verte de Mâcon, eft venu à Paris, & m'a fait l'amitié de m'apporter tous les morceaux qu'il a tirés de ce trésfor, il m'a permis de les faire graver, & graces à fa politeffe, on trouve dans ce Recueil prefque tout ce que la terre nous a rendu. M. Aulas a même plus fait, il a corrigé quelques faits que j'avois rapportés dans l'explication, ainfi je fuis tranquille fur cet article effentiel.

Ce que j'ai fait graver des figures de Mâcon, n'a point été copié dans le miroir, ce n'eft point mon ordinaire, je trouve que cette difficulté en eft une de plus pour le Deffinateur. De plus il n'y a perfonne qui ne diftingue aifément l'action de la main droite d'avec la gauche.

PLANCHE LXVIII. No. I.

Le plat rond de ce numéro paroît avoir fervi à l'ufage des Autels; on voit au milieu un Prêtre qui sacrifie. Cette circonftance & le refte des ornemens autorifent du moins ma conjecture. La décoration de ce plat eft bizarre, & peut faire plaifir à voir. Ce plat n'est pas

des mieux confervés.

Hauteur un pouce une ligne.

Diametre neuf pouces fix lignes.

No. II.

Ce plat ovale plus folide a été plus confacré que les autres à l'usage ordinaire, il n'a qu'un ornement gravé dans le milieu, & des oves fur le bord.

Hauteur huit lignes.

Proportions en longueur neuf pouces quatre lignes.
En largeur cinq pouces fix lignes.

PLANCHE LXIX. No. I.

Ce plat rond encore moins confervé, doit avoir été

plutôt

plutôt à l'ufage ordinaire. Du refte il est peu riche de

travail.

Hauteur huit lignes.

Diametre neuf pouces cinq lignes..

N°. II.

Cette fympule paroît avoir une forme confacrée, elle eft unie, mais le travail de l'intérieur du fonds est fingulier, il cft fable, ou plutôt femé de petites boules faillantes, affez preffées qui le recouvrent prefqu'en entier. Cette difpofition d'ornement n'eft pas ordinaire, & ne pas un trop bon effet.

fait

Hauteur deux pouces quatre lignes.
Grand diametre deux pouces.

Longueur du manche deux pouces neuf lignes.

M. de la Vernette, Lieutenant de Roi de Mâcon, poffède auffi deux morceaux venus de la même fource, il a eu la politeffe & l'honnêteté de me les envoyer.

Le premier eft une petite figure couchée femblable à celle que j'ai rapporté de M. le Chevalier de Savaffe. On voit qu'elle eft tranquille & couchée comme les fleuves; fa couronne qui paroît être de laurier, & l'inftrument qu'elle tient de la main droite indiquent que c'est un Apollon. Cette figure paroît avoir fervi au même ufage que les autres, c'eft-à-dire, à être placée en cercle dans un baffin pour repréfenter l'affemblée des Dicux, ou quelque événement femblable, & cette deftination autcrife cette difpofition, parce qu'elle eft femblable à celle dont les Romains fe mettoient à table.

Longueur onze lignes.

Hauteur fept lignes.

N°. II.

Ce collier compofé de primes d'Eméraudes au nombre
Tome VII.

I i

de quatorze, & de huit perles brutes, eft formé par un fil d'or, renoué comme on le voit dans le deffein, & terminé par deux efpeces d'agraffes également d'or, qui s'enclavent l'une dans l'autre, & dont la longueur en forme pyramidale, eft d'un pouce fix lignes, & la totalité du collier eft d'un pied fix pouces.

N°. III. & IV.

Pour remplir cette planche, dans laquelle il auroit fallu mettre des objets étrangers, j'ai repris dans les figures que j'avois rendues à M. Aulas, une Diane Romaine. Je l'ai fait graver de deux côtés, de deux côtés, par la raison que j'ai peu vu de figures antiques qui rendent un meilleur compte de la liaifon des draperies du devant & du derriere. Je dois ajouter qu'elle a été autrefois dorée en entier. Le croiffant doré qu'elle a fur la tête est un peu lourd, ainfi que toute la figure, mais on fçait que c'eft en général la maniere Romaine.

Hauteur deux pouces dix lignes.

Largeur d'une main à l'autre, un pouce fix lignes.

PLANCHE LXXI. No. I. & II.

J'ai peu vu de culte auffi mêlé & auffi chargé d'allégories, que la représentation de cette figure Panthée, qui me paroît plus particulierement confacrée à Cérés, elle eft d'argent & a été dorée en entier, mais trèsbien confervée, ce qui la fait croire d'abord damafquinée.

Je ne crois pas qu'elle foit traitée dans ce monument comme Déeffe, mais je penfe qu'elle fait allufion à la fertilité du pays, à laquelle elle facrifioit elle-même sous la protection, fans doute, des fept planetes que l'on voit rangées derriere la figure principale. Elle est aîlée, & l'extrêmité de ses aîles, qui font dorées & de bon goût, foutiennent un rayon qui porte les fept planetes. Elle

tient encore deux figures allégoriques, dont les buftes fortent de deux cornes d'abondance, & qui peuvent faire allufion aux profpérités de la paix & de la guerre; les buftes de Caftor & de Pollux qui font fur fes bras font encore une augmentation de culte & de Métaphyfique. La Cérés eft debout devant un Autel, elle tient une patére & facrifie. Elle est très-bien drappée, & c'est à mon gré un des plus finguliers monumens qu'on puisse

voir.

Hauteur de la figure quatre pouces deux lignes.

Le petit Autel doré que la figure a devant elle a huit lignes de hauteur.

Un piedestal godronné dont on n'a point la figure eft marqué au No. III.

Hauteur quatorze lignes.

PLANCHE LXXII.

Quand j'ai commencé cet ouvrage, je comptois fi peu fur l'objet des monumens Romains trouvés dans la Gaule, que je ne les ai pas même placés dans le premier Vol. Plus cette matiere s'eft préfentée avec abondance, plus je me fuis occupé du plaifir de citer les anciennes habitations, & de les prouver par les monumens: cette efpece de Géographie eft difficile, non-feulement à completter, mais il n'eft pas toujours aifé de raffembler assez de morceaux d'un même lieu pour remplir une planche, cette derniere difficulté ne m'a point paru digne d'obfervation, & ce cuivre préfente des monumens tirés de cinq endroits de la Provence fitués aux environs du Rhône, depuis Arles jufques à Avignon. Ils ont été plus ou moins célébres dans l'antiquité, mais ils produifent tous les jours des preuves du long féjour que les Romains ont fait dans ce beau canton de la Gaule.

Au refte le Cabinet de feu M. de Caumont, connu par des morceaux que le P. Montfaucon en a rapportés,

& dont j'ai fait l'emplette depuis quelque temps, m'a mis en état de remplir cette planche & la fuivante, des morceaux trouvés dans les lieux pcu connus de la Pro

vence.

N'. I.

Ce fragment de vafe de bronze, eft dans l'état le plus déplorable, il a conservé son anse dont la fimplicité confirme le peu de recherche qu'on avoit apporté à son exécution, je lui fçais toujours gré de m'avoir donné accafion de parler d'un lieu que je n'ai point encore vû cité, & de dire que Vaifon Vafio, où il a été trouvé étoit, fuivant Mela, fous le régne de l'Empereur Claude une Ville des plus opulentes de la Gaule Narbonnoife. Pline la fait Capitale des peuples Vocontii. Dans la notice des Provinces de la Gaule, elle eft placée au rang des Villes de la Viennoife. Cette ancienne Cité eft prefqu'entierement détruite; on y retrouve encore plafieurs veftiges d'anciens édifices, la nouvelle ville de Vaifon eft dans un emplacement peu éloigné de l'ancienne, elle eft au Nord - Eft, & à neuf lieues d'Avignon fur Douvefe.

Cette ancienne Ville m'a encore fourni un miroir rond avec fon couvercle, le métal n'a fouffert aucune altération, il feroit en état de fervir, mais il feroit inutile d'en rapporter le deffein, il a trois pouces trois lignes de diametre.

Le fragment de vafe rapporté fous ce n°. eft trop délabré pour en donner la mesure, l'anse est très-bien confervé, elle a cinq pouces moins une ligne de hauteur, & trois pouces cinq lignes de largeur.

N°. II.

Le même motif m'engage à rapporter ce petit vafe de terre blanche, fa forme & fa confervation font trèsbonnes ce morceau a été trouvé à S. Geneft, ou Caf