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épargnée. Enfin tous deux furent expofez au AN. 362. feu & aux beftes; & fouffrirent le leur mere & l'évêque de la ville.

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martyre

29.T

dans

XI.

d'Ancyre,

finc p.650.

De Peffinonte Julien revint à Ancyre capitale de Galatic. Là étoit un preftre nommé Bafile S.Bafile comme l'évêque, mais bien diffcient. Car prêtre fous le regne de Conftantius. ce preftre refifta &c. toûjours conftamment aux Ariens jufques-là Amm.ibid. qu'Eudoxe & ceux de fon parti le conci- Suzom, v.a le de C. P. lui défendirent de tenir les affem- 11.4. blées ecclefiaftiques. Depuis le regne de Julien, le preftre Bafile alloit par toute la ville, exhortant publiquement les Chrétiens à demeu rer fermes, fans fe fouiller par les facrifices & lés libations des payens. Son zele le rendit o dieux aux gentils; & un jour enfin les voyant facrifier publiquement, il s'arréta & jettant un grand foupir, il pria Dieu qu'aucun Chrétien ne tombât dans cet exces. Alors on le prit, & on le prefenta au gouverneur de la province nomme Saturnin, l'accufant de fedition, d'avoir renverfe des autels & dit des injures à l'empereur. Le gouverneur l'ayant interrogé, & le trouvant ferme dans la foi, le fit fulpendre & déchirer jusqu'à laffer les bourreaux, purs l'envoya en prifon."

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2030

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Cependant il en donna avis à l'empereur qui Theod. 111. n'étoit pas encore à Ancyre. Il envoya le com-12.4 te Elpidius qui avoit renoncé au Chriftianifine. par complaifance pour lui; & Pegafe auffi

1

apoftat, qui n'ayant pû ébranler la conftance de Bafile, le firent encore interroger & tourmenter par le gouverneur. Julien vint quelque temps apres à Ancyre: les facrificateurs allerent au devant de lui, portant avec eux l'idole d'Hécate; & quand il fut entré dans le palais, il les affembla & leur diftribua de l'argent. Le lendemain pendant les fpectacles, Elpi251 5972 DAB 4.

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dius

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AN. 362. dius luy fit fon raport touchant Bafile: & au fortir du theâtre, Julien commanda qu'on l'a menât au palais. Bafile luy reprocha fon apoftafie, & lui prédit que J. C. lui ôteroit bientôt l'empire. Alors Julien dit: Je voulois te renvoyer, mais l'impudence avec laquelle tu rejettes mes confeils & me dis des injures, m'oblige à te maltraiter. Il laiffa à un comte nommé Frumentin le foin de le tourmenter, & partit pour Antioche. Le comte ayant encore éprouvé en vain la conftance du martyr, le fit mourir dans les tourmens le vingt-huitiéme jour de Juin l'an 362. On conte trois autres martyrs qui foufrirent fous Julien à Ancyre, Melafippe, Antoine & Carina.

Martyrel. 7.

Νου.

113.

Sexem.V.

II.

Pall. Lauf Philorome qui étoit auffi de Galatie, confeffa le nom de J. C. en préfence de Julien, & lui parla fi hardiment qu'il le fit rafer, & l'expofa à des enfans pour lui donner des foufflets. Philorome lui en rendit graces, & deflors il renonça au monde & embraffa la vie afcctique, & s'y rendit fi illuftre, qu'il étoit honoré des perfonnes les plus nobles: quoiqu'il fût de condition fervile, & né d'une mere efclave. Il fut ordonné preftre & vécut plus de quatre-vingts ans. Bufiris heretique de la fecte des Encratites ou Abftinents fut auffi pris à Ancyre de Galatie, apparemment aprés le départ de Julien. On l'accufoit d'avoir infulté aux payens; & le gouverneur le fit amener en public, & pendre au chevalet. Bufiris leva les mains fur la tête pour découvrir fes côtés, & dit au gouverneur: Il ne faloit point donner à tes officiers la peine de me pendre & de me dépendre, je me tiendrai en cette pofture autant qu'il te plaira. Le gouverneur [fut étoné de la promeffe, & encore plus de l'execution. Car Bufiris tint fes bras élevez tandis qu'on le déchiroit avec les ongles

de

de fer, & demeura ferme en cette pofture au-AN: 362. tant que le gouverneur voulut. Il fut mis en prifon, & délivré quelque temps aprés fur la nouvelle de la mort de Julien. If vêcut jufqu'au regne de Theodose, renonça à l'herefie & revint à l'églife catholique.

D. or. 19.

-De Galatie Julien continuant fon voyage, paf- XII fa en Cappadoce où il y eut auffi des martyrs, Martyrs 2 en Cappaparticulierement à Cefarée qui en étoit la capi- doce. tale. Julien la haïffoit, parce qu'elle étoit pref- Sezom.v. que toute Chrétiene. Depuis long tems on yc. 4. D. avoit abatu les temples de Jupiter & d'Apollon, Greg. Naz. Por. 3. p. 91. regardez comme les dieux tutelaires de la ville. Celui de la Fortune reftoit feul, & les Chrétiens p. 303.. venoient encore de l'abatre fous fon regne. Il Sib. en punit toute la ville: il l'effaça du catalogue des cités; quoiqu'elle fût metropole de la pro vince, & voulut qu'elle reprêt fon ancien nom de Mazaca, lui ôtant celui de Cefarée que l'empereur Tibere lui avoit donné. Il fe plaignit Enf. Chr. que les payens ne fe fuffent pas expofez pour lat. an. 7 fecourir leur fortune, fans confiderer leur petit Tiber. nombre. Il ôta aux églifes de la ville & de fon territoire tout ce qu'elles poffedoient en meubles & en immeubles, employant les tourmens pour en faire la recherche; & les condamna en trois cens livres d'or, qu'il falut payer comptant en fon trefor. Il fit enrôler tous les clercs entre les bas officiers miniftres de juftice fous le gouverneur de la province qui étoit la milice la plus méprifable & fouvent onereufe. Quantv. Valef. aux laïques, il les fit taxer avec leurs femmes hic in & leurs enfans, pour payer tribut comme dans Sux v.ge les villages les menaçant avec ferment, que s'ils ne rétabliffoient promptement les temples, il ne cefferoit point de maltraiter la ville, & que les teftes des Galiléens ne feroient pas en feureté. Tous ceux qui avoient mis la main à la dé-Suz.v.c.136.

AN, 362. molition du temple de la Fortune furent punis, les uns de mort, les autres d'exil; & entre ceux

qui fouffrirent la mort pour cette cause, on conMartyr. te Eupfychius de noble race & nouvellement Roma. & marié que l'églife honore comme martyr le

ibi Baron.

Cefarée

P. 919 D.

neuviéme d'Avril.

XIII. Dianée évêque de la même ville de Cefarée "Eutebe mourut vers ce temps-là. Eftant tombé-malaévêque de de, il appella fes clercs, entre lefquels étoit S. en Cappa-Bafile, & leur dit: Dieu m'eft témoin, que doce. quand j'ay confenti à la formule de foi dreffée à Baf. ep.86. C. P. je l'ai fait en fimplicité, fans pretendre porter préjudice à la foi de Nicée. Je n'ay dans Step. xiv. le cœur que ce que j'ay receu par la même tradition; & je fouhaite de n'eftre jamais feparé des bien-heureux trois cens dix-huit évêques qui ont publié cette fainte confeffion de foi. Tous les affiftans demeurerent pleinement fatisfaits: ils embrafferent fa communion, & il ne leur refta aucune peine contre lui.

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Greg. Naz.

er. 19.

P. ¿08. C.

Aprés fa mort la ville fe trouva divifée pour le choix d'un évêque: la dignité du fiege métropolitain & le zele pour la religion échaufoit les efprits: Quelques-uns même fuivoient les mouvemens de l'amitié particuliere. Enfin tout le peuple s'accorda à choifir un des premiers de la ville nommé Eufebe, homme d'une vertu finguliere, mais qui n'étoit pas encore baptifé. Ils l'enleverent malgré lui avec le fecours des foldats qui fe trouverent prefens: le mirent dans le fanctuaire, le prefenterent aux évêques qui étoient affemblez pour l'élection, & les prierent de le baptifer, & l'ordonner évêque: mêlant la perfuafion & la violence. Les évêques cederent." à la multitude: ils baptiferent Eufebe, l'ordonnerent évêque & l'introniferent. Mais quand ils fe furent retirez & fe virent en liberté, ils refolurent de declarer nul tout ce qu'ils avoient

fait & l'ordination illegitime: comme n'étant AN. 362. qu'une ceremonie exterieure où leur volonté n'avoit eu aucune part. Ils s vouloient même s'en prendre à Eufebe, comme auteur de la violence.

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7

Le S. vieillard Gregoire évêque de Nazianze, & l'un d'entre eux ne fut pas de cet avis. Car, difoit il, puis qu'Eufebe a été forcé auffi bien que vous, il a droit de vous accufer de fon côté, & vous n'eftes pas plus excufables que lui. Il fa doit refifter alors jufques à la derniere extremité, & non pas venir enfuite attaquer Eufebe: principalement dans ce temps, ou il feroit plus à propos d'appaifer les ancienes inimitiez, que d'en exciter de nouvelles. En effet, l'empereur étoit prefent indigné de cette election. I la traitoit de fedition, menaçant Eufebe en particulier; & c'étoit le même temps où la ville étoit en plus grand peril à caufe du temple de la Fortune. Le gouverneur vouloit profiter de l'occafion pour faire fa cour aux dépens d'Eufebe, avec qui il étoit brouillé d'ailleurs. Il écrivit donc aux évê- -. ques qui l'avoient ordonné, pour les obliger à l'accufer, mêlant des menaces dans fes lettres, & ajoûtant que l'empereur le vouloit. Le vieillard Gregoire ayant receu la lettre qui s'adrefloit à alui, répondit fans hefiter: Trés-puiflant gouverneur, nous ne reconnoiffons pour cenfeur de notre conduite & pour maître, que celui à qui l'on fait maintenant la guerre, c'eft à dire J. C. 11. examinera cette ordination que nous avons faite felon les regles, & qui lui eft agreable. Pour vous, il vous est trés-facile de nous faire violence en toute autre chofe: mais perfonne ne nous empêchera de défendre ce que nous avons, bien fait: fi ce n'eft que vous faffiez aufli quelque loi fur ce fujet, vous à qui il n'eft pas permis de prendre connoiffance de nos affaires. Le gouB.6

ver-

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