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Ap. Bar.

app. to.4.

P. 5.

une requeste à l'Empereur Valentinien, fur laquelle il donna ordre à Pretextat de mettre cette églife, qui leur reftoit feule, en la puiffance de Dámafe, ce qui fut executé; & les Schifmatiques chaffez à main armée. Le Pape fit des voeux aux SS. Martyrs pour le retour du clergé fchifmatique; & l'ayant depuis obtenu, il s'en aquita par des vers en leur honneur. Athan. ad Il affembla vers ce temps-là à Rome un conAfrit. p. cile nombreux, avec lequel il écrivit aux évêques d'Egypte, & peut-être à tous les autres, pour relever ceux qui étoient tombez dans l'Arianif me. Car Rome & tout l'Occident étoient fermes dans la foi de Nicée, excepte un trés-petit nomSozom. VI.bre de purs Ariens. En ce concile Urface & Va Atha, ad lens furent nommément condamnez: mais on Afr.p.941. n'y parla point d'Auxence ufurpateur de l'églife

931.

6.23.

de Milan: peut-eftre par refpect pour l'EmpeSup.nz reur Valentinien qui étoit entré dans fa commu949. D. nion. S. Athanafe ayant receu cette lettre de S. Damafe affembla les évêques d'Egypte & de Ly bie, au nombre d'environ quatre-vingt-dix, & lui écrivit au nom de tous touchant Auxence: s'étonnant qu'il n'eût point encore efté dépose & chaffé de l'églife, puis qu'il étoit non-feulement Arien, mais encore coupable de plufieurs maux, qu'il avoit commis avec Gregoire l'ufurpateur.du Afege Alexandrie. Les évêques d'Egypte eurent fatisfaction quelque temps aprés. Car les évêques de Gaule & de Venetie s'étant plaints, qu'Auxence & quelques autres foûtenoient la doctrine des Anoméens, il fe tint à Rome un concile de quatre-vingt-treize évêques de diverses nations, en vertu d'un refcrit de l'Empereur, pour exa miner la caufe d'Auxence, & expliquer la foi catholique. Auxence & fes adherans y furent ex, communiez. On confirma la foi de Nicée, & on déclara nul tout ce qui s'étoit fait au contraire à

Tb. 2. cone p.892.

Rimini. Nous avons deux exemplaires de la let tre fynodale de ce concile : Foriginal latin, qui porte en tefte le nom du Pape Damafe, de Va ferien évêque d'Aquilée, & de huit autres; & Ap. Theod. s'adreffe aux évêques catholiques d'Orient : la 11. hift.c. verfion greque, qui ne nomme que Damafe & vi.c.23. 22. ap. Soz. Valerien & s'adreffe aux évêques d'Illyrie. En effet il y avoit raifon particuliere de leur adreffer les decrets de ce concile, à caufe du credit l'Arianisme avoit eu dans cette province, par Ürface, Valens, Gaius & Germinius. i

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que

La lettre aux Orientaux accuse plûtôt d'igno rance que de malice les évêques dénoncez par ceux de Gaule & de Venetie, & parle d'Auxence, comme déja condamné. Elle dit que ce qui avoit été fait à Rimini, a été corrigé dés le commencement, par ceux mêmes qui y avoient af fifté qu'ils ont avoué qu'on les avoit furpris, par une expreffion nouvelles & qu'ils n'avoient pas compris qu'elle fût contraire à la définition de Nicée. Car, dit la lettre, le nombre de ceux qui étoient a Rimini, ne peut former aucun préjugé: puifqu'il eft certain que ni l'évêque de Ro me, dont il faloit demander l'avis avant tous les autres, ni Vincent qui a confervé pendant tant d'années la pureté du facerdoce, ni les au tres femblables n'y ont point donné leur consen» tentement. Veu principalement, comme nous avons dit, que ceux mêmes qui avoient paru ceder à la violence, étant mieux confeillez, ont protefté qu'ils en avoient du déplaifir. Les évê- Valdnot.ad ques d'Illyrie receurent auffi la lettre fynodale Theodor.IV. qui leur étoit adreffée, & qui à la fin les exhor 9.Pagian toit à declarer la fincerité de leur foi. En effet, Theop. ayant obtenu de l'Empereur Valentinien la per- Chron.p.sa. miffion de s'affembler, ils tinrent un concile, & an. 366 firent un decret contenant une confeffion de foi, Theod.ly.. conforme à celle de Nicée, où ils difent: Nous

croyons

365.n.8.

8.9.

croyons comme les conciles qui viennent d'eftre tenus à Rome & en Gaule, une feule & même fubftance du pere & du fils & du S.Efprit en trois perfonnes; c'eft à dire en trois parfaites hypoftafes. Touchant l'incarnation, ils difent que J. C. eft un Dieu portant la chair, & non un homme portant la divinité; & anathematisent celui qui a écrit, que le fils étoit en puiffance dans le pere, avant que d'eftre actuellement engendré: ce qui convient à toutes les créatures. Ils femblent marquer ici Marcel d'Ancyre. Ils envoyerent ce decret aux évêques d'Afie & de Phrygie, à qui ils donnerent charge de s'informer, s'il étoit vrai que l'on enfeignât dans toute l'Afie que le S. Efprit eft feparé du pere & du fils: comme ils difent l'avoir apris d'Euftathe leur confrere. Sup. n. 9. C'eft apparemment l'évêque de Sebafte, qui en revenant de Rome avoit paffé en Illyrie. Îls leur recommandent auffi la difcipline des ordinations: de tirer les évêques du corps des prêtres, les prêtres & les diacres du corps du clergé, & non du confeil des villes, ou des charges militaires. Enfin ils mettent les noms des fix évêques Ariens Theod. IV. qu'ils avoient dépofez. L'Empereur Valentinien accompagna cette lettre d'un refcrit adreffé aux mêmes évêques d'Afie & de Phrygie: où il les exhorte à embraffer le decret du concile d'Illyrie, & à ne pas abufer de l'autorité de l'Empereur c'eft à dive de fon frere Valens pour perfecuter. les ferviteurs de Dieu.

6.8.

Lettre de

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**XXI. Le même concile d'Alexandrie écrivit auffi aux S. Athana- évêques d'Afrique, c'est-à-dire de la province de fe aux A Carthage: pour les fortifier contre ceux qui voufricains. loient faire valoir le concile de Rimini, au préTom. 1. p. judice du concile de Nicée, fous pretexte de. l'obscurité du mot de confubftantiel. S. Athanafe écrivant au nom de ce concile, fait voir que le concile de Rimini, tant qu'il a été libre, n'a rien

938.

voulu ajoûter au concile de Nicée: qu'il a même excommunié Urface, Valens, Eudoxe & P.914. Auxence; & qu'ainfi il eft plus contraire que favorable aux Ariens. Il fait voir quelle eft l'autorité du concile de Nicée : pourquoi il s'eft fervi du terme de confubftantiel, & quel en eft le. fens. Enfin il traite en peu de mots de la divinité du S. Efprit. Au refte, quoique cette lettre P. 941. D aux Africains soit au nom des quatre-vingt-dix évêques d'Egypte & de Lybie, elle eft proprement de S. Athanafe; & les évêques au nom defquels il parle, n'étoient pas tous presens au concile mais ils étoient fi unis de fentimens, qu'ils foufcrivoient les uns pour les autres. Cette let- p. 940. C. tre eut fans doute fon effet; & l'églife d'Afrique demeura ferme dans la foi de la Trinité, me tout le reste de l'Occident.

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com

Il faut rapporter au même temps, c'est-àdire XXII. aux dernieres années de S. Athanafe, fa fameufe Lettres à lettre à Epictete; puis qu'il y parle d'abord des Epictete. conciles de Gaule, d'Espagne & de Rome, où Tom. 1.p. les Ariens qui fe cachoient encore, avoient été 582. A. anathematisez, & l'autorité du concile de Nicée reconnue. Il y avoit eu à Corinthe une difpute touchant le myftere de l'Incarnation. Quelques- P. 588. C.. uns difoient que le corps de J. C. étoit confubftantiel au verbe pretendant qu'autrement on admettroit quaternité au lieu de trinité. De-là fuivoit que le corps de J. C. n'étoit pas tiré de Marie, puis qu'il étoit éternel comme la divinité ou que la divinité du verbe avoit changé de nature en devenant chair. D'autres donnoient dans l'excez oppofé, & difoient que J.C. étoit un homme adopté pour eftre fils de Dieu; & par confequent femblable aux autres prophetes. p. 191. Que le verbe de Dieu étoit un autre que e Chrift Epiph. har fils de Marie, qui avoit fouffert. Ceux qui dif- 77. putoient fur ces questions étoient des difciples

'A

Dimarit.

£. 2.

P. 584.

d'Apollinaire: mais il n'étoit pas encore reconnu pour auteur de ces erreurs. Comme elles excitoient beaucoup de trouble, on fut obligé de tenir un concile: où tous demeurerent à la fin d'accord, & convinrent de la foi catholique. On redigea par écrit les actes du concile, & Epictete évêque de Corinthe qui y avoit affifté, les envoya à S. Athanafe.

Il ne put lire fans horreur de telles propofi tions; & pour les refuter, il rappelle ceux qui les avançoient au concile de Nicée, auquel ils doivent fe conformer, s'ils font enfans de l'égli fe. Ce n'eft pas, dit-il, du corps de J. C. mais du fils de Dieu lui-même, que le concile à declaré qu'il eft confubftantiel au pere: il a dit que le corps eft tiré de Marie. En effet, fi le verbe eft confubftantiel au corps tiré de terre, & le même verbe confubftantiel au pere: le pere fera confubftantiel au corps fait de terre; & comment vous plaindrez-vous que les Ariens font le fils créature, vous qui faites le père consubstantiel aux créatures? fi le corps eft avant Marie éternellement, comme le verbe, à quoi fert l'avenement du verbe ? vouloit-il fe revêtir de ce qui lui étoit confubftantiel: vouloit-il s'offrir pour luimême en facrifice & fe racheter lui-même? P. 585. C. Il montre enfuite par l'écriture que J.C. a pris un corps femblable au nôtre, du fang d'Abraham & de la fubftance de Marie, qui l'a veritablement enfanté & allaité de fes mamelles. Ce corps a fouffert la circoncifion, la faim, la foif, le travail, & enfin la croix : au lieu que le verbe est impaffible. Ce corps étoit dans le fepulcre, tandis que le verbe fans le quitter defcendit aux enfers parce que le corps n'étoit pas le verbe, mais le corps du verbe, qui s'eft attribué les fouffrances de fon corps, afin que nous puffions participer à fa divinité. Tout cela n'a point été fiction

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