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faire éclater ces grandes qualitez, que le Ciel ne commu

nique qu'aux Heros que fa

providence deftinę pour com

mander. Je ne toucherai pas ces circonftances, ni tant de

glorieufes actions qui rendent

votre nom fi celebre

elles

font encore prefentes à toute l'Europe, & feront un des plus beaux traits de l'Hif toire. Je dirai feulement que vôtre nation, qui revere la memoire de ce grand Cardinal comme le Protecteur de

Sa liberté conferve pour votre Alteffe la même veneration & le même attache. ment.Votre magnanimité rappellant dans le fouvenir de

ces peuples le bonheur dont ils avoient joui fous le Regne glorieux de vos ancêtres ; ils ont témoigné que leur plus forte paffion feroit de vous voir fucceffeur tranquile de leur couronne comme vous l'êtes de leurs vertus : c'est une juftice que vos propres ennemis ont été obligez de rendre à vôtre Alteffe; quelles offres, quelles démarches n'ont ils pas fait, pour la porter à fe relâcher fur fes droits ? Mais ils ont trouvé un Prince preft à facrifier jufqu'à fa vie, plûtốt que de donner quelque atteinte à fa gloire & aux privileges de fa patrie, qu'elle a toûjours regardé comme in

feparables. Après des negocia tions fi concertées, quelle fuite favorable ne promettoient pas tant d'heureux fuccez de votre prudence & de vôtre valeur? Sans des changemens imprévus effets ordinai. res de l'inftabilité des deffeins des hommes, dont cependant un cœur moins magnanime que le vôtre, auroit pú se ménager de grands avantages. Mais

MONSEIGNEUR

Vous

avez voulu joüir de toute vôtre gloire, au préjudice de vos interefts particuliers ;c'est ce qui vous a attiré l'admiration de tout le monde, & l'eftime finguliere du plus grand Roy de la terre, qui

parmi les actions éclatantes du Regne le plus glorieux a voulu s'acquerir le nom incomparable de protecteur des Rois & des Princes; qui n'ayant pû fixer l'inconftance de la fortune, ont cependant comme vous, confervé tous les fentimens de leur augufte caractere. Enfin, MONSEIGNEUR, fi vous ne joùif fez pas de tous les droits que votre naissance et vos vertus ont merité, vous avez l'amour & l'attachement d'un peuple reconnoissant que rien n'eft capable d'alterer. C'est ce qu'ilmarqua envers le Cardinal Martinufius après la mort funefte; les

Tranfilvains ayant perdu cet illuftre protecteur de leur liberté de leur gloire, ne

púrent fouffrir une domination qu'ils regarderent comme étrangere ; ils ne voulurent reconnoître que l'autorité d'un Roy de leur nation, quoique encore dans l'enfance, & dont le droit à la Couronne paroif foit affez incertain. Ce font les motifs qui m'ont porté à démefler la verité des faits arrivez fous le miniftere du grand Cardinal Martinufius, dont les évenemens prefens ne font que les fuites neceffaires. Satisfait de mes recherches, fi l'effai que je prens la liberté de prefenterà vôtre Al

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