hémorrhoidal produit par l'électricité (1). Si le flux hémorrhoidal étoit trop abondant, & qu'un médecin prudent jugeât à propos de le modérer, l'électricité négative feroit-elle propre à cet effet? Quoique peutêtre on pût le conjecturer, il est plus à propos de fufpendre fon jugement jufqu'à ce que l'expérience l'ait prouvé. En attendant qu'elle ait prononcé, on peut avoir recours aux remedes de l'art.

20. Des hémorrhagies. L'expérience ayant demontré que l'électricité fait naître ou augmente les hémorrhagies, il faut bien fe garder d'électrifer dans ces fortes de circonftances, à moins que par des raifons particulieres un médecin prudent n'eût jugé différemment.

M. de Thoury dans fon Mémoire couronné, affure avoir connu un eccléfiaftique qui avoit une hémorrhagie du nez, toutes les fois qu'il fe faifoit électrifer.

J'ai vu une perfonne fujette à une hémoptyfie ou crachement de fang, qui en expectora affez abondamment pour avoir été électrilée par bain: c'étoit une femme. Un jeune homme attaqué de la même maladie cracha également du fang après avoir été électrifé par étincelles. J'ai vu encore deux jeunes

(1) Conject, fur l'electr, méd: 1768.

électrifés fimplement, verfer du fang par les narines plus ou moins abondamment.

gens,

3. Regles fupprimées. Dans la dyfménorrhée, c'est-à-dire, dans les regles difficiles, & à plus forte raifon, dans le cas de menftrues fupprimées, il eft néceffaire d'employer l'électricité pour rétablir cette évacuation périodique; car l'expérience la plus conftante prouve que le fluide électrique opere cet effet. Il n'est presque aucun phyficien électrifant, qui n'ait eu plufieurs fois, l'occafion d'obferver que l'électricité a cette

J'ai appris que des perfonnes, que je n'avois même électrifées qu'une ou deux fois, & dont les retours périodiques avoient été fupprimés depuis plus de fix mois, ont recouvré l'avantage qu'elles avoient perdu. M. Jallabert, déjà cité en plufieurs endroits, l'a éprouvé. Le P. Thoury, de l'Oratoire, en parlant de cet effet, dit: Nous en avons plufieurs exemples devers nous.

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Wan-Mufchenbroeck attefte auffi que l'élec tricité provoque les tems critiques & rapporte le fait fuivant (1). Une perfonne âgée de près de 17 ans, n'étoit point encore réglée : elle fut électrifée le 25 juin 1755, à quatre

(1) Tome I, pag. 378, édition de 1769.

heures du foir, pendant environ une demiheure. Elle reçut la commotion électrique, faifant partie d'une chaîne de neuf perfonnes, & reffentit quelques minutes après, un grand mal de tête accompagné d'un battement de coeur fort léger. La fievre lui furvint enfuite, & augmenta confidérablement vers les huit heures du foir. Sur les onze heures & demie fes regles commencerent à paroître ; elles firent tomber la fievre, qui fut totalement diffipée le lendemain à cinq heures du

matin.

M. de Haën a également obfervé fur plufieurs fujets que l'électricité excitoit les regles & fur tout les rendoit beaucoup plus abondantes (1). M. le Camus, médecin, dit expreffément que plufieurs femmes qui furent électrifées trois ou quatre jours de fuite, eurent leurs regles plutôt & en plus grande abondance, & que l'électricité peut être regardée comme un très-bon emménagogue. M. Sigaud de la Fond a vu plufieurs fois ce même effet, ainfi que MM. Alberti, Floyer & Schaffer Van-Swieten, Cullen, Mufgrave, Birch, &c. Ce dernier a publié un'ouvrage particulier, fur les avantages de l'électrifation, dans le cas de fuppreffion, dans lequel il rapporte

(1) Ratio medendi, tom. I, pag. 396.

un grand nombre d'expériences qui démontrent l'efficacité de l'électricité dans les fuppreffions. Dans l'hôpital d'Edimbourg, au rapport de M. Wilkinson, on a fait plusieurs cures de ce genre.

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M. Paris, docteur en médecine, & avantageufement connu par plufieurs bons ouvrages & par une heureufe pratique dans le Levant, où il a demeuré plufieurs années, a eu auffi des fuccès dans le cas de fuppreffion. Voici ce qu'il m'a marqué dans une de fes dernieres lettres. « Une Arménienne âgée de 21 ans, à qui la fuppreffion des regles avoit occafionné des obftructions très-fenfi bles au tact, à la région du foie, fe plaignoit depuis deux ans d'une difficulté de refpirer. De quinze en quinze jours, elle vomiffoit des matieres verdâtres avec effort; fon visage prefque jaune étoit tuméfié. Les faignées ne foulageoient que très-imparfaitement; mais l'oedeme qui parut aux pieds & aux mains, fit craindre que les faignées répétées & qui n'étoient plus d'un grand fecours ne devinf fent préjudiciables, les purgatifs opéroient un mieux fenfible; mais la malade avoit pour eux de la répugnance, & l'obfervation démontroit que feuls ils étoient impuiffans. La curiofité engagea cette Arménienne à voir la machine électrique dont je me fervois pour

quelques malades Européens, à Andrinople, (étant alors médecin de la nation Françoife). Je déterminai affez facilement la malade à fe faire électrifer. Pendant ce tems, les pulfations du pouls furent plus vives, plus intermittentes; mais l'artere avoit toujours un degré de tenfione, de dureté La malade fut électrifée en deux tems différens, plus d'un quart d'heure. Elle n'éprouva aucune commotion on tira de fon corps quelques étincelles, mais elles furent très-peu répétées. Le foir elle ne dormit point, fut inquiette, & fe plaignit le lendemain matin, d'avoir reffenti prefque toute la nuit une douleur pareille à la piqûre des puces. Le foir elle eut une douleur gravative aux reins & aux aines. Vingt-quatre heures après, elle s'apperçut d'une légere perte de fang; mais ce figne fi defiré, difparut, bientôt, il ne fut qu'imparfait. On me confulta, je fus d'avis que la malade fe foumît encore à l'électricité; elle y confentit, & deux jours après les regles parurent abondamment. La malade abandonnée aux foins de la nature perdit beaucoup de fang pendant quatre jours, l'obstruction du foie devint moins fenfible, la difficulté de refpirer n'exifta plus, le vifage reprit presque fa couleur & fon état naturel. Trois jours après elle fut encore électrifée; je laiffai