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Dans mes leçons publiques fur la physique expérimentale, je prouve également par voie d'expérience cette vérité. Je mets un oiseau dans un bocal de verre rempli d'air atmo¬ fphérique; auffi-tôt que, par le moyen d'un autre bocal rempli de gas fixe, & placé aus deffus du premier, je verse le gas fixe dans celui-ci, on voit l'animal bientôt agité de convulfions, tomber enfuite en asphixie. 'Alors je le retire dans cet état de mort apparente pour le mettre fur un carreau de verre étamé des deux côtés felon la méthode ordi naire;& après avoir chargé promptement leb tableau de fluide électrique, je tire des étincelles de l'oifeau, qui ne manquent pas de le rappeler à la vie & on a la fa tisfaction de voir l'oifeau s'envoler auffi-tôt dans la falle avec autant de facilité que s'il n'avoit jamais été afphixié. Le même animal peut également fervir à plufieurs expériences faites fucceffivement. M. Changeux rapporte l'obfervation d'un homme afphixié à la fuite d'une maladie comateufe, que l'électricité rap pela à fon premier état; & il a dit avec beaucoup de raifon qué l'électricité est un agent qui a le double avantage, 1o de faire diftinguer fans peine les morts réelles, des morts apparentes; 2o de remédier à l'afphixie. L'alkali volatil, felon lui, certains acides,

Tafperfion d'eau froide, les frictions, le grand air, les lavemens de tabac, font des remedes excellens quand ils peuvent être adminiftrés, & quand ils le font à 1 ils le font à propos mais l'électricité en est un auffi bon, plus expéditif, & comme il eft prefque tous jours indiqué, il devroit précéder tous les autres ; il arriveroit fouvent qu'il en tiendroit lieu (1).uing elmot, anditlovnos Pour confirmer la vertu de l'électricité dans l'afphixie, je rapporterai encore quelques expériences fur ce fujet que M. Abild→ gaard, médecin Danois a faites fur des ani maux (2). Il effaya de tuer un poulain de trois mois par les décharges defix jarres électriques, dirigées fur fa tête; mais ce fut envain. A chaque coup l'animal tomboit violemment à terre, & fe relevoit enfuite> fur le champ. Les décharges éclatant avec un bruit effrayant, on n'ofa pas employer un plus grand appareil. nemovñejout zoust

M. Abildgaard prit une poule & déchargea! fur fa tête une bouteille de Leyden Cet animal tomba ayant perdu tout fentiment il ne put être rappelé à la vie par aucun ftimulant. Une nouvelle décharge électrique

(1) Obferv. for la phyf. &c. 1780, pag. 753

(2) Collection de la Société de Médecine de Danemarck tome II, pag. 157,

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fut inutilement employée pour cet effet, il resta toujours dans le même état; il en fut de même, quoiqu'on répéta plufieurs fois fur la têté les explosions électriques. Mécontent du peu de fuccès de cette expérience, car on s'étoit proposé d'obtenir par les secondes décharges électriques une espece de réfurrection, le phyficien dont nous parlons tenta un nouveau coup électrique dirigé par le fternum vers l'épine du dos. Auffi-tôt la poule fe releva fubitement, & marcha tranquillement. L'expérience fut répétée avec le même fuccès; une nouvelle décharge fur la tête jeta à terre l'animal fans aucun figne de vie, & un autre coup électrique, dirigé fur le fternum la fit relever. Cette expérience ayant été faite plufieurs fois enfuite, la poule tomba dans un grand état de ftupeur; elle ne marchoit plus qu'avec difficulté; elle ne mangea point pendant. vingt-quatre heures. Quelque-tems après elle. fe porta très-bien comme auparavant, & pondit fes œufs à l'ordinaire.

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La même expérience fut encore tentée fur un coq: après avoir dirigé plufieurs explofions fur la tête, il parut mort; le fang lui fortoit des narines & de la gorge; mais lorfqu'on lui eut déchargé un coup fur le fternum, auffitôt il s'envola avec vivacité

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jeta à terre & brifa la bouteille électrique. M. Abildgaard voulant enfuite voir fi cesanimaux, après avoir fubi des commotions femblables, reffufciteroient d'eux-mêmes, fans la déchargé fur le fternum qui avoit rappelé à la vie dans les expériences précédentes; ce médecin prit une nouvelle poule avec le coq qui avoit fervi à la feconde expérience. Dès la premiere décharge d'une feule bouteille, ils tomberent fans fentiment; on les laiffa à terre fans les toucher. Le lendemain matin on les trouva morts & froids, fans. pouvoir être rappelés à la vie par l'élec tricité.

On ne fera point furpris de trouver dans le fluide électrique une femblable vertu, lorfqu'on fe rappelera que d'afphixie en général doit être confidérée comme un anéan tiffement apparent des forces fenfitives & des forces motrices, & qui paroît plus ou moins profond, felon que la circulation eft plus ou moins dente, & que da refpira tion fe fait plus difficilement. L'indication la plus preffante à remplir, dit M. Gondinet, eft donc d'exciter les forces fenfitives & motrices, d'où il fuit qu'il faut tâcher de ranimer l'action vitale, à l'aide des stimulans & par les moyens les plus propres à développer dans le coeur & dans les vaiffeaux Tome II. G

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la fenfibilité & l'irritabilité prefque éteintes. Mais l'électricité, ainfi que l'expérience l'a prouvé, eft un des meilleurs ftimulans, un des plus puiffans excitans, infiniment propre à ranimer l'action, vitale, Et pour le dire en paffant, elle paroît très propre à donner aux vieillards & aux perfonnes d'un tempérament foible une nouvelle activité; mais dans ce cas, il faut employer habituellement l'électricité, du moins pendant quelque-tems. Un vieillard à qui j'ai confeillé ainfi l'électricité, affure qu'il a plus de force & de vigueur qu'auparavant, plus de gaieté & d'appétit. Un de fes, voifins, à-peu-près du même âge a fuivi cet exemple & mes confeils, & a eu le même fuccès,

On doit l'observation fuivante à M. Hawes, l'un des principaux fondateurs de la Société de Londres, dont l'objet eft de rappeler à la vie ceux qui font dans un état apparent de mort, & qui a pris le nom Anglois de Humane Society. Une petite fille de 3 ans, nommée Catherine-Sophie Gréenhill, étant tombée du haut d'une fenêtre, d'environ douze pieds d'élévation, fur le pavé, parut morte. Un apothicaire étant appelé, la déclara telle, & affura qu'il n'y avoit aucun espoir de la rappeler à la vie. Néanmoins un voifin nommé Squire, defirant d'éprou

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