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SOMMAIRE DU LIV. II.

Soliman entre en Hongrie. Le Roy Jean, par les intrigues de l'Abbé George, eft joint par un grand nombre de Seigneurs & par de bonnes troupes. Il remporte une celebre victoire fur Ferdinand. Il en rend au Ciel de grandes actions de graces. Il part de Pologne, fa Cour groffit en chemin par les foins de l'Abbé. Soliman reçoit Jean avec pompe amitié. Il marche à Bude l'Archevêque de Strigonie vient fe mettre fous fa protection. Peter Peren lui eft livré. Bude lui porte les clefs. La citadelle fe rend par la lâcheté des Allemans, qui font taillez en pieces. Le Comte Nadafti, leur Commandant, eft reçû en grace par le

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Roy Jean. Soliman va à Fienne dont il leve le fiége. De retour à Bude, il inveftit de nouveau Jean du Royaume. Belles paroles de cet Empereur pour porter le Roy Jean à la clemence. Jean rétabli appelle l'Abbé George, il le fait Miniftre & Grand Treforier de la Couronne. Ferdinand fait affieger Bude; affaut donné & repouse. La place eft bloquée. L'Abbé Georgey fait entrer des vivres. Le blocus eft levé à l'approche des Turcs: irruption de ces infidelles dans les pais de Ferdinand. George reprend le Miniftere, it regle les finances, l'état de la guerre & le maintien de l'Eglife. Le Roy nomme l'Abbé George Evêque de Varadin & Vaivode de Transilvanie. Mort funefte de Louis Griti, & dø grand Vifir Ibraïm dont il tire avantage. Attentat d'Herbers

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tans & fa punition. Accommo dement proposé par Ferdinand. Dieu donne un fils au Roy Jean, qui vient à mourir pendant les réjouissances de cette naissance. Le Miniftre fait couronner le jeune Prince, il fait ouvrir le teftament du feu Roy qui le dé clare Régent & Tuteur. Ferdinand affiege Bude, George la défend, & fait lever le fiege. Second fiege de Bude foûtenu par le Régent, affaut géneral repouse; trahison découverte & punie. Soliman envoye au fecours de Bude défaite entiere de l'armée de Ferdinand. La Tranfilvanie remise en même temps fous l'obéissance du jeune. Roy.

LIVRE SECOND.

A

U Printemps fuivant Soli- 1529.

man fe mit en marche avec une armée de cent cinquante mille hommes. Auffi-tôt le Roy Jean en donna avis.à l'Abbé Geor ge, qui ne manqua pas de faire valoir fes intelligences, il les avoit fi bien concertées que ce Prince en fut furpris. En peu de jours il vit un grand nombre de Seigneurs & de Notables du Royaume qui fe rendirent auprès de fa perfonne pour recevoir fes commandemens. Mais cette Cour fut fuivie des plus braves de la Nobleffe, qui avoient levé & conduit des troupes d'élite, marchant la nuit par des chemins détournez, au travers des forêts & des montagnes, pour n'être pas découverts

par les troupes que Ferdinand tenoit dans les places fur les frontieres de Pologne, pour fer-. mer à Jean l'entrée de la Hongrie, & le combattre en cas que ce Prince voulût l'entreprendre: Ces troupes fe rendirent à point nommé au rendez-vous que l'Abbé George leur avoit marqué. Pour lors le Roy fut pleinement convaincu que George étoit également habile pour le confeil & pour l'execution, & dans la fuite il fut l'ame des affaires.

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Cependant ces mouvemens ne pûrent fe faire fi fecretement que le bruit n'en vint aux oreilles des Generaux de Ferdinand. Etienne Ravaio General de fa Cavalerie, & Thomas Liteftan de fon Infanterie, fe mettent en campagne, pour diffiper cette troupe. Ils s'étoient imaginez que ce n'etoit que des gens ramaffez dans les bois & dans les monta

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