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quelque oifeau, dans l'instant il eft dépouillé de fon poil, ou de fa plume les œufs. font plûtôt durcis que dans l'eau la plus bouillante, cependant elle nourrit des poiffons d'environ un pied de longueur, dont l'écaille eft argentée; la nature les à fi bien formez pour vivre dans cette grande chaleur , que lorsqu'on en prend en vie, dès qu'on les met dans l'eau du Danube, le froid qui les faifit les fait mourir dans l'inftant; il en eft de même de ceux du Danube, dès qu'on les met dans l'eau de cette fource, dans le moment ils font étouffez. Mais ce qui eft plus admirable, eft qu'à une petite distance. de cette fource chaude, il en fort une d'une froideur exceffive; en forte qu'un homme peut les toucher toutes deux en même tems & fentir d'une main l'ardeur du feu, &

de l'autre la froideur de la gla

ce.

Ce Géneral ayant pofé fon camp, laiffa à fes troupes la li cence de s'écarter dans la campagne, & d'y mettre tout au pillage; mauvaise politique pour concilier les peuples en faveur de Ferdinand. Le Régent habile avoit bien prévû ce defordre, & par une conduite oppofée, il avoit diftribué fes autres troupes, fur tout fa Çavalerie, dans tous les bons lieux qui étoient à une distance convenable : il en avoit donné le commandement au Capitaine Valentin, homme de cœur & de tête, avec ordre d'avoir nuit & jour de gros détachemens en campagne pour refferrer les ennemis dans leur camp, & charger ceux qui s'écarteroient. Valentin executa si bien fes ordres, qu'il étoit tous les jours aux mains contre ces

coureurs, & fouvent les ramenoit battans jufques dans leur camp. Cette petite guerre en excita une civile, qui faillit à détruire l'armée ennemie, fans que le Régent, ni fes troupes, euffent part à fa défaite: Les Hongrois qui étoient dans l'armée & dans le parti de Ferdinand, ne pouvoient fouffrir patiemment de voir leurs compatriotes fi maltraitez & leur païs défolé par les Allemans. Les Allemans de leur côté, étoient irritez de fe voir fi mal menez par les troupes Hongroises. Ces mécontentemens en vinrent à une querelle entre les deux nations, des plaintes elles prirent les armes & commencent à fe charger comme ennemies; le Géneral & les autres Officiers y accourent pour apaiser le defordre, mais les Allemans refufent de mettre bas les armes: ils eu

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rent même l'infolence de charleur Géneral, qui fut bleffé à la cuiffe; il fut contraint de se retirer avec les Officiers qui l'accompagnoient, dont la plûpart emporterent les marques de la fureur de ces mutins. Le Géneral justement indigné contre des troupes fi mal difciplinées & fi infolentes, fait avancer la floordonne aux Efpagnols & aux Italiens qui la montoient, de pointer leur canon & leurs arquebufes contre les Allemans rebelles à fes ordres, ce qui fut promptement executé; on fit un fi grand feu fur ces mutins, qu'une partie étant mise fur la place, le refte fut contraint de fe retirer, trop foible pour foûtenir cette attaque. Enfin ce Gé neral voyant la force de la ville de Bude, la réfolution du Régent à la bien défendre, la brayoure de fes Chefs & de fes trou

pes, la difcorde & la divifion des fiennes, il jugea à propos de lever le fiege, & de reprendre le chemin de Vienne.

Ferdinand honteux & chagrin du mauvais fuccez de cette expedition, affecta de faire publier que fon intention n'avoit pas été d'entrer dans Bude par la force, mais de la porter à reconnoître fon autorité & fes droits, après l'avoir reçû & reconnu pour Roy legitime. Mais les Hongrois receurent ces proteftations comme des preuves de fon ambition & de fa foibleffe ; ils en conçûrent plus de courage & plus d'éloignement pour la domination, & plus d'eftime & d'attachement pour leur Régent, qui par fa prudence confommée & la fermeté de fa conduite, avoit en fi peu de temps diffipé cette groffe armée, qui n'avoit été mise fur pied que pour la ruine de leur

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