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fe plaignoient de ceux qui en admettoient trois, AN. 362. difant que ces mots ne le trouvoient point dans l'écriture. Le concile les pria de ne rien demander outre la foi de Nicée: & toutefois il exami na les fentimens de ceux qui parloient de trois hypoftafes. On leur demanda, s'ils les employoient dans le fens des Ariens, comme divifees, étrangeres, de diverfe fubftance, & chacune fubfiftant par elle-même : tels que les enfans des hommes & les productions des autres créatures. S'ils vouloient dire trois fubftances differentes, comme font l'or, l'argent & le cuivre ou comme d'autres heretiques, trois prin cipes, on trois dieux. Ils affurerent qu'ils ne difoient rien de tout cela, & qu'ils n'en avoient jamais eu la pensée. Le concile leur dit: Comment donc l'entendez-vous, & pourquoy enfin, vous fervez-vous de ces paroles? Ils répondirent: Parce que nous croyons que la fainte Trinité n'eft pas feulement trinité de nom, mais qu'elle eft & fubfifte veritablement: Nous fayons que le Pere eft & fubfifte veritablement que let Fils eft & fubfifte veritablement dans la fubftan ce du Pere; & que le S. Efprit. fubfifte & existe. Nous n'avons point dit trois dieux ou trois principes; & nous ne fouffririons pas qu'on le dit ou qu'on le penfat. Nous connoiflons la fainte, Trinité, mais une feule divinité; un principe le Fils confubftantiel au Pere, comme nos peres ont dit le S. Efprit, ni créature ni étranger, mais propre & infeparable de la fubftance du Fils & du Pere.

Le concile ayant aprouvé cette explication des trois hypoftafes, examina ceux que l'on accufait de n'en admettre qu'une: pour voir s'ils n'étoient point dans les fentimens de Sabellius, anéantillant le Fils & le S. Efprit; & pretendant que le Fils etoit fans fubftance, ou le S. Efprit

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fans

AN. 362. fans fubftance. Ils affurerent qu'ils ne le difoient point, & ne l'avoient jamais penfé. Mais, ajoûterent-ils, nous prenons le mot d'hypoftafe, dans le même fens que celui de fubftance; & nous croyons qu'il n'y en a qu'une, parce que le Fils eft de la fubftance du Pere, & à caufe de l'identité de nature. Car nous croyons qu'il n'y a qu'une divinité & une nature divine: & non pas une nature du Pere, à laquelle celle du Fils & du S. Efprit foit étrangere. Ceux qui admettoient trois hypoftafes s'accorderent avec ceuxci, & ceux qui n'en admettoient qu'une, convinrent de l'explication des premiers: tous les deux partis anathematiserent Arius, Sabellius,.. Paul de Samofate, Valentin, Bafilide & Manes. Tous convinrent que la confeffion de foi de Nicée étoit la meilleure & la plus exacte: qu'il faloit à l'avenir s'en contenter, & fe fervir de fes paroles. Au reste le mot hypoftafis étoit inconnu aux anciens philofophes, & aux autres bons au teurs de la langue greque, du moins en ce fens: les nouveaux philofophes l'avoient introduit, & Sup.liv.x. s'en fervoient frequemment au lieu d'onfia, qui fignifie effence ou fubftance. Ofius avoit traité cetté question dans le concile qu'il tint à Alexandrie, du temps du grand Conftantin: mais le concile de Nicée qui vint incontinent aprés, n'en fit aucune mention.

Socr. 111. 6. 7.

76.43.

Ad An

tiock. P. $78. B.

On traita auffi du myftere de l'Incarnation dans le concile d'Alexandrie: on interrogea ceux qui difputoient fur ce fujet, &'on les fit conve nir de part & d'autre, qu'il ne faut pas mettre J. C. feulement au rang des prophetes; & ne le regarder que comme un faint homme, venu à la fin des ficcles. Car il eft dit fimplement des prophetes, que la parole de Dieu leur a été al dreffée: mais il eft uit de J. C. que la parole ou le verbe lui-même a été fait chair; & qu'étant

dans

4

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dans la forme de Dieu, il a pris la forme d'ef AN, 362, clave: qu'il s'eft fait homme, & eft né de Marie, felon la chair à caufe de nous; & qu'ainfile genre humain, entierement & parfaitement délivrédu peché par lui, & affranchi de la mort, eft introduit dans le royaume des cieux. Ils confef ferent auffi que le Sauveur n'avoit pas un corps fans ame, fans fentiment ou fans pensée; & que cela n'eft pas poffible, puis qu'il ne nous a pas feulement procuré le falut du corps, mais auffi de l'ame. Etant vrayement Fils de Dieu, il eft devenu auffi fils de l'homme; & étant le Fils uni que de Dieu, lui-même eft devenu le premier né entre plufieurs freres. C'eft pourquoi le Fils Jovi1 de Dieu qui étoit devant Abraham, n'eft pas un go. XI. 34. autre que celui qui eft venu aprés Abraham; & celui qui a reffufcité Lazare, n'étoit pas un autre que celui qui demandoit où on l'avoit mis : C'é-Jo, 1X. 6.. toit le même, qui demandoit comme un homme où il étoit, & qui le reffufcitoit comme Dieu. C'étoit le même qui crachoit par le corps comme homme, & qui par l'efprit, comme Fils de Dieu, gueriffoit l'aveugle né: qui fouffroit en fa chair, comme dit S. Pierre; & qui comme Dieu 1. Pet.IV.I• ouvroit les fepulcres & reffufcitoit les morts. Ceux qui difputoient au fujet de l'Incarnation, convinrent d'expliquer ainfi tout ce qui en eft dit

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$8.

con- Secr. III!

7. 4.

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Cette doctrine n'étoit pas nouvelle, mais con 2.7. forme à la tradition ecclefiaftique & aux des anciens. S. Ifenée, S. Clement d'Alexan dric, Apollinaire d'Hierapolis qui vivoit fous Marc Sap. IV Aurelle, & Serapion d'Antioche avoient écrit la Enf. VL même chofe, que le Verbe incarné avoit une ame. hift. 33. Origene l'avoit enfeigné, & le concile tenu de Sep. liv.v1. fon temps au fujet de Berylle évêque de Boftre Socr. III.

n. 12.

en Arabie en avoit écrit de même. S. Athanafes leut dans le concile d'Alexandrie l'apologie qu'il Sup. Liv. avoit x111..473.

to. 2.conc.

AN: 362. avoit écrite long-temps auparavant, pour juftifier fa fuite contre les calomnies de Leonce d'AnAp. Athan. tioche & des autres Ariens. Enfin le concile é20.1.p.5. crivit à Lucifer, à Cymacius de Palte en Syrie, & à Anatolius d'Eubée qui étoient à Antioche, pour leur rendre compte de ce qui s'étoit paffé; & cette lettre qui eft connue fous le nom de lettre de S. Athanafe à l'église d'Antioche, fut envoyée par S. Afterius de Petra, & S. Eufebe de Verceil

P.810.

que

XXVIII. Les peres du concile d'Alexandrie y parlent Lettre à ainfi Recevez tous ceux qui voudront avoir la P'Eglife paix avec vous, principalement ceux qui s'af Antio femblent dans la Palée; c'étoit le parti de S. Mcchè: lece: attirez auffi ceux qui quittent les Ariens, Sup. liv. X111..33.& les recevez avec une affection paternelle, les uniffant à nos chers freres qui fuivent Paulin: fans leur demander autre chofe, que d'anathematifer l'herefie Ariene, & de confeffer la foi de Nicée. Qu'ils condamnent auffi ceux qui difent que le S. Efprit eft créature; & les erreurs de Say bellius, de Paul de Samofate, de Valentin, de Bafilide & de Manés. Et enfuite: Empêchez abfo lument qu'on life, ou qu'on montre l'écrit quelques-uns font valoir, comme étant une expolition de foi du concile de Sardique: car ce con cile n'a rien fait de femblable. Ileft vrai que quel ques-uns demanderent, que l'on écrivit touchant la foi, & entreprirent temerairement de le faire: mais le faint concile en fut indigné, & ordonna de fe contenter de la définition de Nicée. Les peres d'Alexandrie raportent enfuite ce qu'ils ont fait touchant les queftions de l'hypoftafe & de l'incarnation, & comment en faifant expliquer ceux qui parloient differemment, ils les ont trouvez dans les mêmes fentimens. Ils exhortent ceux à qui ils écrivent d'en ufer de même: de recevoir à la paix tous ceux qui donneront les mêmes

Sup. liv.
XII. n. 35.

expli-

སྐམས་བུ།

explications à ces paroles, de rejetter les autres AN. 36. comme fufpects; & en general, d'exhorter tous les catholiques à fuir les jugemens temeraires & les difputes de mots, & à conferver l'union 1ar tous les moyens poffibles. Ils ajoûtent à la fin: Lifez ceci publiquement dans le lieu où vous avez accoûtumé de vous affembler; car il est jufte que l'on y faffe la réunion de ceux qui vou-K dront accepter la paix enfuite on tiendra les aifemblées dans le lieu dont tout le peuple conviendra en vôtre prefence. Cette lettre fut foufcrite par S. Athanafe, par les autres Evêques prefens, par les deux diacres de Lucifer, & les deux de, Paulin. S. Eufebe de Verceil y foufcri vit en latin, comprenant dans la foufcription la .I up  fubftance de la lettre. Outre les trois abfens Lucifer, Cymatius & Anatolius, la lettre étoit .. auffi adreffée à Eufebe & à Aftere, quoique prefens, parce qu'elle leur fervoit d'inftruction & de commiffion.

S. Athanafe écrivit auffi en fon particulier à plufieurs Evêques, ce qui s'étoit paffé en ce concile principalement ce qui regardoit la reconciliation de ceux qui avoient fouferit au concile

de Rimini. Nous avons la lettre qu'il en écrivit To 2.p.40. à Rufinien: où il marque que les autres évêques To-7. concit avoient ordonné la même chofe dans toutes les P. 76. C. provinces: nommément en Grece,, c'est à dire en Achaie, en Espagne, en Gaule & à Rome, & que l'Eglife Romaine avoit approuvé cette conduite. S. Athanafe demande en cette lettre que ceux qui reviennent anathematifent nommément Euzoïus & Eudoxe, qui faifoient le Fils Bafil.ep.7.5. de Dieu creature. Il écrivit auffi à S. Bafile, dep. 382. D. fe contenter de la profeffion de foi de Nicée, pour recevoir ceux qui revenoient de l'Arianifme lui marquant que tous les évêques de Macedoine & d'Achaie en ufoient ainfi On void

com

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