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SILVANIRE A L'AMOUR.

AM

ODE VII.

MOUR, tout vit fous ton Empire,
Tu rends feul les Mortels heureux :

Daigne éxaucer les tendres vœux

De l'innocente Silvanire.

Aimable, beau comme toi,

Licas conftant & fidele,

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Méprife plus d'une Belle

Pour ne voir, n'aimer que moi.

Je parois méprifer sa flâme;
Toutefois fenfible à mon tour,
J'éprouve aujourd'hui tout l'amour
Dont tu peux embrafer une Ame.

Fais encor que quelque temps
Malgré l'ardeur qui me preffe,
Je lui cache la tendreffe

Que moi-même je reffens.

Non, que je m'obstine à lui taire

Le feu dont mon coeur eft épris :
Je ne veux qu'augmenter le prix
De l'aveu qu'un jour j'en dois faire.

A

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SON Chara utrefois enchaînant la
Victoire,

LOUIS la foudre en main a fçu par fes hauts faits

Forcer fes Ennemis à recevoir la paix;
Triomphe qu'à jamais confacre la Mémoire.

Jeune & Sage héritier, de fon Nom, de fa
Gloire ,

Prince fur qui le Ciel épuifa fes bienfaits,
L'Europe entiere accorde à tes vœux fat isfaits
Un triomphe plus doux, plus difficile à croire.

Digne Arbitre des droits des plus grands
Potentats

Grand Roi pour rendre enfin le calme à leurs
Etats,

Ce n'eft plus que fur toi que leur efpoir fe

fonde :

Louis XIV.

La Difcorde aux abois fous tes coups va

périr;

Acheve, heureux Louis, donne la paix au Monde,

L'effort en eft plus grand que de le conquérir,

SONNET

SUR LA MORT DE MR. DE LA MONNOYE.

PLEU

LEUREZ, Muses, Pleurez. L'inéxorable fort

A terminé les jours du Sçavant LA MONNOYE; Lui qui faifoit jadis votre honneur, votre joïe,. Du Stix a pour jamais paffé le fombre bord.

Envain m'infpirez-vous un inconnu tranf

port,

Je fuccombe aux douleurs où mon ame fe noïe:
Incapable de tout, hélas ! je vous renvoïe
Le foin de célébrer & fa vie & fa mort.

Prenez dès ce moment un funebre Lire, Qu'aux lamentables fons que la trifteffe infpire Vos Mirthes, vos Lauriers fe changent en Ci près

Vous vous taifez. Mais quoi! dans le trouble où vous êtes,

Ne pouvoir exprimer, vos douleurs, vos regrets,

C'eft témoigner affez la perte que vous faites.

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DE L'ACADEMIE FRANÇOIS E.

NUL mieux que toi ne fçait l'Art de bien

dire,

De dire tout, Badin, tendre, ou plaisant
Tu fçais LA FAYE, également écrire
Galant propos, Bon mot, Conte amufant :
Par quoi fi fort à Marot tu re ffembles,
Qu'être lui-même en tes Vers tu nous sembles,
Si qu'Apollon certes s'y tromperoit;
Et que malgré fon antique langage,
Par tour heureux, élégant badinage.
Pour toi fouvent Marot même il prendroit.

LE TAILLEUR.

POUR s'habiller Meffire Friponeau

Chez un Marchand venoit de faire emplette;

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