compte du nombre de fours du Roi qu'il y aura dans la Ville, il les vifitera lui-même, & fe fera accompagner par un Maçon; & s'il eft néceffaire d'y faire des réparations, il y fera travailler par œconomie ou par entreprise, & il arrêtera l'Etat de la dépenfe, qui eft toujours au compte du Roi; mais le Munitionnaire en fait l'avance. Si les fours appartenans au Roi dans la Ville, ne fuffifent pas pour faire une diftribution entiere de pain aux Troupes dont le Camp fera compofé, il faut en faire faire en diligence. Les uftenciles des fours doivent être fournis par le Munitionnaire, quand il est chargé de la fourniture entiere du pain, cette dépenfe étant comprise dans la fixation du prix de la ration porté par fon marché; mais fi les grains font donnés par le Roi, & que l'Entrepreneur ne foit tenu que de la manutention, les uftenciles doivent être fournis par le Roi; il s'en trouve ordinairement dans fes magafins qui font transportés dans les lieux où la fabrication : le du pain fe fait s'il en manque, Commiffaire doit ordonner au principal Commis des vivres, de fe les procurer, & de faire l'avance de la dépenfe, dont le Commiffaire arrêtera enfuite un Etat pour fervir à fon rem boursement. Si la pofition du Camp fe trouvoit trop éloignée de la Ville, ou qu'il fe rencontrát des inconvéniens pour le tranfport du pain, il faut faire conftruire les fours de munition dans le Village le plus à portée & le plus commode, en obfervant fur toutes chofes, qu'il y ait de bonne eau & en abondance. Le Roi paye les voitures de pain, foit qu'elles fe faffent par eau ou par terre. Il faut, autant qu'il eft poffible, faire voiturer le pain fur des charriots, & éviter de faire des envois par batteaux, parce que le pain prend de l'humidité & fe gâte plutôt. Le Commiffaire doit tenir la main à ce que les Garde-magafins des vivres ne reçoivent des bleds que de bonne qualité; s'ils font chargés de pouffiere, il faut les cribler, & tout de fuite les faire mêlanger, & moudre, afin d'avoir, fi le tems le permet, des farines raffifes d'un mois au moins à l'avance. Si le Munitionnaire a fait fon marché pour la fourniture entiere, les bleds qui fe trouveront dans les magasins, doivent lui appartenir, & les déchets du criblage font fur fon compte ; mais s'il n'eft chargé que de la manutention du pain, les bleds étant au Roi, Sa Majefté en doit fupporter le déchet, ou bien le Garde-magafin, fi par fon marché de la garde & entretien des bleds il est tenu de les livrer bien purgés en bled, & tels qu'ils doivent être pour les réduire en farines propres à fabriquer du pain de munition. Dans le cas où le déchet du criblage eft à la charge du Roi, le Miniftre, ou à fon défaut, l'Intendant donne un ordre pour faire le criblage, & nomme un Commiffaire pour en dreffer Procès-verbal, qui doit conftater les quantités de bleds criblés, le déchet, & ce qui refte de 1 net, fans confondre les espèces. La présence du Commiffaire aux diftributions du pain, impofe aux Troupes, & les empêche de faire de mauvaifes difficultés. Le Commandant du Camp ou l'Intendant, marque le lieu & l'heure que la diftribution doit fe faire. Il convient de commencer la fourniture par les Régimens qui arrivent les premiers; les Officiers chargés du détail délivrent leurs recepiffés des quantités de pain qui ont été fournies. Le Commiffaire doit avoir attention qu'il ne foit voituré au Camp, que la quantité de pain qui fera néceffaire, afin qu'il n'en refte pas après la diftribution. Quand on eft forcé de fe fervir de batteaux pour transporter le pain, il faut qu'ils foient garnis de planches ou fouftraits, pour empêcher que le pain ne contracte trop d'humidité, & ne fe gâte. Il doit toujours refter au parc des vivres, une certaine quantité de pain pour les Détachemens. Les Officiers Majors de Cavalerie & de Dragons, donnent au Maréchal des Logis de la Cavalerie, & ceux d'Infanterie au Major Général de l'Infanterie, une note de la quantité de pain que prendra chaque Corps, & ceux-ci les remettent au Munitionnaire, pour qu'il s'arrange fur cela pour fa diftribution. On y augmente quelques Rations par Bataillon ou Efcadron, pour remplacer ce qui fe trouve rompu, brifé ou gâté par la voiture. Le pain rompu, brifé ou gâté procédant de la feule caufe du tranfport, fans que le Munitionnaire ou fes Commis y ayent aucune part, doit être fur le compte du Roi; & pour cet effet, le Commiffaire étant préfent à ces diftributions, en délivre fon Certificat contenant la quantité de Rations de pain qui auront été chargées aux fours, fuivant les lettres de voiture, celles distribuées aux Troupes fuivant les recepiffés des Officiers, & celles. rompues, brifées ou gâtées en chemin en faifant mention des accidens qui feront arrivés aux vivres. Le fervice étant fini, tous ces Cer |