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tion, & après avoir vifité de nouveau le tout avec des Experts, qui certifieront par ferment que les bleds & farines dont il s'agit, ne peuvent en aucune façon être employés pour la fabrication du pain.

Les bleds & farines étant ainfi reconnus hors d'état de fervir, le Commiffaire doit les faire jetter en fa présence dans la riviere, de même que le pain, s'il en trouvoit de gâté; & faire mention du tout dans fon Procès-verbal, dont il envoyera une Expédition au Secretaire d'Etat de la Guerre, & une à l'Intendant.

Si le Commiffaire eft à portée d'avoir des ordres de l'Intendant; étant affuré que dans l'intervalle le mal n'empirera pas, il doit fe les procurer, & mettre dans fon Procès-verbal, que l'opération a été faite en exécution des ordres de l'Intendant. Si le cas eft pref

un Modéle fur lequel on pourra fe régler, en y faifant les changemens convenables.

fé, il faut procéder dans l'inftant, & en faire mention dans le Procès-verbal, en y ajoutant que c'eft à la requifition du Munitionnaire, du Directeur ou du principal Commis des vivres qui fignera le Procès-verbal. L'expédient de faire jetter dans la riviere des bleds & farines gâtés, a pour objet d'empêcher que les Cominis du Munitionnaire ne les faffent fervir, en les fubftituant à leur profit à la place des bleds bons à ce fervice & des bonnes farines, après la clôture du Procès-verbal.

re,

M. de Louvois avoit établi des magafins de grains dans les Places de guermais il n'y en a eu aucun depuis 1691 jufqu'en 1724. Il fut fait alors des approvifionnemens pour le Roi dans quelques Provinces Frontières, fur les représentations de M. Paris Duverney qui fit fentir l'avantage qu'on pourroit retirer dans la fuite de cet établissement qui fubfifte encore aujourd'hui.

Dans les Places où on fournit le pain aux Troupes, ce font les Munitionnaires qui en font chargés.

La garde en eft confiée aux Magiftrats ou à des Particuliers, dans les endroits où la fourniture du pain n'a pas lieu, & on leur a quelquefois donné cinq fols par chaque fac de 200 livres.

On tire un grand fecours de ces approvifionnemens, lorfqu'on affemble des Troupes fur les Frontiéres pour former des Corps d'Armée, ou dans des tems de difette, parce qu'on s'en fert alors; & pendant qu'ils fe confomment, les grains fe foutiennent à un prix beaucoup plus raifonnable que s'il n'y avoit pas de magafins: s'il furvient enfuite une bonne récolte, on les remplace, quelquefois à un plus bas prix qu'ils n'avoient coûté, ce qui procure au Roi un bénéfice, & un grand avantage pour les Peuples.

Lorfqu'il fe trouve dans les magafins, des grains difpofés à fe gâter, les Munitionnaires ou les Particuliers qui en font chargés, ont la liberté d'en difpofer, à charge de remplacement; mais ce n'eft qu'après que le Commif

que

faire les a vifités, &

fur fon rap

port, le Secretaire d'Etat de la Guerre ou l'Intendant les y a autorifés.

Le Commiffaire doit toujours fe faire inftruire des quantités de grains exiftantes dans les magasins, veiller à la rentrée lors des remplacemens, & à ce qu'ils foient de bonne qualité. S'ils ne lui paroiffent pas recevables, il doit en rendre compte à l'Intendant.

Les foins du Commiffaire des Guerres s'étendent auffi fur les bâtimens des magafins; & quand il y a quelques légeres réparations à faire, il doit, fans perdre de tems, y remédier, pour prévenir un plus grand déperiffement. Lorfqu'elles font confidérables, il faut qu'il faffe faire un Etat estimatif de la dépenfe, & qu'il l'envoye à l'Intendant, qui enfuite lui donne fes ordres pour paffer le marché au rabais, fi ces réparations font approuvées par la Cour,

AY

Service des vivres à un Camp de Paix.

Orfqu'il eft queftion de former un Camp en tems de paix, le Commiffaire qui eft deftiné pour y fervir, doit demander à l'Intendant la copie de l'Etat général de toutes les fournitures ordinaires & extraordinaires qui doivent y être faites fuivant les ordres de la Cour, pour avoir une connoiffance générale de toutes leurs différentes parties, & être mieux en état de s'acquitter des chofes dont il fera chargé. Si le détail des vivres eft de ce nombre, il doit fuivre de près toutes les difpofitions du Munitionnaire & de l'Entrepreneur, pour rendre compte pareillement au Commandant du Camp, & à l'Intendant, des mefures qui fe prennent pour affurer ce fervice. Si le Camp doit être à portée d'une Ville, il eft bien plus convenable d'y établir le travail des vivres que dans un Village : le Commiffaire fe fera en ce cas rendre

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