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fois leur curiofité & leur vanité ; ils repréfentoient continuellement ce qu'il y avoit de plus fingulier dans les ufages des Pays & des Nations qu'ils avoient vaincues ainfi que les animaux dont ils faifoient la découverte, à mefure qu'ils avançoient dans les trois parties du monde; enfin ils copioient & portoient dans leur Capitale tout ce qu'ils n'étoient pas dans l'habitude de voir. Ce fait me paroît fi démontré, que je fuis perfuadé que fi l'on avoit confervé & étudié fous ce point de vue tous les monumens Romains, depuis le renouvellement des Arts, on auroit reconnu toutes les modes & tous les ufages étrangers à l'Italie.

Cette tête de cristal, ainfi que celle de terre cuite, que l'on voit dans la planche précédente, jointes à mille autres monumens parcils, confirment mon opinion mais on a trop négligé l'étude des monumens pour en tirer un grand parti, on n'a point d'exemples affez frappans pour garantir & appuyer avec certitude, mais on voit affez pour être convaincu de cette vérité.

On ne peut dire aujourd'hui fi cette tête faifoit autrefois partie d'un bufte ou d'une figure entiere: on peut feulement affurer qu'elle étoit coëffée d'un bonnet rond & jufte, que les cheveux étoient coupés autour du front, qu'ils étoient frifés, & qu'ils excédoient le bonnet autour de la tête, en un mot fans pouvoir défigner l'efpece d'homme qu'on a voulu représenter, & dire le pays dans lequel on a fait cet ouvrage, il est constant il eft conftant que la coëffure eft étrangere aux Romains: je crois même qu'avec d'habitude dans la connoiffance des Médailles, on un peu pourroit trouver le pays du jeune Prince que le cristal représentoit. Le travail n'a cependant rien de recommandable.

Hauteur quinze lignes.

N⚫. III. & IV.

Il me femble que les Romains employoient fréquem

ment les paffans pour réunir & joindre les différentes pieces de leurs habillemens & de leurs armes, les hommes riches faifoient quelquefois ufage pour cet effet d'Agathes taillées en relief richement montées, & très-bien travaillées le peuple & les Soldats en général recouroient au bronze & au verre, mais plus encore à cette derniere matiere, le prix en étoit médiocre, les moules multiplioient ces petits meubles; d'ailleurs ils avoient en leur faveur l'éclat, & le brillant des couleurs, par conféquent ils réunifoient la variété & la durée, articles fur lefquels les Soldats même n'étoient pas indifférens.

Il feroit impoffible de rapporter toutes les différences de paffans en ufage chez les Romains, je crois que le Lecteur ne fera point fâché d'en connoître quelques-uns en détail.

Ce mafcaron de fontaine ne peut avoir eu d'autre deftination, les deux ouvertures rondes dont il eft percé fur fa tranche, me femblent le prouver, il eft de verre noir, & le travail fort chargé n'eft ni fott élégant ni fort correct.

Largeur cinq lignes & demi.

Epaiffeur dans laquelle les deux trous font placés cinq lignes.

N. V.

Cette efpece de Cochon affis fur fon train de derriere fervoit peut-être de manche à quelque inftrument, il est bien delfiné & de la plus belle fonte, it pourroit avoir quelque fingularité qui nous eft inconnue, & que la vûc feule rappelloit; mais la difpofition de cet animal & fa contrainte, paroiffent avoir été un de ceux que les Romains pouvoient avoir copiés, & dont j'ai parlé plus haut à propos des modes & des animaux qui méritoient leur curiofité, & dont ils confervoient le fouvenir. Hauteur un pouce onze lignes. Diamettre cinq lignes,

No. VI. & VII.

Pin,

Un objet de fantaifie, tel qu'un Nain, & qui n'a point d'autre motif que celui de tenir, fans que l'on fçache pour quelle raifon, deux efpeces de pommes de Pin dont la forme eft même altérée, paroît difficile à comprendre, & on ne peut entreprendre de l'expliquer, il paroît feulement qu'on a voulu repréfenter dans le même temps la figure du Dieu Crepitus. Cependant il faut fçavoir à cette occafion que les Romains ont été frappés plus qu'aucun autre peuple des Monftres & des Phénomènes de la nature, & qu'ils ont été fort occupés d'en conferver le fouvenir nous voyons même qu'indépendamment de la magnificence & de la fingularité, ils ont eu du plaifir à faire le portrait des Nains. Hauteur deux pouces quatre lignes.

PLANCHE L. No. 1.

Les plus anciens ufages paroiffent avoir été fuivis en modes. J'ai vû des morceaux de Grece, de Sicile, & d'autres que l'on m'a envoyés de Tarente, groffierement travaillés, de terre blanche. Ce n°. eft fort différent, c'est un modele travaillé de la même terre, à la vérité, mais avec foin. Il feroit à défirer que le morceau eut confervé toutes les fineffes, car ce Génie aîlé qui joue de deux Alutes infpire du regret; il avoit été fait pour fairc partie d'un beau bas-relief de marbre.

Hauteur cinq pouces fix lignes.
Largeur quaire pouces une ligne.

No. II. & III.

Les Anciens ont été trop conféquents & trop foumis à la nature, pour ne pas introduire dans l'ornement une décoration auffi fimple que le Singe de ce n°. placé fur cette confole. On peut le rencontrer quelquefois avec

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plaifir. Ce Singe a deux pouces moins deux lignes de

haut.

Sa console & fon piedestal ont fix lignes de haut.

N. IV. & V.

On croit au premier coup d'œil que cette tête repréfente un Mercure ; mais les Divinités inférieures des Ro; mains offroient de fi légeres différences, qu'elles font difficiles à diftinguer. Cette tête a des aîles, par exemple, mais elle a des cornes de Pan, & n'a point du tout le caractere de Mercure. Le travail en eft groffier, & ne peut être plus lourd.

Hauteur quatorze lignes.
Largeur dix-fept lignes.

N. VI.

Cette représentation du Soleil eft de bronze. Elle a vingt lignes de haut, & vingt-quatre lignes de largeur.

PLANCHE LI. No. I. & II.

J'ignore l'ufage auquel les Romains ont destiné ce petit vafe, il est bien antique & n'eft pas mal confervé, mais la tête d'un Negre qu'il imite parfaitement fait fa plus grande fingularité. J'ai rapporté dans le Ve vol. un bronze du même genre qui forme une lampe, le caractere de cette tête est très-bon, & l'ensemble en eft parfaitement juste. Le fonds du vase eft abfolument détruit & paroît à jour, le couvercle étoit porté par une charniere qui fubfifte encore & devoit être fermé par un ornement étranger à la tête, du moins en partie, le mouvement de charniere étant foutenu par une guirlande de feuillage, qui vraisemblablement partoit de l'ornement fupérieur, ou fe raccordoit avec lui. Voyez le no. II. Hauteur trois pouces cinq lignes.

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Plus grand diametre deux pouces dix lignes.

No, IIL

No. III.

Je connois peu de monument ancien auffi fouvent répété par les Modernes du dernier fiecle, que celui de ce Satyre à cheval fur un Taureau, & quoique celui-ci ait perdu fes deux jambes de derriere, & qu'il ait une affez bonne apparence, je ne voudrois pas répondre de fon antiquité, elle me paroît fufpecte, je me contenterai d'affurer que la bizarrerie de cet affemblage d'un Satyre & d'un Taureau, ou plutôt cette mascarade, devoit être en usage chez les Romains : quelque fête champêtre y pouvoit avoir donné lieu; en un mot l'image en eft riante, & ne peut déplaire.

Longueur deux pouces quatre lignes.
Hauteur trois pouces.

No. IV. & V.

Ce mafcaron qui préfente une tête de Vieillard avec une grande barbe, n'eft point de mauvais goût, le travail & la confervation font très-bons. Quoique l'on ne doive point exiger de raifons pour les ornemens reconnus, comme celui-ci, pour être fantaftiques, j'avoue que l'efpece de corne placée fur fa coëffure au milieu du front, me paroît finguliere, je n'ai d'autre deffein que celui de la faire remarquer; du refte ce petit morceau d'ornement très-conftamment antique, mérite de tenir fa place dans ce Recueil.

Hauteur deux pouces une ligne.
Largeur un pouce fix lignes.

PLANCHE LII. N°. I. & II.

Ces deux Cachets de bronze, font d'un travail Romain, & ont été trouvés à Rome. Cependant les caracteres font étrangers à ce pays, & je ne les rapporte que parce que je n'ai pu les lire, & pour inviter de plus Tome VII,

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