de Raimond, des herefies, &c. Dans les differens fenti mens on a fuivi les plus fa vorables; car il en eft de même des Regles de l'Hif toire, que des loix de la justice, les reflexions ma lignes, & les jugemens te meraires n'y font pas regar dezcomme des preuves, mais rejettez comme des calomnies. Ainfi on s'eft attaché aux Ecrivains les moins prévenus. M. de Thou & If thuanfius font les plus recommandables; perfonne n'ignore la reputation du premier, non feulement en France, mais chez toutes les nations, d'être également habile & fincere. Ifthuanfius est d'autant plus digne de foi, que lui & fes peres é toient entierement attachez à la maifon d'Autriche; par sa naissance & par fon merite, Ferdinand l'avoit honoré d'emplois importans dans les affaires d'Etat & dans les expeditions de la guerre, & Maximilien fon fils l'avoit élevé au rang de Confeiller d'Etat & de Vi ce-Palatin ou Lieutenant General du Royaume de Hongrie fa patrie. Par ces raisons, il devoit ménager la reputation de ces Princes, & moderer ce qui étoit à la loüange de Martinusius qu'ils avoient fait afsaffiner; cependant preferant la verité à une politique de Courtifan, qui n'eft que trop ordinaire, il a fait l'éloge de ce grand Cardinal,& n'a pû fe taire fur l'injuftice de fa mort. Le jugement de ces deux Hiftoriens celebres à porté l'Auteur d'entrer dans le détail, & de rechercher les circonftances de la vie de ce fameux Miniftre : & pour en donner une idée jufte, il a crû faire plaifir au Lecteur, de mettre, aprés cette Préface, le jugement de ces deux fidéles Historiens,dans les mêmes termes dont ils l'ont écrit, & dont il n'y a pas un mot qui ne porte & ne faffe l'éloge de Martinu fius. Il n'eft pas furprenant qu'un grand nombre de ceux qui n'ont lû que les Hiftoriens prévenus ou intereffez, ayent pris les impreffions que ces Ecrivains injuftes ont affecté d'infinuer à la plûpart de leurs lecteurs n'é tant ni capables, ni en état d'entrer dans la verité des faits d'une Hiftoire, où ils n'ont pris d'autres interests que de fatisfaire une legere curiofité; mais ce qu'on á iiij aura peine à comprendre eft qu'un fameux Ecrivain * de ce temps, dont l'Ouvrage eft entre les mains de tout le monde, non feulement ait donné dans fes fauffes idées, fur le Cardinal Martinufius ; mais que formellement contre le fentiment des Hiftoriens qu'il cite, entre autres M. de Thou & Ifthuanfius, il ait voulu donner de fi mauvaises idées de ce fameux Miniftre, & qu'il lui ait attribué les manquemens de la Reine Elizabeth & donné à cette Princeffe, les éloges qui * Moreri. |