, tom. IV, pag. 309.

(2) Mémoires de la Soc. de Médec. tome II, pag. 299 & 350.

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ORDRE III. Les flux de férofité.

Le larmoïement, la falivation, la fueurs, l'expectoration, l'incontinence d'urine y

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10. Du flux hémorrhoidal. Ce flux eft la déjection d'un fang vif, fans qu'on reffente des tranchées dans les inteftins. Si une per fonne y eft habituellement fujette, il faut bien fe garder d'arrêter cette évacuation, dont la fuppreffion produiroit des accidens fâcheux. Mais fi par quelque caufe, ce flux falutaire s'eft arrêté, & que, pour recouvrer ,& la fanté il foit néceffaire de le rétablir, alors il faut électrifer le malade, parce que l'expérience a prouvé que l'électricité a la vertu de rétablir les écoulemens de fang fufpendus. M, le Camus, docteur régent de la faculté, dit avoir éprouvé fur lui-même l'électricité lui rendoit fes hémorrhoides (1).

que

M. Gardane a obfervé dans un paralytique qu'il électrifoit & qu'il guérit, un flux

(1) Méd. prat. tom. 1, pag. 25 I.

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