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AN. 367. donné un temps, pour faire penitence, proportioné à leur cheute. Ceux qui ont contracté de fecondes noces librement & legitimement, fans faire de mariage clandeftin; feront admis à la communion par indulgence, aprés quelque peu de temps, employé en jeûnes & en prieres. Les 10. 31. Chrétiens ne doivent pas marier indifferemment leurs énfans à des heretiques.

c. 6. `

6.9.

6. 34.

6. 33.

6. 7.

J

On ne doit point permettre aux heretiques d'entrer dans l'églife ni aux fidelles d'aller aux églifes ou aux cimetieres des heretiques pour prier: autrement ils feront excommuniez pour un temps, & ne feront receus qu'après avoir fait penitence. Il eft défendu fous peine d'anathême de quitter les martyrs de J. C. pour s'a6. 32. dreffer aux faux martyrs des heretiques. Il ne faut ni recevoir leurs eulogies, ni prier avec eux ou avec les fchifmatiques. Les Novatiens ou les quartodecimains qui fe convertiffent, ne doivent point eftre receus, qu'ils n'anathematisent toutes les herefies, & particulierement la leur; & alors ceux qu'ils nomment fidelles, ayant apris le fymbole de la foi & receu l'onction facrée, participeront aux faints Mifteres. Les Montaniftes, quoiqu'ils foient au rang des clercs & en grande eftime chez eux, feront inftruits foigneufement, & baptifez par les prêtres & les evêques de l'églife. On void ici que le baptême des Montaniftes eft rejetté & non pas des autres. Aprés le canon qui défend de chercher les faux 35. martyrs des heretiques, fuit celui-ci: Il ne faut pas que les Chrétiens quittent l'églife de Dieu, pour aller invoquer des anges & faire des affemblées défendues. Si donc on trouve quelqu'un adonné à cette idolatrie cachée, qu'il foit anathê me parce qu'il a laiffé N. S. J. C. Il y avoit encore alors en Phrygie & en Pifidie des heretiques judaïfans, qui vouloient que l'on adorât les anges,

Theod. in Coloff.II.

18.

com

comme ceux par qui la loi avoit été donnée. Ils difoient que Dieu étant invifible & incomprehenfible, on ne peut atteindre à lui, & qu'il faut fele rendre favorable par les anges. C'est ce que rapporte Theodoret, qui vivoit environ foixante ans aprés ce concile, & il témoigne que de fon temps on voyoit encore fur les confins de ces provinces des oratoires de S. Michel. Il applique à ces heretiques ce canon du concile de Laodicée; & il ajoûte que pour guerir cette an- Ibid. 111. cienne maladie, le concile a défendu de prier les 17. anges & d'abandonner J. C. c'est-à-dire que l'é- Perron reglife a condamné ceux qui s'adrefloient aux an-plique p. à l'exclufion de J. C. qui s'arreftoient à ges comme au dernier objet de leur culte : ne croyant pas que leurs prieres puffent, arriver jufques à Dieu; & qui dreffoient des oratoires à S. Michel de leur chef, comme protecteur du peuple de Dieu non à J.C. en memoire de S. Michel fon ferviteur.

eux

Le canon fuivant du concile de Laodicée, défend aux prêtres & aux clercs d'eftre magiciens, enchanteurs, mathematiciens ou aftrologues de faire des ligatures ou caracteres; & commande de chaffer de l'églife ceux qui en portent. Il eft défendu de recevoir des Juifs ou des payens les prefens qu'ils envoyoient à leurs feftes, ni de les celebrer avec eux. Il eft défendu en particulier de recevoir les pains fans levain, que les Juifs donnent pendant leur páque. Enfin de cefebrer les festes des Gentils avec eux. Voilà les canons du concile de Laodicée refpectez de toute l'antiquité.

914.

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XIII.

Aprés deux années de guerre, l'Empereur RenouValens reduifit les Goths à lui demander la paix, vellement qu'il leur accorda la troifiéme année, fous le de la perconfulat de Valentinien le jeune & de Victor: fecution. c'est-à-dire en 369. Ce fut apparemment en ce xxvII.C.S.

temps

Amm.

v. Chron.

c. 21.

Theod, IV. 6.35.

Zofim. liv. temps-là que Valens vint à Tomi, grande ville 4.p. & capitale de la Scythie fujette aux Romains, fiCod. Theod. tuée fur la côte du Pont Euxin, vers l'embouv. Pagi, an, chure du Danube. L'évêque des Scythes y réfi369. I. doit. Car quoiqu'ils euffent quantité de villes, Sozom. VI. de châteaux & de bourgades; leur ancienne coûtume étoit de n'avoir qu'un évêque pour toute la nation. C'étoit alors Bretannion ou Vetranion, catholique trés-zelé. Valens étant donc arrivé à Tomi, vint à l'églife, & voulut à fon ordinaire, perfuader à l'évêque de communiquer avec les Ariens. Mais Bretannion lui refifta courageufement, fe declara défenfeur de la foi de Nicée, & le quitta pour paffer dans une autre églife. Il y fut fuivi de fon peuple, c'eft-à-dire prefque de toute la ville, qui s'étoit affemblée pour voir l'Empereur s'attendant auffi à quelque évenement extraordinaire. L'Empereur fe voyant abandonné feul avec fa fuite, fut piqué de cet affront. Il fit prendre Bretannion, & l'envoya en exil : mais il le rappella peu de temps aprés: craignant d'irriter les Scythes, peuples braves & neceffaires aux Romains, pour la confervation de cette Martyrolog frontiere. L'églife honore S. Bretannion le vintcinquiéme de Janvier.

n. s.

Socr. IV.

6.14.

La paix eftant faite avec les Goths, Valens revint à C. P. où il paffà la fin de l'an 369. Au Philoft. 1x. commencement de 370. il en partit pour aller à Antioche, foûtenir la guerre de Perfe, commencée trois ans auparavant. Il n'étoit encore qu'à Sozom. 1. Nicomedie quand il apprit la mort d'Eudoxe Evêque Arien de C. P. Il avoit d'abord esté évêque de Germanicie en Syrie, pendant environ dix-huit ans enfuite il avoit occupé, deux ans le fiege d'Antioche: puis celui de C. P. pendant Sup. liv. onze ans depuis l'an 360. jufques en 370. Les XIV 2.4.23. Ariens y mirent à fa place Demophile, né à Theffalonique; & auparavant Evêque de Berée

C. 13.

Philoft. 18

n.8.

en

n.10.

en Thrace: le même qui fous Conftantius avoit Philoft.ix. procuré la cheute du pape Libere. L'empereur approuva fon élection, & il fut ordonné par Theodore ou Dorothée évêque d'Heraclée, qui en cette qualité avoit le privilege de confacrer l'évêque de C. P. parce qu'Heraclée en avoit été la metropole. A l'ordination de Demophile, au lieu de l'acclamation ordinaire Axies, c'eft-à-dire digne, plufieurs crierent Anaxios, c'eft-à-dire indigne. Les catholiques voulant auffi profiter de l'occafion, choifirent Evagre Sox.vi.c. pour évêque de C. P. & il fut ordonné par un évêque nommé Euftathe.

13.

Socr.V.

Ce fut aux Ariens un nouveau pretexte de les perfecuter; & l'empereur Valens ayant aprisc.15. ce qui s'étoit paffé, & craignant quelque fédition, envoya des troupes de Nicomedie à C, P. avec ordre de prendre Evagre & Euftathe, & de les envoyer en exil en divers lieux, ce qui fut executé. On croit qu'Evagre mourut dans fon exil, & l'églife honore fa memoire le fixiéme de Mars. Les Ariens devenus plus in-Martyr. folens par la protection de l'empereur, maltrai-Rom, terent les catholiques, leur difant des injures, les frapant, les mettant en prifon, les traînant devant les magiftrats, & leur faifant payer des amendes. On compte S. Euloge martyr en cette perfecution, avec plufieurs autres dont l'é- Martyr. glise fait memoire le troifiéme de Juillet. Pourful Menole plaindre de ces violences, les catholiques en-log.eod. Socr voyerent à l'empereur une députation de quatre- Iv .to. vingt ecclefiaftiques, à la tefte defquels étoient Urbain, Theodore & Menedeme. Arrivez à Nicomedie, ils prefenterent leur requeste à l'empereur, & lui expoferent les fouffrances des catholiques. Il fut extrêmement irrité de leurs plaintes; mais craignant d'exciter une fédition, il diffimula fa colere, & donna fes ordies fecrets Tome IV. H

Rom.3.

Theod.IV. hift.c.24.

à Modefte prefet du pretoire, pour les faire perir fans bruit. Le prefet feignit donc de vou loir les envoyer en exil, ce qu'ils accepterent genereufement: mais il les fit mettre dans un vaiffeau qui n'étoit point lefté, & donna ordre aux matelots d'y mettre le feu quand il feroit en pleine mer. Cela fut executé. On les embàrqua fous pretexte de les mener en exil; mais au milieu du Golfe d'Aftaque, au fond duquel eft Nicomedie, les mariniers mirent le feu au bâtiment, pafferent dans une chaloupe, qu'ils faifoient fuivre, & fe retirerent. Un grand vent de levant, qui foufloit par hazard, poufla le vaiffeau brûlant jufques au havre, nommé Dacidize, dans la côte de Bithynie, où il acheva de fe confumer; & tel fut le martyre de ces quatre-vingt ecclefiaftiques, dont l'églife fait la memoire le cinquiéme de Septembre. On attribua à une punition divine de cette cruauté, la famine qui afligea cette année la Phrygic & Soc.ibid. les païs voifins, & qui obligea plufieurs habitans à Hier Chr. deferter, pour fe retirer à C. P. & ailleurs.

Martyr.
Rom. Me

noleg.

XIV.

S Bafile

De Bithynie, Valens paffa en Galatie, où il rarefifte à vagea l'églife avec beaucoup de facilité. Il efpeValens. roit en faire de même en Cappadoce, à cause du Greg. Nuff differend furvenu quelques années auparavant,

1.p.48.

cont. Enn. entre Eufebe évêque de Cefarée & S. Bafile: dont Sozom. vi. les perfonnes les plus confiderables avoient pris le 2.15. parti. Sa retraite même les avoit irritez contre Sup.liv.xv.I l'évêque qui en étoit caufe, & ils fembloient dif

76 14.

VI.

Greg-Nax.

p.20.

pofez à fe feparer de lui. S. Bafile demeuroit tranquille dans fa folitude du Pont, s'appliquant aux exercices de la vie monaftique. S. Gregoire de Nazianze y étoit d'abord avec lui; & comme l'évêque Eufebe l'invitoit à fe trouver aux affemblées ecclefiaftiques, il lui écrivit en philofophe Chrétien: Je ne puis fouffrir l'injure que vous avez faite à mon frère Bafile: m'honorer & le maltraiter,

c'eft

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