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arriverent à Zolnoc, château fort, environné d'un bon foffé plein d'eau, où ils mirent cin quante Espagnols en garnifon pour s'affûrer du paffage de la Teiffe, fur laquelle il eft fitué. Etant arrivez au détroit des montagnes, pour entrer en Tranfilvanie, Caftaldo reçût avis que le Colonel Balaffi, qui avoit quitté le parti de Ferdinand, pour entrer dans celui de la Reine, défendoit ce paffage, comman dé par le château de Dalmen, dont le canon battoit du long du détroit; il commanda le Comte Felix, pour emporter cette place afin de ne rien laiffer derriere qui pût l'incommoder : mais le Comte y trouva plus de refiftance qu'il ne s'étoit imaginé. Caftaldo laiffa continuer le fiege & marcha plus avant. Il arriva à Claufembourg, juftement dans le temps que Martinufius

le com

representoit à la Reine, l'interêt qu'elle avoit de tenir le traité paffé avec Ferdinand. D'abord qu'il eut appris l'arrivée de Cataldo, il envoya plimenter, & en même temps des Commiffaires pour conduire fes troupes à Agnetzin pour les mieux rafraîchir, ce canton étant un des plus abondans de la Province; cependant il ménagea l'efprit de la Reine & lui fit entendre que le château de Dalmen ne pouvoit pas tenir; « que s'il fouffroit l'affaut, elle devoit s'attendre à perdre les braves gens qui le défendoient, & irriteroit le Géneral de Ferdinand, qui étoit avec fon ar- « mée dans le cœur de la Pro- « vince: Que fon intention n'étoit point de lui faire la guer- « re mais de traiter avec elle. « Cette Princeffe par crainte, ou par efperance, envoya ordre à

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Balaffi de fe rendre. Enfuite le Régent accompagné de quatre cens Gentilhommes qui marchoient devant fon carroffe, fuivi de deux cens Moufquetaires, arriva près d'Agnetzin avec tant de diligence, qu'à peine le Marquis eut le temps de fe mettre en ordre pour aller aur devant : Quand ils furent en vûë, le Régent defcendit de carroffe, attelé de huit beaux chevaux, & monta fur un de main ; car il en avoit toûjours un bon nombre des meilleurs à fa fuite; en s'abordant il embraffa le Marquis & tous les Officiers qui l'accom pagnoient, & après ces témoignages d'amitié & d'eftime, ils arriverent à Agnetzin, où le Re-gent pour faire plus d'honneur au Marquis voulut aller defcendre chez lui.

Après ces honnêtetez, il fallut venir à l'effentiel. Castaldo

communiqua à Martinufius les pouvoirs amples qu'il avoit de Ferdinand fon maître, & fes ordres précis de ne rien entreprendre que par ceux du Régent.Martinufius, tout habile qu'il étoit fe laiffa flatter par ces honneurs apparens, & fes foûmiffions affectées; car Caftaldo avoit bien d'autres vûës: élevé à l'école du Marquis de Pefcaire, il avoit appris fa conduite pour la guerre, & fes maximes pour la politique; & perfonne n'ignore que fi la bonne foi avoit égalé la prudence & la valeur de ce Géneral de l'Empereur CharlesQuint, il auroit été mis au nombre des plus grands hommes. Caftaldo avoit donc pris avec fon experience dans les armes, fa diffimulation dans les traitez ; toûjours difpofé à tout promettre, avec des détours méditez pour ne rien tenir. Cependant

troupes,

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le Régent ébloui par ces belles apparences d'autorité & de commandement choifit Veiffembourg pour fon quartier avec fes & le lieu où le Marquis auroit à fe rendre, quand il s'agiroit de conferer & de prendre des mefures pour les affaires de guerre & d'Etat. Après s'être féparez, Martinufius revint à Millembac trouver la Reine & apprendre fes intentions. Sur tout il l'exhorta de nouveau fortement de ne point fe démettre de fon autorité, ni déroger aux droits du Prince, que Ferdinand n'eût executé de fa part toutes les conditions dont il é. toit convenu: qu'elle devoit être dédommagée par des Seigneuries & des revenus équivalens à ceux qu'elle devoit ceder, & que c'étoit le premier article du traité.

Les Etats géneraux furent con

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